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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 6
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Phillips, Claude: Les dernières acquisitions de la National Gallery: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0509

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

LES DERNIÈRES ACQUISITIONS DE LA NATIONAL GALLERY

a National Gallery a récemment acquis, grâce à l’habileté
et au savoir de son directeur, un certain nombre d’œuvres
qui, sans être précisément destinées à éblouir le public or-
dinaire qui fréquente les musées, ne laissent pas cependant
que d’être du plus grand intérêt au point de vue artistique,
et surtout au point historique. Car, non seulement plusieurs
de ces nouvelles acquisitions comblent heureusement des
lacunes qu’on s’attend nécessairement à trouver dans la plu-
part des collections de ce côté des Alpes, mais elles serviront aussi à mettre mieux
en lumière la personnalité de quelques peintres de valeur du xve et du xvie siècle,
qui jusqu’à présent ont été insuffisamment connus. Elles permettront de vérifier
et de rectifier au besoin certaines assertions de Vasari

Grâce à la générosité du comte de Cravvford, qui en a fait don à la nation, la
Galerie est entrée en possession des fragments les plus importants du tabernacle
peint a fresco par Domenico Yeniziano au Ganto de’ Carnesecchi, à Florence,
dont elle possède déjà depuis longtemps deux autres fragments détachés, des têtes
de saints en habit monacal. La partie récemment acquise, dont les dimensions
sont très considérables, contient une représentation de la Vierge, assise sur un
trône de marbre, ayant sur ses genoux l’Enfant Jésus debout ; au-dessus du trône
plane une figure de l’Eternel, vu dans un raccourci plutôt hardi que réussi.
Quoique cette fresque soit malheureusement fort endommagée, et de plus défigurée
par un vernis huileux qu’on parviendra peut-être à ôter, elle est néanmoins
digne de prendre place dans la collection nationale. Le type de la Vierge est
empreint d’un réalisme qui est bien de l’école florentine de l’époque, mais elle
nous apparaît, cependant, avec une dignité d’allures quasi-byzantine, qui fait
croire que la légende d’après laquelle le peintre serait originaire de Venise ne
manque pas de vraisemblance. On sait que le tableau du musée des Offices et ces
mêmes fragments de fresque sont les seules œuvres qu’on puisse de nos jours
attribuer avec une certitude absolue à Domenico Veneziano.

Un panneau fort important, quoique de petites dimensions, Les Hébreux
 
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