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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 9 (18 Janvier)
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LA CHRONIQUE DES ARTS

jamais, dans la disposition et la ventilation
de ses salles, dans le costume et la tenue de
ses garçons et de ses crieurs,et dans l’obser-
vation des règlements par ses membres
eux-mêmes.

Nous donnons tous les prix de cette vente,
en suivant l’ordre du catalogue s que nous
serons obligé de critiquer ou de rectifier
presque à chaque page.

TABLEAUX MODERNES.

Decamps. Sarnson combattant les Philistins.
-(Haut., 82 c.; larg., 1 m. 20.) Cette toile, signée
Decamps, 1839, parut au salon de cette ruêine
année et fut acquise par le duc d’Orléans.
Elle a été reproduite à l’eau-forte par Desma-
dryl et Berthould, dans l’Artiste, et, en litho-
graphie, par M. Mouilleron, sous le nom
de Challamel. C’est une des belles com-
positions de Decamps. Cependant nous lui
reprocherions de n’avoir point assez mis
de Philistins autour du héros biblique ; on
sent qu’il peut venir à bout de cette poignée
d’ennemis. Il n’y a pas là les dix mille hom-
mes du texte hébreu ! Le cavalier qui est à
gauche a aussi trop d’importance. Enfin,défaut
familier au maître, les nuages ont presque la
consistance, du terrain. Mais, ces critiques
faites, admirons sans réserve la belle tenue
de l’ensemble, l’éclat du ton général, F anima-
tion des groupes. C’est sculpté dans un bloc
d’or. Il a été adjugé, pour 45,000 fr., à
M. Édouard Fould. A la vente de la galerie
de la duchesse d’Orléans (1853). il n’avait
atteint que 20,500 fr.

Hippolyte Flandrin. Buste cle jeune femme.
(Haut., 60 c.; larg., 49 c.) Vêtue de noir, avec
un nœud rouge dans les cheveux, elle est ac-
coudée et s’appuie sur sa main fermée. Ex-
pression triste et souffrante. Le catalogue la
prétend espagnole ; en tout cas, ce n’est point
là l’Andalouse d’Alfred de Musset. 2,100 fr.

Greuze. La Dame de charité. (Haut., 1 m.13;
larg., 1 m. 46.) Adjugé 49,000 fr. Chacun
connaît, par la belle gravure de Massard,
cette composition, qui dut faire verser bien
des larmes d’attendrissement à Diderot.
Mais notre génération , moins sensible,
demande à un tableau d’être une bonne
peinture avant d’être une page de la morale
en action. Or, cette toile est composée loui-
dement,peinte plus lourdement encore. C’est,
en peinture, ce qu’est le style des Contes à ma
fille en littérature.—La tête seule du vieillard
et celle de la grand’mère sont faites avec*
quelque feu, et la petite fille, que pousse sa

mère, a quelque gentillesse. Mais le vieillard
est habillé avec des paquets de cordes, la.
sœur de charité est une silhouette collée sur
le fond; point d’air, point de lumière, point
de couleur. Est-il donc vrai que Greuze ne-
savait peindre que des morceaux?

Ingres. Stratonice. (Haut., 59 c.; larg., 98 c.)
Nos lecteurs qui possèdent l’œuvre de M. In-
gres, gravé par Reveil, y trouveront un trait
de cette belle composition. Il est vraiment
regrettable que M. Pollet tarde si longtemps
à nous livrer la gravure qu’il exécute. Il est
certain que, quelque excellent que soit l’ori-
ginal, certaines duretés du fond, certains dé-
tails d’architecture ou de décoration qui nui-
sent aux figures et les rendent inconsistantes,
devront être atténués, pour rétablir l’équilibre
dans les plans. Il est signé Ingres, Fat; Rome,.
1840. Acquis par le duc d’Orléans, il atteignit

63.000 fr. à la vente de sa galerie. Cette fois,
il a été adjugé pour 92,000 fr. à M. le duc
d’Aumale. Une triple salve d’applaudissements
a éclaté dans la salle. Voilà deux fois que la
France laisse sortir de son sein ce tableau,
qui ne laisse guère prise à la critique que
dans les points que nous venons de rappeler.
C’est peut-être le chef-d’œuvredumaître; c’est
assurément une œuvre dont toute une école,
toute une époque doit se montrer fière. Elle
n’a pas la mâle sobriété du Poussin, mais elle
est l’effort victorieux d’un esprit lucide, d’une-
mémoire érudite.... chose plus rare et plus-
admirable, d’une âme sensible aux épanche-
ments delà passion. Elle raconte une anecdote
d’amour avec le style de Fénelon parlant au.
grand Dauphin des fureurs de Calypso.

Eugène Isabey. Coup de vent sur la côte de
Saint-Malo. (Haut., 87 c.; larg., 1 m. 36.)

4.000 fr.—Une Plage à marée basse, avec des
barques et des familles de pêcheurs. (Haut.,
1 m. 57 ; larg., 2 m. 5, ainsi que la composi-
tion suivante.) 3,750 fr.—Falaises et barques de
pêcheurs. 6,950 fr. Ce tableau, peint d’un pin-
ceau très-ample et très-vigoureux, était daté
1837.

Tony Johannot. Mort du connétable Bertrand
Duguesclin. (Haut., 56 c.; larg., 97 c.) 1,500 fr.
Vente d’Orléans. 2,100 fr.

Meissonier. Le Porte-Enseigne. (Haut, 13 c:;
larg., 75 mill.) 6,900 fr. Ce petit panneau était
daté de 1857. Il représente un jeune homme
debout, culotte rouge, bas bleus, justaucorps
de buffle gris, manche de veste orange.

Pater. Les Loisirs champêtres. (Haut., 53 c.;
larg., 64 c.) 17,800 fr. Au marquis d’Hertford.
 
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