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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 31 (10 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0272
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i863.—N® 3r.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

io Juillet.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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PARIS ET DEPARTEMENTS :

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

DÉCORATION

DU PAQUEBOT LE PÉLUZE

PAR M. C OURDOU AN.

Nous avons eu déjà occasion de signaler
i .:.s keureux efforts de la Compagnie des Mes-
sageries impériales pour introduire l’art dans
la décoration des bâtiments qu’elle lance à
travers l’Océan. Les derniers paquebots à
vapeur sortis des chantiers de la Ciotat
avaient été ornés de peintures par MM. Cour-
douan et Philippe Rousseau. C’est encore à
M. Courdouan que vient de s’adresser la Com-
pagnie pour décorer le Pél-uze, créant ainsi
ru profit de l’habile artiste toulonnais une
exposition permanente et cosmopolite. Rien
de plus propre à combattre les ennuis de la
traversée, à ranimer dans l'esprit des voya-
geurs le souvenir de la patrie, à provoquer
chez l’étranger le désir de la France, que les
seize panneaux destinés au Péluze.Seulement,
comme toujours. M. Courdouan plaide pour
sa chère Provence. A elle seule, à cette riche
et brillante nature du midi, si digne d’être
connue et si douce à aimer, il emprunte ses
motifs tour à tour gracieux ou sévères. Ici.
ies sites les plus pittoresques des Basses-
Alpes, Environs deMoustiers, Bords duVerdon,
Montagnes de Royuebrune ; là, les paysages
variés du Var, les Ruines du château de la
Garde, le Ruisseau de Ransaraprès d’IIyères, le
Canadau, vieille chapelle perdue dans des
massifs de verdure au bord d’un étang, le

Plateau des Sablières; et puis les plages voi-
sines de Toulon, le Champ des pêcheurs, la
Rade, la Baie du port Méjan, la Plage de la Ga-
ronne ; l’Embouchure du Gapeau; enfin, sou-
venirs d’un voyage presque lointain , le
Rhône à Arles et les Bords du Gardon : autant
de poétiques tableaux ou l’impression de la
nature est sincèrement, rendue par une exé-
cution large et simple. Au moment où vient
de se fermer l’Exposition, il n’est peut-être
pas hors de propos de constater pourquoi
M. Courdouan n’y a point paru cette année.
Il n’a pas perdu son temps, on le voit. Pen-
dant que d’autres artistes se disputent l’hon-
neur de l’admission et l’honneur du refus, le
peintre toulonnais borne son ambition au
succès mérité qu’il obtient auprès de ses
compatriotes et se prépare sur de lointains
rivages une gloire transatlantique.

Puisque dous sommes en Provence, ajou-
tons encore que la ville de Marseille à la-
quelletous les voyageurs, artistes ou non, oui
constamment reproché d’avoir un musée qui
nen est pas un, vient enfin de se décider à
construire cet indispensable monument. C’est
sur le plateau de Longchamps, relié au reste
de la ville par des rampes en pente douce en-
tremêlées de cascades et de bosquets, que s’é-
lèvera le nouveau musée, en face du mu-
séum d’histoire naturelle. Des colonnades
feront communiquer les deux édifices. L’exé-
cution de cet important travail est confiée à
M. Espérandieu, qui a déjà fait ses preuves
dans la construction de la chapelle de Notre-
Dame de la Garde, et dans la direction des
travaux de la cathédrale.

Léon Lagrange.
 
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