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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 1 (23 Novembre)
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2

LA CHRONIQUE DES ARTS

dans les ateliers des principaux artistes et
dans les magasins des grands industriels,
des correspondances envoyées de la pro-
vince et de l’étranger, tiendront nos lec-
teurs au courant du mouvement contem-
porain de l’art dans tous les pays.

Mais il est une innovation que nous avions
tentée l’an dernier, et pour laquelle nous
comptons aujourd’hui sur la collaboration
du public ; nous voulons parler de ce sys-
tème de correspondance par demandes et
par i épouses, qui fonctionne si Lien en An-
gleterre. Des questions claires, précises, sui-
des points obscurs de l'histoire de l’art,
doivent provoquer, sans aucun doute, des
éclaircissements dont, chacun tirera profit.
Ajoutons qu’il est Lien des abus dont le
public souffre et que peut faire disparaître
le seul fait d’une publicité loyale.

Le directeur, Edouard Houssaye.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

TEXTES PROCHAINES

Quelle sera, pendant la saison qui s’ouvre,
la physionomie des ventes? C’est la question
ques’adressent, dans les galeries déjà pleines
de monde, les habitués de l’hôtel Drouot.
Question pleine d’obscurité; car, nous l’avons
maintes fois répété, mille circonstances peu-
vent influer, au moment le plus imprévu, sur
les cours si souvent fictifs de cette Bourse de
la Curiosité. Déj à cependant ont eu lieu quel-
ques ventes de porcelaines de la Chine et du
Japon arrivées parla Hollande, et les mar-
chands auxquels ces ventes sont spéciale-
ment destinées ont fait preuve, par l’ardeur de
leurs enchères, de leur confiance dans les
affaires de l’hiver prochain. Plus que jamais
les gens du monde aiment à garnir les éta-
gères du salon, les rayons du cabinet d’étude,
les dressoirs de la salle à manger, de ces
vases élancés ou ventrus, de ces dieux en
jade, de ces émaux cloisonnés, de ces plats
aux couleurs harmonieuses et hardies qui
renvoient de si doux reflets. Mais il faut bien
le reconnaître , l’éducation du public a fait
d’enormes progrès. Au goût naturel des ama-
teurs sont venues se joindre l’éducation
des yeux par les publications illustrées,
l’éducation de l’esprit donnée à pleine mesure

par les livres spéciaux. Tel salon est aujour-
d’hui l’embryon d’un musée où la maîtresse
de la maison enseigne doctement à se méfier
des contrefaçons modernes du « violet cou-
leur de peau d’aubergine » et explique en
souriant l’emblème matrimonial du « canard
mandarin. »

Si l’on n’annonce point encore formellement
la dispersion de cabinets célèbres—la discré-
tion est la vertu des commissaires-priseurs—
nous pouvons du moins affirmer que les ob-
jets rares ou curieux qui paraîtront sur table
seront plus vivement disputés que jamais.

Quant aux amateurs de tableaux anciens,,
ils ne s’abordent qu’avec des gestes désespé-
rés et de mornes regards. O Watteau, ô Char-
din, où sont les temps où AI. Marcille, où
M. Lacaze , ces saint Vincent de Paul de
l’école française, vous recueillaient sur les
quais pour quelques dixaines de francs, la
bordure comprise! Aujourd’hui, les moindres
toiles de vos élèves ou de vos pasticheurs sont
couvertes de piles de louis! On paye trente
mille francs des Pater qui n’ont plus d’épi-
derme, et madame Vallayer-Coster fait prime »
L’Angleterre dépêche ses plus actifs agents
dès qu’on signale un maître primitif italien,
ou un Rubens, ou un Y Masquez authentique,
dans quelque partie du monde, et ses banck-
notes intelligentes enlèvent la fleur du panier
de tout ce qui circule en Europe de tableaux
sérieux et de curiosités hors de prix.

Mais une vente qui fera grand fracas, et que
nous nous donnons 1 innocent plaisir d ébrui-
ter dès aujourd'hui, sera celle d’une partie de
la galerie du prince Démidoff. Déjà sont arri-
vés de San Donato et cette Stratonice de M. In-
gres et ce Samson défaisant les Philistins de
Decamps qui parurent avec tant d’éclat à la
vente d’Orléans, un Greuze capital, des aqua-
relles, et des dessins de la plus haute impor-
tance, et aussi soixante-douze tabatières qui
sont des merveilles.

Paris, cependant, a conservé le monopole
des ventes d’estampes. Un de nos marchands
parcourt sans relâche l’Italie, l’Allemagne et
même cette Angleterre si jalouse de ses au-
tres trésors, et en rapporte avec une audace
intelligente dont il faut le louer, des dessins
précieux ou des estampes de hautintérêt. Les
cabinets parisiens seront prochainement en
état de lutter même contre les collections
publiques de l’étranger. Mais, sans parler de
ces exceptions, une foule d’amateurs plus mo-
destes alimentent leurs cartons de pièces his-
toriques ou de séries particulières. Les
 
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