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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 10 (25 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0096
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1863.—N° io.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

s5 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

paraissant le dimanche matin

Les 04 bonnes à une aimée entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité'.

Un an

PARIS ET DÉPARTEMENTS

io fr. | Six mois

6 fr.

DE L’ARCHÉOLOGIE

DANS LE ROMAN DE SALAMMEÔ.

Un jeune écrivain de la Revue con-
temporaine , M. Frœhner, avait vivement,
et très - inconsidérément, attaqué l’au-
teur de Salammbô, au point de vue ar-
chéologique , prétendant que l’érudition
dontM. Gustave Flaubert a fait preuve dans
ce livre était purement imaginaire etfeinte.
Cette critique formulée sur un ton fort
tranchant, a donné lieu à une réponse qui
nous paraît décisive et accablante. Il faut
décidément quel’Allemagne renonce à s’at-
tribuer le monopole de la saine critique en
fait d’art. Il y a aujourd’hui en France des
antiquaires éminents qui ne le cèdent en
rien à ceux que l’Allemagne a produits, des
savants dont la science a,par-dessus le mar-
ché, cet avantage, qu elle est nette, ferme,
débrouillée, et qu’elle est toujours élevée
en restant lucide.

A M. G. FRŒHNER,

Rédacteur de la Revue contemporaine.

Paris, 21 janvier 1863.

Monsieur,

Je viens de lire votre article sur Salammbô,
paru dans la Revue contemporaine, le 31 dé-
cembre 1862. Malgré l’habitude où je suis de

ne répondre à aucune critique, je ne puis
accepter la vôtre. Elle est pleine de conve-
nance et de choses extrêmement flatteuses
pour moi; mais comme elle met en doute la
sincérité de mes études, vous trouverez bon,
s’il vous plaît, que je relève ici plusieurs de
vos assertions.

Je vous demanderai d’abord, monsieur,
pourquoi vous me mêlez si obstinément à la
collection Campana, en affirmant qu’elle a été
ma ressource, mon inspiration permanente?
Or, j’avais fini Salammbô au mois de mars, six
semaines avant l’ouverture de ce musée.Voilà
une erreur, déjà. Nous en trouverons de plus
graves.

Je n’air monsieur, nulle prétention à l’ar-
chéologie. .J’ai donné mon livre pour un ro-
man, sans préface, sans notes, et je m’étonne
qu’un homme illustre, comme vous, par des
travaux si considérables perde ses loisirs à
une littérature si légère! J’en sais cependant
assez, monsieur, pour oser dire que vous
errez complètement d’un bout à l’autre de
votre travail,toutle long de vos dix-huitpages,
à chaque paragraphe et presque à chaque
ligne.

Vous me blâmez « de n’avoir consulté ni
Falbe ni Dureau de La Malle, dont j’aurais
pu tirer profit. » Mille pardons ! je les ai lus,
plus souvent que vous peut-être, et sur les
ruines mêmes de Carthage. Que vous ne sa-
chiez « rien de satisfaisant sur la forme ni
sur les principaux quartiers, » cela se peut;
mais d’autres, mieux informés, ne partagent
pas votre scepticisme. Si l’on ignore où était
le faubourg Aclas, l’endroit appelé Fuscianus,
la position exacte des portes principales dont
 
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