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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Une exposition de peintures anciennes à Dusseldorf: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0455

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CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE

UNE EXPOSITION DE PEINTURES ANCIENNES A DUSSELDORF

A moisson singulièrement riche que les promoteurs de
l’exposition de Dusseldorf ont faite dans le& cabinets
rhénans et westphaliens, leur a permis de donner, pour
quelques semaines, aux salons de la Kunsthalle, des
apparences de musée. C’était dans l’ordre. Mais ce
qu’ils n’avaient assurément point prévu, c’est que le
groupement des œuvres rassemblées par leurs soins,
fournirait à l’École Hollandaise une des représentations
les plus curieuses qui se pussent voir.

Chose remarquable, en effet, sur près de quatre cents peintures, les œuvres
allemandes ne comptaient que pour cinq ou six numéros, et les maîtres flamands
au plus pour un cinquième. Tout le reste, au delà de trois cents œuvres, apparte-
nait à l’École Hollandaise représentée, non seulement par ses maîtres les plus
notoires, avec Rembrandt à leur tête, mais encore, par quantité d’autres dont le
nom émerge à peine de l’oubli.

Pour les curieux il y avait donc là une rare fortune, et nul doute qu’ils n’en
aient profité. Ajoutons, — et c’est justice, — qu’un excellent catalogue, rédigé
parM. Th. Levin, leur en facilitait le moyen. Aujourd’hui que l’exposition a fermé
ses portes, ce livret demeure un document d’intérêt capital pour quiconque veut
faire de l’histoire de l’art hollandais l’objet de ses études.

D’une manière générale, les tableaux dépassant la dimension moyenne faisaient
presque totalement défaut. 11 résultait de leur absence une physionomie très par-
ticulière : il semblait que l’on eût pris à tâche de conserver à l’exposition un
caractère d’intimité, que le choix des sujets et leur mode d’interprétation accen-
tuaient à un égal degré.

La répartition par genres, des œuvres portées au catalogue, présente, à cet
égard, un certain intérêt. Pour 127 paysages et vues de villes, pour 101 tableaux de
genre familier et 40 sujets de nature morte, le nombre des portraits atteignait à
peine 47 et celui des- sujets religieux ou historiques n’était que de 40. Encore, ces
derniers étaient-ils presque tous de format réduit. L’œuvre capitale de l’exposition,
une scène mythologique de Rembrandt, composée de plus de vingt-cinq person-
nages, mesurait à peine 93 centimètres sur 721

Malheureusement, ce tableau, prêté par le prince de Salm-Salm, n’avait pu
trouver place dans les salons mêmes, et, véritablement, sans pruderie exagérée, il
 
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