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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 10 (25 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0097
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LA CHRONIQUE DES ARTS

on a les noms, etc., on connaît assez bien
l'emplacement de la ville, l’appareil architec-
tonique des murailles, la Tænia, le Môle et
le Cothon. On sait que les maisons étaient
enduites de bitume et les rues dallées, on a
une idée de l’Ancô décrit dans mon cha-
pitre XV; on a entendu parler de Malquâ, de
Byrsa, de Megara, des Mappales et des Cata-
combes, et du temple d’Eschmoun situé sur
l’acropole, et de celui de Tanit, un peu à
droite, en tournant le dos à la mer. Tout cela
se trouve (sans parler d’Appien, de Pline et
de Procope) dans ce même Dureau de La
Malle que vous m’accusez d’ignorer. Il est
donc regrettable, monsieur, que vous ne
soyez pas « entré dans des détails fastidieux
pour montrer » que je n’ai « eu aucune idée
de l’emplacement et de la disposition de l’an-
cienne Carthage,—moins encore que Dureau
de La Malle, » ajoutez-vous. Mais que faut-
il croire? à qui se fier? puisque vous n’avez
pas eu, jusqu’à présent, l’obligeance de révé-
ler votre système sur la topographie cartha-
ginoise.

Je ne possède, il est vrai, aucun texte pour
vous prouver qu’il existait une rue des Tan-
neurs, des Parfumeurs, des Teinturiers. C’est,
en tous cas, une hypothèse vraisemblable,
convenez-en! Mais je n’ai pas inventé Kinis-
do et Cynasyn « mots, dites-vous, dont la
structure est étrangère à l’esprit des langues
sémitiques. » Pas si étrangères, cependant,
puisqu’ils sont dans Gesenius,—presque tous
mes noms puniques, défigure's, selon vous,
étant pris dans Gesenius [Scripturæ Unguæque
phcenicæ, etc.), ou dans Falbe, que j’ai con-
sulté, je vous assure.

Un orientaliste de votre érudition, mon-
sieur, aurait dû avoir un peu plus d’indul-
gence pour le nom numide de Naravase, que
j’écris Narr’ Havas, de Nar-el-haou ah, feu
du souffle. Arous auriez pu deviner que les
deux m de Salammbô sontmis exprès pour faire
prononcer Salam et non Salan, et supposer
charitablementqueÉgates, aulieu de Ægates,
était une faute de typographie, corrigée, du
reste, dans la seconde édition de mon livre,
antérieure de quinze jours à vos conseils. Il
en est de même de Scissites |Dour Syssites et
du mot Kabires, que l’on voit imprimé sans
un K (horreur!) jusque dans les ouvrages
les plus sérieux, tels que les Religions
de la Grèce antique, par Maury. Quant à
Schalischim, si je n’ai pas écrit(comme j’au-
rais dû le faire) Rosch-eisch-Schalischim,
c’était pour raccourcir un nom déjà trop ré-
barbatif, ne supposant pas d’ailleurs que je

serais examiné par des philologues. Mais
puisque vous êtes descendu jusqu’à ces chi-
canes de mots, j’en reprendrai chez vous,
deux entre autres : 1° Compendieusement, que
vous employez tout au rebours de sa signifi-
cation pour dire abondamment, prolixement,
et 2° Carthachinoiserie, plaisanterie excellente,
bien qu’elle ne soit pas de vous, et que vous
avez ramassée au commencement du mois
dernier dans un petit journal. Vous voyez,
monsieur, que si vous ignorez parfois mes
auteurs, je sais les vôtres. Mais il eût mieux
valu, peut-être, négliger «■ ces minuties, qui
se refusent, » comme vous le dites fortbien,
« à l’examen de la critique. »

Encore une, cependant! Pourquoi avez-
vous souligné le et dans cette phrase (un peu
tronquée) de ma page 209 : « Achète-moi des
Cappadociens et des Asiatiques»?E tait-ce pour
briller en voulant faire accroire aux badauds
que je ne distingue pas la Cappadoce de
l’Asie Mineure? Mais je la connais, monsieur,
je l’ai vue; je m’y suis promené.

Vous m’avez lu si négligemment que pres-
que toujours vous me citez à faux. Je n’ai dit
nulle part que les prêtres aient formé une
caste particulière; ni, page 118, que les sol-
dats libyens fussent « possédés de l’envie de
boire du fer, » mais que les Barbares mena-
çaient les Carthaginois de leur faire boire du
fer ; ni, page 145, que les gardes de la légion
« portaient au milieu du front une corne d'ar-
gent pour les faire ressembler à des rhinocé-
ros, » mais « leurs gros chevaux... avaient,
etc. ; » ni, page 36, que les paysans un jour
s’amusèrent à crucifier deux cents lions.

Même observation pour ces malheureuses
Syssites que j’ai employées, selon vous,
« ne sachant pas, sans doute, que ce mot
signifiait des corporations particulières. »
Sans doute est aimable! Mais, sans doute, je
savais ce qu’étaient ces corporations et l’éty-
mologie du mot, puisque je le traduis, en
français, la première fois qu’il apparaît dans
mon livre, page 10 : « Syssites, compagnies
(de commerçants) qui mangeaient en com-
mun » Vous avez, de même, faussé un pas-
sage de Plaute, car il n’est point démontré
dans le Vœnulus que « les Carthaginois sa-
vaient toutes les langues, » ce qui eût été un
curieux privilège pour une nation entière; il
y a tout simplement dans le prologue, v. 112:
Is omneis linguas scit; » ce qu’il faut traduire :
« Celui-là sait toutes les langues, » le Cartha-
ginois en question,, et non tous les Cartha-
ginois .

Il n’est pas vrai de dire que « Hannon n’a
 
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