BIZANTYŃSKI RELIKWIARZ W TUMIE POD ŁĘCZYCĄ
tableau central a 1'instar d'un encadrement de
1'icóne a 1'Ermitage et sur les faees laterales, com-
me sur eelles d'un coffret, a Łęczyca. Le fond de
reliquaire prive de decor, est muni de quatre pieds
confirmant se dependance de la structure d'un
coffret.
La representation du Christ trouve une ana-
logie frappante dans celle de 1'icóne de la Cruci-
fixion du Tresor de Saint-Marc, mallieureusement
sans une datation sure. 11 faut souligner leurs si-
militudes avec certains ivoirs, notaminent ceux du
„groupe de Romanos" (le triptyquc de la Cruci-
fixion de Berlin et celui du Cabinet des Medailles
de Paris).
Pour la figure de saint Jean on retrouve une
tres proche analogie sur le volet du diptyque en
ivoire de Baltimore (Walters Art Gallery), bien
qu'elles different dans le traitement sculptural.
Pour la figure de la Vierge on propose la com-
paraison avec celles de la staurotheque du Louvre,
dc la plaquc de Yassiotissa de Londres et de la
plaque de Deisis d'Anvers.
La staurothequc de Łęczyca pouvait etre
executee vers le troisieme quart du XIe s. dans
un milieu ayant connaissance de nombreux cou-
rants stylistiques et de nouvelles tendances icono-
graphiques caracterisant 1'art de la fin du Xe et
de la l° moitie du XI° s. Etant donnę ses affinitees
avec les principaux atelicrs des ivoiriers travail-
lant pour la cour imperiale et la qualite de tra-
vail, nous pensons qu'elle a ete commandee par
1'empereur ou 1'une des personnes de son entourage
le plus proche.
La version franęaise de cet article sera publiee
prochainement dans les „Cahiers de Civilisation
Medievale".
La face inferieure du reliquaire de Łęczyca
ornee de pierres, offre un rare exemple d'un boi-
tier-tableau adoptant le decor d'une staurotheque
„gemmee", propre aux reliquaires cruciformes.
Dans la familie des staurotheques-boitiers, le meme
principe est adopte uniquement par la stauro-
theque de la Lavra Saint-Athanase du Mont-
Athos et celle de Saint-Cyr et Julitte en Svanetie,
dont 1'inscription evoque la lumiere d'une matiere
brillante comme etant le guide vers la plus grande
lumiere. Bien que le decor de la staurotheque de
Łęczyca depende d'une autre conception esthetique,
basee sur 1'opposition entre 1'eclat artificiel des
pierres precieuses et celui de la Croix, la staurothe-
que de Saint-Cyr et Julitte constitue pour elle une
proche analogie. Ce reliquaire, rapproche habi-
tuellement de la staurotheque du Tresor de Saint-
Marc et inclu dans la suite des objets en argent
byzantins dates, ou il marque 1'etape d'evolution
entre celle de la patene de Halberstadt (avant le
milieu du XI° s.) et celle du reliquaire, dit Srez-
nievski (1059—1067) offre le premier element pour
dater la staurotheque de Łęczyca.
L'iconographie de la staurotheque de Łęczyca
suit une formule courante dans 1'art mesobyzantin:
le Christ mort sur la croix mettant en valeur le
sens salutaire de son sacrifice et 1'assistance des
saints qui peuvent en temoigner.
Les proportions trapues des saints represtentes
sur la staurotheque de Łęczyca les distinguent
nettement des visages allonges de ceux de la stau-
rotheque de 1'Ermitage qui ne peut dater que de
la fin du XIe s. En revanche, clles trouvent une
proche analogie dans les representations des saints
sur le revers de 1'icóne de Saint-Michel en buste
du Tresor de Saint-Marc, datee vers le milieu du
XIe s. 11 est pourtant probable que 1'auteur de la
staurotheque de Łęczyca se servait de modeles
iconographiques plus anciens, remontant au Xe s.
et dont la derniere et la plus complete expression
est donnee par les miniatures du Menologe dc Basile
II.
