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La chronique des arts et de la curiosité — 1863

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Nr. 43 (13 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26562#0369
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362

ET DE LA CURIOSITÉ.

eoloristes de rassemblée. Gérard, en bras
de chemise, est assis et tient entre les jam-
bes son plus jeune garçon; il écoute, ainsi
que ses deux grands fils, debout derrière
lui, sa petite fille qui touche du clavecin
et tourne vers le spectateur sa jolie tête
mutine et intelligente. Tout est à louer
dans cette admirable composition : la séré-
nité de l’intention générale, la pondération
de ce groupe de cinq personnages superpo-
posés dans un espace aussi restreint, l'at-
tention et Tin telligence des physionomies, le
dessin des mains, et, faut-il le dire? jusqu’au
respect dupeintre pour la laideur de certains
visages. La tête du jeune garçon est d’une
pâte superbe, et le modelé, si ferme à dis-
tance, est obtenu dans les ombres par de
légers frottis. On sent à quelle école M. In-
gres a étudié le portrait, et on le retrouve
jusque dans les détails naïfs d’une lettre
engagée dans le cadre de la glace, d’une
tasse en porcelaine à fleurs dorées, posée
sur la cheminée... Ce tableau que nous
aurions vivement désiré voir entrer dans
quelqu’un de nos musées de Paris ou de la
province, a été acheté 450 fr. (450 francs !)
pour le compte, dit-on, de Plmpératrice.

Quelques instants auparavant, un petit
sujet galant peint par Charpentier, ou
plutôt, selon nous, par Schénau, montait
jusqu’à 470 francs. Dans un boudoir coquet^
un jeune seigneur, au saut du lit, serre
de près sa blanchisseuse, et lui offre une
bourse.—Citons encore un petit buste de
Jeune fille montrant son épaule nue attri-
bué à Raoux ou mieux à Grimou, vendu
86 francs.

Une Uierge, tenant Penfant Jésus, qui joue
avec des cerises, a atteint 1,200 fr. C’est de
quelque Flamand, qui a assez habilement
pastiché le style de Luini. Le catalogue
l’attribuait à Van Orley.—Un Intérieur de
corps de garde, par Van Kessel, 1,201 fr.

Nous lisons dans la dernière livraison du
Bulletin de VUnion des Arts, de Marseille :

La semaine dernière a eu lieu l’exposi-
tion et la vente publique des œuvres laissées
par Emile Loubon à sa veuve.

Cette exposition, riche en croquis et ébau-
ches, ne contenait qu’un très-petit nombre

d’œuvres achevées, et , parmi ces derniè-
res, il en était fort peu de celles qui ont valu
à cet artiste le rang auquel il est parvenu
dans l’art.

Il ne nous appartient pas de raconter en
détail les incidents particuliers de cette vente,
dont nous eussions voulu éviter l’effet déplo-
rable au nom de la mémoire d’un artiste re-
gretté.

La vente des dessins exécutés pour l’ou-
vrage des Galeries historiques de Versailles,
obtient, sous la direction de MM. Delber-
gue-Cormont et Francis Petit, un succès
que le nombre considérable des numéros
(environ 2,000) aurait pu rendre douteux.
Nous citerons prochainement les princi-
paux prix, en mettant, du reste, notre ca-
talogue à la disposition de ceux de nos
abonnés que certains numéros intéresse-
raient plus particulièrement. Le dessin de
Massard, d’après le Smala d’Horace Vernet,
a dépassé 5,000 francs.

Nous renvoyons également le compte
rendu de la vente de l’atelier de Villevielle.

Un nouvel expert s’est révélé lundi et
mardi, un expert littéraire, le poète de la
chanson de Jean Raisin, M. Gustave Ma-
thieu.

M. Gustave Mathieu avait classé la col-
lection d’un avocat, M. Vellaud, qui
tient un rang honorable dans le cé-
nacle des amateurs de faïences. Il en avait
rédigé le catalogue. Il a voulu mettre
sur table lui-même, prétention dangereuse
peut-être pour les intérêts de son client,
mais qui a paru fort goûtée du public au
point de vue du pittoresque, car un expert,
qui porte des bouquets de violettes à la
boutonnière et le chapeau sur l’oreille n’est
point chose ordinaire.

La vente, après avoir, le premier jour,
subi d’étranges oscillations, s’est terminée
par une vraie débâcle. Si nous révélons
aussi sincèrement la vérité, c’est que nous
pensons bien que, malgré sa signature au
catalogue, M. Gustave Mathieu ne prendra
point au sérieux son rôle d’expert. L’ex-
pertise est un métier difficile et fatigant; il
exige une longue étude du public , une
 
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