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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 7 (4 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0072
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BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

4 Janvier.

1863.—N° 7.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

paraissant le dimanche matin

Les Gabonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité'.

Un an

PARIS ET DÉPARTEMENTS I

io fr. ! Six mois .

6 fr.

LA VENTE DEMIDOFF.

Le moment est proche où vont paraître,
à l’hôtel Drouot, les tableaux et les curiosi-
tés que le prince DemidofF a choisis, parmi
les richesses de tout genre qui ornent ses
galeries à San Donato. Vente qui sera notée
parmi les plus bruyantes ! vente merveil-
leuse, non pas seulement pour les centaines
de mille francs qu’elle va mettre en branle,
mais surtout par la qualité rare des mor-
ceaux qu'elle nous offre !

En vain le commissaire-priseur, en vain
l’expert ont-ils été assiégés de demandes.
Ils n’ont laissé pénétrer personne dans
le magasin qui renfermait l’ensemble
des richesses. C’est par une faveur toute
spéciale qu’on a soulevé un coin du voile
du sanctuaire pour le chroniqueur officiel
de la Gazelle.

Comment dire l’émotion qui nous a pris,
en revoyant cette Stratonice que nous
avions si longuement étudiée à la vente
d’Orléans? Jamais peut-être M. Ingres n’a
montré plus de science, et surtout plus
d’émotion; jamais son esprit ne s’est pro-
mené avec plus de sagacité dans un inté-
rieur antique, et jamais son âme ne s’est
plus profondément pénétrée d’un sujet à la
fois tragique et tendre. Quelle est belle,
cette jeune reine, drapée comme une sta-

tuette de la Cyrénaïque ! et quel trouble
pudique l’agite, à la découverte du fatal et
doux secret !■ Quelle fièvre empourpre les
joues du fils de son époux! Que la figure
du médecin est pleine d’émoi et que l’a-
bandon du père est complet ! Quel sera
l’heureux possesseur de ce pur chef-d’œu-
vre? Ab ! que la richesse est désirable à de
certains jours !

Il est là aussi, ce Sam-son combattant les
Philistins, qui, au Salon de 1839, porta si
haut la gloire de Decamps. Le temps Fa
verni de son inimitable patine. Le Samson
est terrible, et il écrase les Philistins au
milieu d’un paysage d’or. Il avait été adjugé
au delà de* 20,000 fr. à la vente de la du-
chesse d’Orléans. J’affirme qu’à celle-ci il dé-
passera le double de cette somme.

Et pour la Dame de charité de Greuze,
où s’arrêtera-t-on? Peut-on le savoir, lors-
que les moindres études atteignent de si
formidables prix? En tous cas, c’est une des
bonnes toiles du maître , et le vieillard
étendu dans sou lit est un de ses meilleurs
morceaux de peinture.

D'Isabey, cette collection renferme des
Marines capitales ; de Théodore Rousseau,
un merveilleux paysage;de Meissonier, un
Porte-enseigne fort agréable; de Pater, des
Loisirs champêtres qui rappellent avec avan-
tage les compositions de la vente Pem-
brocke.

Les tableaux anciens vont consoler les
amateurs de leurs longues privations. Après
 
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