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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 8 (24 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0070
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LA CHRONIQUE DES ARTS

décroit et disparait, nous disent avec quelle atti-
rance et quel recueillement l'artiste les a con-
templés.

Exposition Roux-Champion
(Galerie Eug. Blot)

M. Roux-Champion expose des faïences et des
aquarelles. La forme des premières n'est pas tou-
jours pure, et il y a peut-être dans leur ornemen-
tation plélhore do souvenirs qui ne sont pas servis
par un goût très affiné. Les fauves des antiques
poteries corinthiennes et des azulcjos sévillans,
les plantes qui ornent les vases musulmans d'Asie-
Mineure, les entrelacs italiens, apparaissent sans
apporter rien de neuf à notre sensibilité et en res-
tant très loin de ce qu'on sut tirer l'art de M. Me-
they qui puisa aux mêmes sources.

Quelques dessins aquarelles, agréables et ingé-
nieux, apportent leur note, chatoyante toujours et
agréable souvent. Mais pourquoi avoir voulu mon-
trer le chevet de Notre-Dame sous l'aspect où le
vit M. Signac, et l'avoir évoqué dans les mêmes
teintes claires 1 Cela appelle une comparaison qui
n'est pas à l'avantage do M. Roux-Champion.

Exposition René Leverd
Exposition Blanche Odin
(Galerie Georges Petit)
Ce sont les sites de notre Midi et de l'Afrique du
Nord qui inspirèrent presque toutes les pages
de M. René Lcverd. L'artiste décrit avec conscience,
dans une prose correcte et rythmée, l'éclat des
lumières sur les sables et les palmeraies, le bleu
méditerranéen bordé de maisons blanches et les
scènes pittoresques de la vie arabe.

Les fleurs de Mm" Blanche Odin sont traitées
avec une délicate habileté que sert une connais-
sance approfondie du métier pictural.

René Jean.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 17 février

Prix Roux. — Sont admis par l'Académie au
concours Roux (35.000 fr.) :

Peinture. — M11* Akein (atelier Humbert); MM.
Barthélémy (Cormon) ; P. Bernard (G. Ferrier) ;
Roustan (Cormon).

Sculpture. — MM. Broquet (Thomas et Injal-
bert) ; Févola (mêmes maîtres) ; Joly (Coutan et
Sicard) ; Viard (Mercié).

Architecture. — MM. Castel (Bernier); Delaon
(Laloux); Haffner (mémo atelier).

Gravure. — MM. Feltesse (Waltner et Morson);
Godard (Waltner, Ferrier et Sulpis) ; Manchon
(Waltner et Ferrier) ; Paulin (Jacquet et Raphaël
Collin).

Enluminure. — MM. Buthaud (Ferrier) ; Font
(Cormon) ; Héran (Waltner et Ferrier); Ch. Mar-
tin (Bonnat et Merson).

Société des Antiquaires de France

Séance du 7 février
M. A. Boinet décrit les portails méridionaux des
cathédrales de Meaux et de Paris, montre leur

ressemblance et prouve qu'ils datent l'un et l'autre
de la fin du xm° siècle.

M. Lefebvrc des Nouettes donne do nouveaux
détails sur le harnachement dans l'antiquité, spé-
cialement en Egypte.

M. Deshoulières décrit le portail de l'église de
Vereaux (Cher), dont les pieds-droits sont formés
par des statues colonnes du xn* siècle.

M. P. Monceaux communique plusieurs plombs
de bulles découverts à Carthage par le R. P. Dc-
lattro.

Séance du 14 février

M. Adr. Blanchet communique une belle sta-
tuette do Mercure qui, outre les attributs ordi-
naires, porte une corne d'abondance et un crois-
sant : c'est un type rare, certainement créé en
Gaule. 11 démontre que ce petit monument est
celui qui fut trouvé à Maubeugo en faisant des
retranchements à l'époque de la bataille de Ramil-
lies (1706) ; le bronze passa ensuite dans plusieurs
collections célèbres du xvin* siècle.

M. Maurice Prou communique un sarcophage ré-
cemment découvert à Nantes aux environs de la
cathédrale. Ce sarcophage est décoré à l'une de ses
extrémités do plusieurs croix. Il rapproche ce
sarcophage d'autres analogues trouvés à Pro-
vins, à Paris, ailleurs encore, et explique par
des rapprochements avec les monnaies mérovin-
giennes plusieurs détails de la forme et de la dé-
coration de ces croix.

M. Roy lit une communication sur la Sainte
Chapelle du bois de Vincennes, à laquelle Phili-
bert de l'Orme travailla au xvr siècle.

« Sourdin » et non « Bourdin »

Il est parfois dangereux de s'en tenir aux inven-
taires imprimés d'archives, qui ne sont pas tou-
jours impeccables, et de négliger les documents
eux-mêmes. En voici un exemple :

Dans son Dictionnaire des Sculpteurs, M. Lami
a donné asile à un certain Bouhdin (Etienne), au
sujet duquel il écrit : « Sculptait en 1048 une croix
de pierre pour le cimetière d'Épineuil (Yonne) et
réparait diverses statues dans l'église de cette pa-
roisse. 11 n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'il fût
parent de Michel Bourdin, ce dernier ayant, comme
nous venons do le voir, travaillé également dans
l'Yonne. »

Rien d'étonnant, en effet, si l'existence de cet
Etienne Bourdin était parfaitement authentique.
Mais, ayant eu l'occasion de consulter à Auxerro
la liasse G 2443 des Archives départementales, j'ai
constaté sans peine que l'archiviste Quantin avait
mal lu lo nom do l'artiste, peut-être inférieur, et
d'ailleurs inconnu, qui avait travaillé à Épineuil :.
la lettre initiale B doit se changer en S, et notre
homme se dénommait Etienne Sourdin. A la fin
du marché, sa signature porte nettement un E et
un S entrelacés.

Il n'est peut-être pas absolument inutile de ré-
tablir la vérité, pour éviter que le faux Etienne
Bourdin continue à jouir d'un état civil d'em-
prunt.

Henri Stein.
 
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