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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Ritter, William: Correspondance de Munich: William Ritter
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0088

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CORRESPONDANCE DE MUNICH

es expositions de Munich, fermées le 1er novembre, nous ont réservé sinon

une surprise, car l’originalité compliquée d'un peu d’extravagance de M. Fritz

Erler nous était connue de longue date, du moins la joie d’assister à l’éclo-
sion d’uneg rande œuvre où cet artiste inégal et capricant a enfin donné sa mesure.
Il s’agit des cartons pour les fresques du Kurhaus de Wiesbaden, auxquelles l’Em-
pereur allemand a fait une telle réclame par son refus d’y jeter les yeux plus de
temps qu’il n’en a fallu pour le formuler. Puis il y avait au Glaspalast une innovation
charmante : la petite salle consacrée aux ex-libris et à l’ornement du livre. Enfin
à la Sécession, un très bel et singulier artiste norvégien, Gustave-Adolphe Fjaestad,
qui depuis une demi-douzaine d’années s’était laissé oublier à Munich, réapparais-
sait et revendiquait hautement la place et le rang d’un maître. Telles sont les trois
actualités qu'il convient de mettre hors pair et de détacher d'une sorte de toile
de fond, composée de la suite toujours la même des œuvres toujours analogues des
toujours mêmes bons peintres: qu’on veuille bien se reporter à mes précédentes
chroniques, il n’y a guère que quelques titres à changer.

M. Fritz Erler a repris le thème des Quatre Saisons. Il l’a traité avec une verve
dionysiaque et une singularité excessive, en s’interdissant une série de couleurs
et en donnant le principal rôle à des noirs ardoisés et somptueux dont il se plaît
à restaurer le caractère de richesse cossue et de splendeur décorative. Il sait
mettre la livrée du deuil au service de l’ivresse d’exister et tire de cette anoma-
lie des effets fort impressionnants. Puis, au lieu de prendre ses Saisons en soi et
de les opposer, il les harmonise au contraire par la répétition des tons, choisis
avec un heureux arbitraire: outre les noirs et les gris, des blancs, des verts de
jeunes pousses, des jaunes de primevère, des brun rouge de fleurs de soucis, de
fermes dissonances havane, noisette et chamois. Une seule tache rouge vif : la
flamme d’une torche; deux seuls verts crus : le serre-tête d’une enfant et la che-
mise d’un roi nègre. Rien dans le parti pris coloré ne différencie l’Été de l’IUver,
 
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