ÉTUDES
SÜB
LE MEUBLE EN FRANCE
Aü XVIe SIÈCLE.
(cinquième article L)
ARMOIRE, CABINET.
proprement parler, l’armoire est un es-
pace vide, ménagé dans le mur et recou-
vert par la boiserie du lambris dont les
panneaux s’ouvrent et forment guichet.
« Armoire, armaire, aurnoire, réservoir
pratiqué en la muraille à servir et gar-
der toute chose » (Monet, 1635). On di-
sait aussi relai : « Relai as armaire, a
hole or box contrived in or against a voall »
(Cotgrave) ; au xvne siècle, Richelieu
recommande de faire à son château « un lambris de six pieds avec un
relay beau et bien fait pour mettre des raretés 2 ». Ces placards,
comme nous dirions aujourd’hui, servent de garde-robe, de biblio-
thèque, de vitrine ou de garde-manger.
Les « armoires du cabinet de Monseigneur », à Gaillon, que
Michellet Gouesnon avait décorées de marqueterie 3, sont-elles une
suite de placards ou de meubles isolés ? Nous ne saurions le dire ;
mais « les aulmaires du cabinet » de François Ier à Fontainebleau
sont certainement prises dans la menuiserie du lambris 4. L’armoire-
meuble est assez rare pendant la première moitié du xvie siècle ;
1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2° période, t. XXXII, p. 139, 218, 361 et
t. XXXIII, p. 312.
2. Les collections des Richelieu, Paris, E. Plon.
3. Comptes de Gaillon. — 4. Bâtiments royaux, I, 202.
SÜB
LE MEUBLE EN FRANCE
Aü XVIe SIÈCLE.
(cinquième article L)
ARMOIRE, CABINET.
proprement parler, l’armoire est un es-
pace vide, ménagé dans le mur et recou-
vert par la boiserie du lambris dont les
panneaux s’ouvrent et forment guichet.
« Armoire, armaire, aurnoire, réservoir
pratiqué en la muraille à servir et gar-
der toute chose » (Monet, 1635). On di-
sait aussi relai : « Relai as armaire, a
hole or box contrived in or against a voall »
(Cotgrave) ; au xvne siècle, Richelieu
recommande de faire à son château « un lambris de six pieds avec un
relay beau et bien fait pour mettre des raretés 2 ». Ces placards,
comme nous dirions aujourd’hui, servent de garde-robe, de biblio-
thèque, de vitrine ou de garde-manger.
Les « armoires du cabinet de Monseigneur », à Gaillon, que
Michellet Gouesnon avait décorées de marqueterie 3, sont-elles une
suite de placards ou de meubles isolés ? Nous ne saurions le dire ;
mais « les aulmaires du cabinet » de François Ier à Fontainebleau
sont certainement prises dans la menuiserie du lambris 4. L’armoire-
meuble est assez rare pendant la première moitié du xvie siècle ;
1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2° période, t. XXXII, p. 139, 218, 361 et
t. XXXIII, p. 312.
2. Les collections des Richelieu, Paris, E. Plon.
3. Comptes de Gaillon. — 4. Bâtiments royaux, I, 202.