Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2. Pér. 34.1886)

SANDRO BOTTIGELLI

(deuxième et dernier article1.)

IV.

ans son enfance Botticelli n’avait voulu,
dit Yasari, apprendre ni à lire, ni
à écrire, ni à compter, et cependant
c’est lui qui de tous les artistes floren-
tins a été le plus fécond dans l’illus-
tration des poèmes de Boccace, de
Dante et de Pétrarque. On conserve à
Berlin le recueil superbe de dessins
que Botticelli a tracé pour le Dante que
lui avait confié Lorenzo di Pier’ Fran-
cesco de Médicis. Ce ne sont pas des
dessins à effet, mais des silhouettes à la plume enlevées avec légèreté
et pleines d’imagination et de verve2. Dans cette voie Botticelli est
presque sans rival. Il n’est surpassé que par Signorelli, dont la rude
puissance se fait jour dans les mêmes sujets jetés çà et là sur les
murs de la chapelle d’Orvieto. Il y a cependant plus d’élan gracieux

1. Voy. Gazette des Beaux-Arls, 2e période, t. XXXIV, p. 177.

2. La Gazette en a publié une étude, 2e période, t. XXXI, p. 404 et suiv.