Traduit par 1'auteur
tableau central a 1'instar d'un encadrement de
1'icóne a 1'Ermitage et sur les faees laterales, com-
me sur eelles d'un coffret, a Łęczyca. Le fond de
reliquaire prive de decor, est muni de quatre pieds
confirmant se dependance de la structure d'un
coffret.
La representation du Christ trouve une ana-
logie frappante dans celle de 1'icóne de la Cruci-
fixion du Tresor de Saint-Marc, mallieureusement
sans une datation sure. 11 faut souligner leurs si-
militudes avec certains ivoirs, notaminent ceux du
„groupe de Romanos" (le triptyquc de la Cruci-
fixion de Berlin et celui du Cabinet des Medailles
de Paris).
Pour la figure de saint Jean on retrouve une
tres proche analogie sur le volet du diptyque en
ivoire de Baltimore (Walters Art Gallery), bien
qu'elles different dans le traitement sculptural.
Pour la figure de la Vierge on propose la com-
paraison avec celles de la staurotheque du Louvre,
dc la plaquc de Yassiotissa de Londres et de la
plaque de Deisis d'Anvers.
La staurothequc de Łęczyca pouvait etre
executee vers le troisieme quart du XIe s. dans
un milieu ayant connaissance de nombreux cou-
rants stylistiques et de nouvelles tendances icono-
graphiques caracterisant 1'art de la fin du Xe et
de la l° moitie du XI° s. Etant donnę ses affinitees
avec les principaux atelicrs des ivoiriers travail-
lant pour la cour imperiale et la qualite de tra-
vail, nous pensons qu'elle a ete commandee par
1'empereur ou 1'une des personnes de son entourage
le plus proche.
La version franęaise de cet article sera publiee
prochainement dans les „Cahiers de Civilisation
Medievale".
La face inferieure du reliquaire de Łęczyca
ornee de pierres, offre un rare exemple d'un boi-
tier-tableau adoptant le decor d'une staurotheque
„gemmee", propre aux reliquaires cruciformes.
Dans la familie des staurotheques-boitiers, le meme
principe est adopte uniquement par la stauro-
theque de la Lavra Saint-Athanase du Mont-
Athos et celle de Saint-Cyr et Julitte en Svanetie,
dont 1'inscription evoque la lumiere d'une matiere
brillante comme etant le guide vers la plus grande
lumiere. Bien que le decor de la staurotheque de
Łęczyca depende d'une autre conception esthetique,
basee sur 1'opposition entre 1'eclat artificiel des
pierres precieuses et celui de la Croix, la staurothe-
que de Saint-Cyr et Julitte constitue pour elle une
proche analogie. Ce reliquaire, rapproche habi-
tuellement de la staurotheque du Tresor de Saint-
Marc et inclu dans la suite des objets en argent
byzantins dates, ou il marque 1'etape d'evolution
entre celle de la patene de Halberstadt (avant le
milieu du XI° s.) et celle du reliquaire, dit Srez-
nievski (1059—1067) offre le premier element pour
dater la staurotheque de Łęczyca.
L'iconographie de la staurotheque de Łęczyca
suit une formule courante dans 1'art mesobyzantin:
le Christ mort sur la croix mettant en valeur le
sens salutaire de son sacrifice et 1'assistance des
saints qui peuvent en temoigner.
Les proportions trapues des saints represtentes
sur la staurotheque de Łęczyca les distinguent
nettement des visages allonges de ceux de la stau-
rotheque de 1'Ermitage qui ne peut dater que de
la fin du XIe s. En revanche, clles trouvent une
proche analogie dans les representations des saints
sur le revers de 1'icóne de Saint-Michel en buste
du Tresor de Saint-Marc, datee vers le milieu du
XIe s. 11 est pourtant probable que 1'auteur de la
staurotheque de Łęczyca se servait de modeles
iconographiques plus anciens, remontant au Xe s.
et dont la derniere et la plus complete expression
est donnee par les miniatures du Menologe dc Basile
II.
Traduit par 1'auteur