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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 6
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Pigeon, Amédée: Le mouvement des arts en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0514

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e n’est pas, à proprement parler, une étude critique sur Barye
que M. Henry Eckford (Ch. de Kay) a publiée dans le numéro de
février 1888 de l’excellente revue américaine, le Century Illustrated
Monthly Magazine. C’est plutôt un long cri d’admiration, une sorte
de dithyrambe qui s’est échappé de la poitrine d’un écrivain enthou-
siaste. M. Henry Eckford me semble même avoir été emporté par sa
pensée un peu au delà des limites raisonnables. Dans son désir de nous faire admirer
Barye que tout le monde maintenant connaît et admire en France, il lui sacrifie toute
la sculpture grecque (c’est beaucoup dire) et même Michel-Ange. M. Eckford concluait
d’une façon intéressante son article en disant qu’aucun sculpteur vivant en ce
moment en Europe ou en Amérique ne peut être comparé à Barye : personne ne
contestera cette assertion. Mais, l’admiration l’emportant, il a ajouté que, dans la
longue suite des âges, aucun sculpteur n’a su, comme Barye, modeler des animaux.
C’est une thèse curieuse et nouvelle assurément, mais qui voudrait des exemples
etune longue discussion détaillée. Barye, qui fut si savant, si respectueux du passé,
aurait peut-être craint lui-même un pareil éloge. Mais, si cette conclusion étonne un
peu, si elle est hardie et imprudente, tout ce que dit M. Eckford de Barye est intéres-
sant à connaître. Car l’écrivain semble avoir beaucoup étudié le grand sculpteur.

A propos du Thésée combattant le Minotaure, qui est au Musée du Buy, M. Eckford
étudie le mythe de Thésée, qui, dit-il, était probablement un dieu solaire humanisé,
comme Hercule, Bellérophon et Persée. Il pense très justement que Barye dut
étudier soigneusement toutes les antiquités de Ninive et des villes anciennes de la
vallée de l’Euphrate que possède le Musée du Louvre, et que Barye y trouva des
mouvements admirables. Il dit que, trop grand pour imiter, Barye sut s’inspirer
de ces chefs-d’œuvre pour en créer de nouveaux qu’on peut leur comparer, et que
ce ne fut pas une petite audace d’oser rappeler, dans ce xixe siècle si sceptique,
les merveilles de Ninive et de Khorsabad. Toute cette partie de l’article, tout ce
que dit M. Eckford de la mythologie grecque éclairée par Grote dans son Histoire
de la Grèce est intéressant et aide à pénétrer dans le mystérieux génie de Barye.
 
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