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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Phillips, Claude: Les expositions de printemps à la Royal Academy et à la Grosvenor Gallery: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0083

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

LES EXPOSITIONS DE PRINTEMPS A LA ROYAL ACADEMY
ET A LA GBOSVENOR GALLERY

ette fois, le publie, les critiques, les artistes eux-mêmes
sont d’accord pour trouver l’Exposition principale de
l’année, celle de la Royal Académy, au-dessous de la
moyenne ordinaire, du moins au point de vue de la
valeur intellectuelle des œuvres, car, au point de vue
du métier et de l’exécution, il y aurait peut-être un
modeste progrès à signaler. L’Exposition de la Grosvenor
Gallery l’emporte par la tenue de l’ensemble, par le
caractère plus personnel, moins banal des œuvres mar-
quantes qui y sont exposées; mais celle-ci surtout est, comme d’habitude, défi-
gurée par d’étranges spécimens de peinlure dus aux efforts de certains amateurs
incorrigibles qu’on n’a jamais eu le courage de bannir de cette galerie trop
hospitalière. Cependant, ce que nous pouvons découvrir dans les deux Expositions
d’assez intéressant pour nous consoler n'est point d’une importance suffisante
pour que nous puissions en tirer quelque espoir sérieux d’une rénovation prochaine
de l’art national. Nous voyons tout au plus quelques réputations solidement assises
s’affermir davantage, tandis que quelques autres, que nous chérissons tous, menacent
de s’écrouler ou de s’affaiblir. A de rares exceptions près, la jeune Ecole ne montre
aucune tendance à prendre un essor vigoureux vers un but déterminé, à s’affranchir
des conventions antérieures et à se mesurer d'une manière plus franche avec les
problèmes compliqués de l’art moderne. Elle n’affirme aucune tendance nouvelle,
même de celles que nous aimerions à discuter, peut-être à combattre. Les recherches
d’une partie de l’École française actuelle a évidemment trouvé chez nous de
nombreux admirateurs et des imitateurs plus ou moins habiles ; mais le génie des
deux nations est si différent en art, comme en toute chose, que, selon moi, cette
imitation, qui ne pénètre pas assez sous la surface des procédés pour saisir
l’impulsion dirigeante des tendances, ne peut mener bien loin notre jeune Angleterre.

Ceux qui se sont rendu compte de la situation peu satisfaisante de l’art, telle
que les Expositions actuelles nous la révèlent, se sont efforcés de faire remonter
la cause — non sans motif peut-être — à l’hiver rigoureux par lequel nous venons
de passer, à l’état d’incertitude politique dans laquelle se trouve actuellement la
 
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