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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr.3 (7 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0025
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1862.—N° 3.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

7 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

Les Qrfbonnés a une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité,

PARIS ET DEPARTEMENTS I

Un an.io fr. I Six mois.6 fr.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

TENTE DES PARURES ET BIJOUX
DE MIIe S***, ARTISTE DRAMATIQUE.

Au commencement de la semaine der-
nière, une des plus blondes actrices du
Palais-Royal ouvrait ses écrins, y choisis-
sait pour quelque « quatre ou cinq cent
mille francs » de parures et de pierreries,
appelait M. Mannheim pour en dresser le
catalogue, M. Ch. Pillet pour « procéder à
la vente »; et, pour faire connaître à tous
ses amis et au public sa philosophique ré-
solution, elle écrivait au Figaro ce billet,
qui, à tout prendre, ne sera pas, un jour,
un des moins curieux documents pour l’his-
toire de l’hôtel Drouot :

Mon cher monsieur de Villemessant,

Vous souvient-il de cette petite chanteuse des
Bouffes-Parisiens, sous son gentil costume de
Pierrot, dans les Pantins de Violette de notre pau-
vre Adolphe Adam, si mince et si fluette, que bien I
des gens, et vous peut-être, lui prédisaient la fin
de la Germaine de M, About?

Venez l’entendre, un de ces soirs, au théâtre
du Palais-Royal ; je vous réponds que vous ne
craindrez plus de la voir mourir de phthisie. Oh !
non ! oh ! non !

La petite chanteuse s’est arrondie de toute ma-
nière, et voilà pourquoi elle s’allège, par l’inter-
médiaire d’un commissaire-priseur, de quatre à
cinq cent mille francs de diamants, perles fines,
rubis, saphirs, émeraudes, etc. 11 va sans dire

qu’elle ne se défait que du superflu : elle garde le
nécessaire.

On m’a dit que si Figaro me faisait l’amitié
d’annoncer ma vente, elle ferait presque autant
de bruit que celle du château de la Dame-Blanche.
Tourne-moi donc, mon cher Figaro, cinq ou six
lignes bien senties pour faire savoir aux amateurs
que l’exposition particulière aura lieu samedi et
dimanche, 29 et 30 novembre, de une heure à
cinq heures, à l'hôtel Drouot, salle n° 7, et qu’il
sera procédé à la vente (comme disent ces gueux
d’huissiers) les lundi et mardi suivants.

En récompense, j’irai te chanter à domicile ce
rondeau que tu aimais tant :

Te souvient-il de la Maison-Dorée ?...

Est-ce convenu, et faut-il t’envoyer d’avance
les remerciements de

Ta commère,

S....

Artiste du Palais-Royal.

Je laisse à penser s’il était facile, aux
expositions du samedi et du dimanche, de
pénétrer dans la'salle n° 7 ! Et quels regards
de naïve convoitise les belles visiteuses
jetaient sur ces frôles trésors ! et les com-
mentaires envenimés ! et l’étonnement
d’apprendre ce que peut être le « simple
superflu » d’une artiste dramatique...

Pour nous, nous n’avons qu’un jugement
à porter, c’est que cette collection, était d’un
choix délicat et exquis. Tous ces bijoux
étaient modernes ; tous sortaient des ma-
gasins le plus en renom. Nous regrettons
que l’expert n’ait pas désigné les fabricants,
car nous aurions aimé à en signaler quel-
ques-uns, à propos de pièces d’une exécu-
tion irréprochable.

La salle, le premier jour de vente, offrait
un piquant aspect. Le personnel féminin
 
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