DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Lostalot, Alfred de: Salon de 1886, 2, La sculpture
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0024
SALON DE 1886
(deuxième et dernier article.)
LA SCULPTURE.
Salon de sculpture de cette année ne nous
ménageait pas de grande surprise, mais nous
ne l’avons pas moins parcouru avec une vive
satisfaction.
Aujourd’hui comme hier, il demeure établi
que nous possédons une Ecole statuaire sans
rivale au monde; le talent des maîtres vient
à peine d’atteindre à sa maturité; ils sont
encore à l’âge où les forces créatrices peuvent se développer, et déjà
nous voyons naître leurs émules de l’avenir : des forces nouvelles
arrivent sans cesse à la rescousse des quatre coins de la France.
Nous pouvons le déclarer sans forfanterie, cette suprématie nous
reste; on peut même dire que nous n’avons pas à lutter pour la main-
tenir, car c’est à peine si l’étranger compte quelques sculpteurs com-
parables aux nôtres. Le Salon parisien ne peut, il est vrai, nous
fournir un champ d’observation et de comparaison, car il est presque
exclusivement national; mais nous connaissons la sculpture cosmo-
polite par les expositions universelles, et nous avons pu l’étudier de
près dans les expositions que chaque pays fait des œuvres de ses
artistes : nous parlons donc en connaissance de cause.
Dans la peinture, il en va autrement; nous devons le reconnaître
quoi qu’il nous en coûte. La Société des artistes français aura beau
se montrer parcimonieuse de récompenses envers les peintres de
l’étranger qui envoient des tableaux au Salon, ce déni de justice ne
modifie en rien le fond des choses ; ses agissements tendraient plutôt à
XXXIV — 2e PÉRIODE. 3
(deuxième et dernier article.)
LA SCULPTURE.
Salon de sculpture de cette année ne nous
ménageait pas de grande surprise, mais nous
ne l’avons pas moins parcouru avec une vive
satisfaction.
Aujourd’hui comme hier, il demeure établi
que nous possédons une Ecole statuaire sans
rivale au monde; le talent des maîtres vient
à peine d’atteindre à sa maturité; ils sont
encore à l’âge où les forces créatrices peuvent se développer, et déjà
nous voyons naître leurs émules de l’avenir : des forces nouvelles
arrivent sans cesse à la rescousse des quatre coins de la France.
Nous pouvons le déclarer sans forfanterie, cette suprématie nous
reste; on peut même dire que nous n’avons pas à lutter pour la main-
tenir, car c’est à peine si l’étranger compte quelques sculpteurs com-
parables aux nôtres. Le Salon parisien ne peut, il est vrai, nous
fournir un champ d’observation et de comparaison, car il est presque
exclusivement national; mais nous connaissons la sculpture cosmo-
polite par les expositions universelles, et nous avons pu l’étudier de
près dans les expositions que chaque pays fait des œuvres de ses
artistes : nous parlons donc en connaissance de cause.
Dans la peinture, il en va autrement; nous devons le reconnaître
quoi qu’il nous en coûte. La Société des artistes français aura beau
se montrer parcimonieuse de récompenses envers les peintres de
l’étranger qui envoient des tableaux au Salon, ce déni de justice ne
modifie en rien le fond des choses ; ses agissements tendraient plutôt à
XXXIV — 2e PÉRIODE. 3