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Audebrand, Philibert: Pages d'histoire contemporaine: les salonniers depuis cent ans
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0271
LES SALONNIERS DEPUIS CENT ANS.
23g
faire la leçon au public : « Bonhomme, cela est bon et cela est mauvais. Tu dois m’en croire
sur parole. »
Cher lecteur, vous pensez bien qu’en entreprenant de faire à main levée une Étude sur les
critiques d’art depuis cent ans, je n’ai aucunement eu en vue de tenir exactement registre de
tous ceux, grands ou petits, qui ont eu à paraître et à disparaître sous les regards distraits du
xixe siècle. La liste en est longue. Croyez qu’un in-folio n’y suffirait pas. Un tel labeur, du
reste, s’il était complet, ne pourrait que finir en une fastidieuse nomenclature, de même que la
Sirène à tête de femme, suivant Horace, se termine en queue de poisson. Desinit in piscem.
« Repoussez la populace des Dieux », disait un proverbe des anciens. Pour me conformer à ce
Delphine Gay (Mme de Girard in).
que conseille cet adage, j’ai dû de toute nécessité faire une sélection. J’ai donc choisi mes
figures. Vingt-cinq ou trente Salonniers, voilà tout ce que vous verrez défiler dans ces pages,
mais tous ou presque tous ont un nom connu et souvent quelques-uns d’entre eux ont influé par
un point quelconque sur les destinées de l’art dans notre pays.
Trente critiques de marque, alignés les uns au bout des autres, constitueraient une Genèse
éclatante ou, si vous l’aimez mieux, une sorte de Voie Lactée avec des étoiles de toute grandeur.
Faudra-t-il s’arrêter à chacun de ces noms qui, encore une fois, presque tous, sont entrés, sinon
dans l’immortalité, du moins dans l’histoire? Ce serait donner à ce travail l’étendue qu'une Revue
telle que l’Art ne saurait comporter. De toute nécessité nous devrons, par moments, nous borner
à citer ces noms, et parfois ce sera suffisant. On nous permettra aussi de ne pas nous astreindre
à un enchaînement chronologique trop rigoureux, parce que, pour les exigences du sujet, nous
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faire la leçon au public : « Bonhomme, cela est bon et cela est mauvais. Tu dois m’en croire
sur parole. »
Cher lecteur, vous pensez bien qu’en entreprenant de faire à main levée une Étude sur les
critiques d’art depuis cent ans, je n’ai aucunement eu en vue de tenir exactement registre de
tous ceux, grands ou petits, qui ont eu à paraître et à disparaître sous les regards distraits du
xixe siècle. La liste en est longue. Croyez qu’un in-folio n’y suffirait pas. Un tel labeur, du
reste, s’il était complet, ne pourrait que finir en une fastidieuse nomenclature, de même que la
Sirène à tête de femme, suivant Horace, se termine en queue de poisson. Desinit in piscem.
« Repoussez la populace des Dieux », disait un proverbe des anciens. Pour me conformer à ce
Delphine Gay (Mme de Girard in).
que conseille cet adage, j’ai dû de toute nécessité faire une sélection. J’ai donc choisi mes
figures. Vingt-cinq ou trente Salonniers, voilà tout ce que vous verrez défiler dans ces pages,
mais tous ou presque tous ont un nom connu et souvent quelques-uns d’entre eux ont influé par
un point quelconque sur les destinées de l’art dans notre pays.
Trente critiques de marque, alignés les uns au bout des autres, constitueraient une Genèse
éclatante ou, si vous l’aimez mieux, une sorte de Voie Lactée avec des étoiles de toute grandeur.
Faudra-t-il s’arrêter à chacun de ces noms qui, encore une fois, presque tous, sont entrés, sinon
dans l’immortalité, du moins dans l’histoire? Ce serait donner à ce travail l’étendue qu'une Revue
telle que l’Art ne saurait comporter. De toute nécessité nous devrons, par moments, nous borner
à citer ces noms, et parfois ce sera suffisant. On nous permettra aussi de ne pas nous astreindre
à un enchaînement chronologique trop rigoureux, parce que, pour les exigences du sujet, nous