L’IMITATION
ET
LA CONTREFAÇON DES OBJETS D’ART ANTIQUES
AU XV0 ET AU XVIe SIÈCLE
(premier article.)
C’est aujourd’hui un lieu commun, même
dans les opinions courantes, que la consta-
tation des emprunts directs faits à l’anti-
quité classique par l’art de la Renaissance.
Sur ce point d’histoire, l’évidence s’est im-
posée a priori d’une façon générale. Mais il
reste encore bien des preuves à faire, bien
des démonstrations à établir, bien des cas
spéciaux à traiter; et, si le résultat de nou-
velles recherches sur cette matière n’est pas destiné à modifier les
conclusions déjà formulées par l’histoire de l’art, il est certain, néan-
moins, que ces recherches ne seront pas inutiles pour la connaissance
intime de nombreuses œuvres des xve et xvie siècles et pour la complète
intelligence du milieu dont elles sont sorties. Au volumineux et
interminable dossier des rapports établis entre l’antiquité et la
Renaissance je désire donc apporter le produit de quelques nouvelles
observations. Je me renfermerai dans l’étude de quelques petits
bronzes sur lesquels l’influence du modèle antique est évidente et
où l’imitation, à force d’exactitude, atteint les limites du plagiat.
Ces notes pourront contribuer un jour à éclairer l’histoire de la
contrefaçon 1 pendant les plus belles années de la Renaissance.
1. Vasari a très bien défini les effets de la contrefaçon dans la vie de Vellano
de Padoue (Le Vite, édition de G. Milanesi, tome, Il p. 603) : « Tanto grande è la
forza del contraffare con amore e studio alcuna cosa, che, il piu delle volte,
essendo bene imitata la maniera d’una di queste nostre arli da coloro che
ET
LA CONTREFAÇON DES OBJETS D’ART ANTIQUES
AU XV0 ET AU XVIe SIÈCLE
(premier article.)
C’est aujourd’hui un lieu commun, même
dans les opinions courantes, que la consta-
tation des emprunts directs faits à l’anti-
quité classique par l’art de la Renaissance.
Sur ce point d’histoire, l’évidence s’est im-
posée a priori d’une façon générale. Mais il
reste encore bien des preuves à faire, bien
des démonstrations à établir, bien des cas
spéciaux à traiter; et, si le résultat de nou-
velles recherches sur cette matière n’est pas destiné à modifier les
conclusions déjà formulées par l’histoire de l’art, il est certain, néan-
moins, que ces recherches ne seront pas inutiles pour la connaissance
intime de nombreuses œuvres des xve et xvie siècles et pour la complète
intelligence du milieu dont elles sont sorties. Au volumineux et
interminable dossier des rapports établis entre l’antiquité et la
Renaissance je désire donc apporter le produit de quelques nouvelles
observations. Je me renfermerai dans l’étude de quelques petits
bronzes sur lesquels l’influence du modèle antique est évidente et
où l’imitation, à force d’exactitude, atteint les limites du plagiat.
Ces notes pourront contribuer un jour à éclairer l’histoire de la
contrefaçon 1 pendant les plus belles années de la Renaissance.
1. Vasari a très bien défini les effets de la contrefaçon dans la vie de Vellano
de Padoue (Le Vite, édition de G. Milanesi, tome, Il p. 603) : « Tanto grande è la
forza del contraffare con amore e studio alcuna cosa, che, il piu delle volte,
essendo bene imitata la maniera d’una di queste nostre arli da coloro che