DOI Heft:
Nr. 37 (10 Octobre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0320
i863.—N” 37.
BUREAUX, 35, RUE VIVIENNE.
! o Octobre
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
Les (Abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an
PARIS ET DÉPARTEMENTS l
. . 10 fr. | Six mois .
6 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ.
CATALOGUE DE LA COLLECTION
DES SCEAUX DE L’EMPIRE.
(Suite et fin.)
La grande époque de la Renaissance trouva
le moulage ainsi pratiqué, ainsi utilisé ; mais
ce qui jusqu’alors avait eu son application
industrielle ou spéciale passa dans le domaine
de l’art, d’abord à l’usage exclusif des artistes,
plus tard à l’usage et pour l’agrément de tout
le monde. Dans cette marche progressive,
l'Italie devança les autres pays, et l’espèce de
monopole que les Italiens ont encore aujour-
d'hui dans cette industrie peut s’expliquer par
cette succession traditionnelle Les maçons
du pays de Côme émigraient à une époque
reculée, dès le commencement du xive siècle ;
la famille délia Robbia livrait ses belles créa-
tions au moulage en terre; l’orfévre graveur
Masso Finiguerra, en 1452, prenait des em-
preintes en soufre de ses délicates nielles
pour suivre les progrès de spn travail et en
garder le souvenir; c’est à titre de mouleur
1 L article 14 des statuts de l’Académie de Saint-
Luc de Paris, en 1723, porte : « Défenses sont
« faites, sous les mêmes peines, à tous Savoyards
« et autres sans qualité, de vendre aucun ouvrage
« de sculpture et peinture. » Cela se rattachait
aussi aux moulures en plâtre.
de stuc pour la décoration intérieure que le
Primatice fonda sa réputation à Mantoue;
c’est pour appliquer ce mode décoratif en
France qu’il fut appelé à Fontainebleau, et
lorsqu’en 1540 François I»r le renvoya en
Italie, ce fut pour exécuter ces beaux mou-
lages sur l’antique qui eurent une influence
si heureuse en notre pays sur les progrès de
la fonte. Vasari, vivant au milieu de la pra-
tique du moulage, arrivée à cette perfection,
fait honneur à Andrea Verrocchio d’avoir eu
le premier, vers 1470, l’idée de mouler la na-
ture vivante. Oubliait-il ce qui avait été fait
en ce genre avant l’artiste auquel il tend à en
reporter la gloire, ou bien voulait-il vanter
seulement une nouvelle préparation du plâtre,
quelque tour de main, et par-dessus tout son
habileté? Quoi qu’il en soit, le moulage avait
pris, dès lors, son entier développement par
ses applications variées, et il ne resterait
plus qu'à discerner quelle paît il eut en Italie,
au xvie siècle, dans l’étude de l’art. Eu France,
c’est au milieu du xvne siècle, dans la reprise
générale et un peu factice de l’enseignement
du dessin 1 par les académies de peinture et
1 On ne voit pas d’une manière bien claire, dans
le long enfantement de l’Académie royale de
peinture à Paris (1638-1662) et de ses succursales
en province (1676), qu’on se soit occupé de ras-
sembler des moulages en plâtre comme moyen
d'instruction. Il n’est question dans les statuts, si
souvent renouvelés, que du modèle qui aéra mis en
attitude par l’ancien (1652) et de la défense de poser
le modèle ailleurs qu’à l’Académie (1654-1662). Dans
l’emploi des fonds alloués par le roi et dans les
arrangements pris par les architectes pour dispo-
ser les logements successifs de cette Académie,
un peu nomade â sa naissance, il n’est fait men-
tion que de fragments d’architecture ou de mor-
BUREAUX, 35, RUE VIVIENNE.
! o Octobre
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ET DE LA CURIOSITÉ.
CATALOGUE DE LA COLLECTION
DES SCEAUX DE L’EMPIRE.
(Suite et fin.)
La grande époque de la Renaissance trouva
le moulage ainsi pratiqué, ainsi utilisé ; mais
ce qui jusqu’alors avait eu son application
industrielle ou spéciale passa dans le domaine
de l’art, d’abord à l’usage exclusif des artistes,
plus tard à l’usage et pour l’agrément de tout
le monde. Dans cette marche progressive,
l'Italie devança les autres pays, et l’espèce de
monopole que les Italiens ont encore aujour-
d'hui dans cette industrie peut s’expliquer par
cette succession traditionnelle Les maçons
du pays de Côme émigraient à une époque
reculée, dès le commencement du xive siècle ;
la famille délia Robbia livrait ses belles créa-
tions au moulage en terre; l’orfévre graveur
Masso Finiguerra, en 1452, prenait des em-
preintes en soufre de ses délicates nielles
pour suivre les progrès de spn travail et en
garder le souvenir; c’est à titre de mouleur
1 L article 14 des statuts de l’Académie de Saint-
Luc de Paris, en 1723, porte : « Défenses sont
« faites, sous les mêmes peines, à tous Savoyards
« et autres sans qualité, de vendre aucun ouvrage
« de sculpture et peinture. » Cela se rattachait
aussi aux moulures en plâtre.
de stuc pour la décoration intérieure que le
Primatice fonda sa réputation à Mantoue;
c’est pour appliquer ce mode décoratif en
France qu’il fut appelé à Fontainebleau, et
lorsqu’en 1540 François I»r le renvoya en
Italie, ce fut pour exécuter ces beaux mou-
lages sur l’antique qui eurent une influence
si heureuse en notre pays sur les progrès de
la fonte. Vasari, vivant au milieu de la pra-
tique du moulage, arrivée à cette perfection,
fait honneur à Andrea Verrocchio d’avoir eu
le premier, vers 1470, l’idée de mouler la na-
ture vivante. Oubliait-il ce qui avait été fait
en ce genre avant l’artiste auquel il tend à en
reporter la gloire, ou bien voulait-il vanter
seulement une nouvelle préparation du plâtre,
quelque tour de main, et par-dessus tout son
habileté? Quoi qu’il en soit, le moulage avait
pris, dès lors, son entier développement par
ses applications variées, et il ne resterait
plus qu'à discerner quelle paît il eut en Italie,
au xvie siècle, dans l’étude de l’art. Eu France,
c’est au milieu du xvne siècle, dans la reprise
générale et un peu factice de l’enseignement
du dessin 1 par les académies de peinture et
1 On ne voit pas d’une manière bien claire, dans
le long enfantement de l’Académie royale de
peinture à Paris (1638-1662) et de ses succursales
en province (1676), qu’on se soit occupé de ras-
sembler des moulages en plâtre comme moyen
d'instruction. Il n’est question dans les statuts, si
souvent renouvelés, que du modèle qui aéra mis en
attitude par l’ancien (1652) et de la défense de poser
le modèle ailleurs qu’à l’Académie (1654-1662). Dans
l’emploi des fonds alloués par le roi et dans les
arrangements pris par les architectes pour dispo-
ser les logements successifs de cette Académie,
un peu nomade â sa naissance, il n’est fait men-
tion que de fragments d’architecture ou de mor-