Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2. Pér. 34.1886)

LES

MÉDAILLEURS DE LA RENAISSANCE

PAR M. ALOÏSS HEISS
(sixième fascicule.)

e médailleur que M. Aloïss Heiss nous
présente dans sa sixième livraison 1 2 est
un des plus illustres, Sperandio de Man-
toue, le premier après le grand Vittore
Pisano et Matteo de’ Pasti. On a peu de
renseignements sur Sperandio ; pour lui,
comme pour la plupart des artistes con-
temporains, la postérité est réduite à de
maigres détails biographiques, à de ha-
sardeuses conjectures, à de pénibles
déductions ; seules ses œuvres parlent
en son nom ; elles placent l’artiste si haut' qu’on regrette de ne
pas mieux connaître l’homme.

M. Heiss a cependant, avec sa conscience ordinaire et son rare
esprit d’investigation, recueilli tout ce qu’il est permis de savoir sur
Sperandio, peut-être même un peu plus. Il résulte de ses recherches
que Sperandio (dont on ignore jusqu’au nom de baptême) naquit
vers 1441, et mourut presque nonagénaire, plus que centenaire même
au dire de Baruffaldi qui, après examen, semble un peu suspect à
M. Heiss. Il appartenait à une famille de peintres et de sculpteurs,
établis depuis assez longtemps à Mantoue, et dont quelques membres
avaient émigré à Ferrare. Sperandio ne doit point être identifié avec
un autre médailleur nommé Miglioli et signant Meliolus ou M. S. que
le comte d’Arco, dans son livre, Dette arti et degli artefici di Mantova,

1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2e période, t. XXIV, p. IGG; t. XXV, p. 186;
t. XXVII, p. 77, et t. XXXII, p. 229.

2. L’Académie vient de décerner à l’ouvrage de M. Heiss le prix Duchalais, par
tagé avec M. Garriel.