DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Phillips, Claude: Les dernières acquisitions de la National Gallery: correspondance d'Angleterre
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0513
CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE.
491
douteuse. Nous n’admirons pas beaucoup non plus un grand médaillon d’exécution
très inférieure, appartenant à l’École Florentine vers 1450, peint sur une espèce
de bouclier en bois sculpté et doré; et encore moins deux panneaux attribués à
Macrino d’Alba, dont chacun montre deux saints dans un encadrement architectural.
Mentionnons encore un curieux tableau, Volumnie aux pieds de Coriolan, par
Michèle da Verone, œuvre très loin d’être de premier ordre, mais rendue intéres-
sante par l’étrangeté du sujet et par un certain calme classique qui distingue les
personnages étudiés, évidemment, d’après l’antique. Deux petits panneaux, qui
apparemment ont fait partie d’un « cassone », portent le nom du rarissime peintre,
Domenico Morone de Vérone; ils représentent avec une vivacité et un hardi con-
traste de couleurs tout véronais, les fêtes données à l’occasion du mariage de
Gianfrancesco II Gonzaga avec Isabella d’Este. L’influence du Pisano s’y fait
encore ressentir, surtout dans les mouvements des chevaliers et de leurs montures.
Ce sont d’intéressants documents pour l'histoire et pour l’art, mais ils n’ont pas,
comme tableaux, l’importance requise pour justifier la place qu’on leur a donnée
dans la collection nationale.
Nous citerons en dernier lieu une petite toile du rare peintre hollandais A. de
Pape, acquise à la vente récente des tableaux de Blenheim.
Il y a lieu de regretter qu’un spécimen fort remarquable de l’art sincère et
vigoureux de Jordaens, un Christ mort sur les genoux de la Vierge, de grandes
dimensions, faisant partie de la même collection, n’ait, pas été acquis pour la
National Gallery, qui ne possède à peu près rien de ce maître si intéressant. Le
tableau en question a été acquis à un prix relativement dérisoire pour le Musée
de Berlin.
CLAUDE PHILLIPS.
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douteuse. Nous n’admirons pas beaucoup non plus un grand médaillon d’exécution
très inférieure, appartenant à l’École Florentine vers 1450, peint sur une espèce
de bouclier en bois sculpté et doré; et encore moins deux panneaux attribués à
Macrino d’Alba, dont chacun montre deux saints dans un encadrement architectural.
Mentionnons encore un curieux tableau, Volumnie aux pieds de Coriolan, par
Michèle da Verone, œuvre très loin d’être de premier ordre, mais rendue intéres-
sante par l’étrangeté du sujet et par un certain calme classique qui distingue les
personnages étudiés, évidemment, d’après l’antique. Deux petits panneaux, qui
apparemment ont fait partie d’un « cassone », portent le nom du rarissime peintre,
Domenico Morone de Vérone; ils représentent avec une vivacité et un hardi con-
traste de couleurs tout véronais, les fêtes données à l’occasion du mariage de
Gianfrancesco II Gonzaga avec Isabella d’Este. L’influence du Pisano s’y fait
encore ressentir, surtout dans les mouvements des chevaliers et de leurs montures.
Ce sont d’intéressants documents pour l'histoire et pour l’art, mais ils n’ont pas,
comme tableaux, l’importance requise pour justifier la place qu’on leur a donnée
dans la collection nationale.
Nous citerons en dernier lieu une petite toile du rare peintre hollandais A. de
Pape, acquise à la vente récente des tableaux de Blenheim.
Il y a lieu de regretter qu’un spécimen fort remarquable de l’art sincère et
vigoureux de Jordaens, un Christ mort sur les genoux de la Vierge, de grandes
dimensions, faisant partie de la même collection, n’ait, pas été acquis pour la
National Gallery, qui ne possède à peu près rien de ce maître si intéressant. Le
tableau en question a été acquis à un prix relativement dérisoire pour le Musée
de Berlin.
CLAUDE PHILLIPS.