N° 34. — 1912. BUREAUX: 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e) 16 Novembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
I_,e DSru.m.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
Ç^ftsOiêd. a récente promotion dans la Légion
rfÇlpy^) d'honneur, publiée à l'occasion des
Expositions de Rome et de Turin,
•vJtKsHi* mérite d'être remarquée. Elle a
été accueillie dans le monde des arts avec
une particulière faveur. On y a discerné,
avec raison, un méritoire effort pour choisir
ceux à qui les distinctions ont été accordées ;
on y a constaté un souci d'impartialité et de
justice qui devrait être naturel dans tous les
gouvernements, mais devenu assez rare pour
paraître, dès qu'il se manifeste, une heu-
reuse initiative.
Trop souvent les promotions ont été faites
dans un autre esprit. Après les Expositions, il
semblait que toute une procédure se fût peu à
peu établie.La politique, les raisons électorales,
les coteries jouaient un rôle que les plus indul-
gents jugeaient excessif.Les promotions pas-
saient pour être l'œuvre monopolisée des comi-
tés. Ces usages n'étaient de nature nia servir
le prestige de la Légion d'honneur, ni à encou-
rager les artistes. Sans doute ceux qui expo-
saient à l'étranger dans ces conditions fai-
saient un effort désintéressé et se contentaient
de représenter de leur mieux l'art français.
TMais il est humain que cette satisfaction de
•conscience n'ait pas empêché quelque amer-
tume ou quelque tristesse, le jour où se fai-
sait la distribution des distinctions honori-
fiques.
Le gouvernement a voulu revenir à des
pratiques meilleures : il n'est que juste de
reconnaître sa tentative et de le louer. Il a eu
le courage d'abord de résister aux usages
établis, et ce n'est pas une médiocre vertu si
l'on songe à la force administrative des abus.
Il a eu ensuite de l'initiative, il a cherché à
honorer des artistes qui, qvelles que soient
les écoles dont ils se réclament, se recom-
mandent par leur talent, leur labeur, leur
conscience ; il a songé spontanément à des
noms qui ne lui avaient pas été signalés; il a
même eu la pensée d'inscrire sur la liste de
la promotion des artistes qui ont décliné
cette faveur. Ce sont là des actes qui valent
dêtre retenus et qu'il y a plaisir à constater.
Puissent-ils suffire à renouer de sages tradi-
tions tt à assurer dans l'avenir la méthode
selon laquelle seront établies les promotions
du même ordre !
NOUVELLES
* * Par décret du Président de la Répu-
blique en date du 31 octobre 1912, ont été
nommés ou promus dans l'ordre national de
la Légion d'honneur à l'occasion de l'Expo-
sition de Rome, sur la proposition du minis-
tère de l'Instruction publique :
Au grade de commandeur : M. Marcel
(Henry Camille), administrateur de la Biblio-
thèque Nationale, commissaire général de
l'Exposition française à Rome;
Au grade d'officier : MM. Auburtin, Bor-
des, Chigot, Cottet, Laurent (Ernest), artistes
peintres; Plumet (Charles), architecte;
Au grade de chevalier : MM. Bracquemond
(Pierre), Chabas (Maurice), Dabadie, Detho-
mas, Mme Duhem, MM. Faivre (Maxime),
Fiandrin (Jules). Fougerat, Lambert, Mo-
risseï, Sabatté, Vignal, artistes peintres;
Bloch, dit Roger-Bloche, sculpteur; Béjot,
Coppier, graveurs; Lechevrel, médailleur ;
Nodet, Sardou (Pierre), architectes en chef
des monuments historiques; Kann (Edouard-
Gustave), organisateur de la section fran-
çaise au château Saint-Ange ; Séguin (Félix-
Antoine-Alexis), sous-chef de bureau au mi-
nistère des Beaux-Arts, secrétaire du jury à
l'Exposition de Rome.
A cette liste il faut ajouter, comme ayant
été décorés sur la proposition du ministère
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Expositions de Rome et de Turin,
•vJtKsHi* mérite d'être remarquée. Elle a
été accueillie dans le monde des arts avec
une particulière faveur. On y a discerné,
avec raison, un méritoire effort pour choisir
ceux à qui les distinctions ont été accordées ;
on y a constaté un souci d'impartialité et de
justice qui devrait être naturel dans tous les
gouvernements, mais devenu assez rare pour
paraître, dès qu'il se manifeste, une heu-
reuse initiative.
Trop souvent les promotions ont été faites
dans un autre esprit. Après les Expositions, il
semblait que toute une procédure se fût peu à
peu établie.La politique, les raisons électorales,
les coteries jouaient un rôle que les plus indul-
gents jugeaient excessif.Les promotions pas-
saient pour être l'œuvre monopolisée des comi-
tés. Ces usages n'étaient de nature nia servir
le prestige de la Légion d'honneur, ni à encou-
rager les artistes. Sans doute ceux qui expo-
saient à l'étranger dans ces conditions fai-
saient un effort désintéressé et se contentaient
de représenter de leur mieux l'art français.
TMais il est humain que cette satisfaction de
•conscience n'ait pas empêché quelque amer-
tume ou quelque tristesse, le jour où se fai-
sait la distribution des distinctions honori-
fiques.
Le gouvernement a voulu revenir à des
pratiques meilleures : il n'est que juste de
reconnaître sa tentative et de le louer. Il a eu
le courage d'abord de résister aux usages
établis, et ce n'est pas une médiocre vertu si
l'on songe à la force administrative des abus.
Il a eu ensuite de l'initiative, il a cherché à
honorer des artistes qui, qvelles que soient
les écoles dont ils se réclament, se recom-
mandent par leur talent, leur labeur, leur
conscience ; il a songé spontanément à des
noms qui ne lui avaient pas été signalés; il a
même eu la pensée d'inscrire sur la liste de
la promotion des artistes qui ont décliné
cette faveur. Ce sont là des actes qui valent
dêtre retenus et qu'il y a plaisir à constater.
Puissent-ils suffire à renouer de sages tradi-
tions tt à assurer dans l'avenir la méthode
selon laquelle seront établies les promotions
du même ordre !
NOUVELLES
* * Par décret du Président de la Répu-
blique en date du 31 octobre 1912, ont été
nommés ou promus dans l'ordre national de
la Légion d'honneur à l'occasion de l'Expo-
sition de Rome, sur la proposition du minis-
tère de l'Instruction publique :
Au grade de commandeur : M. Marcel
(Henry Camille), administrateur de la Biblio-
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l'Exposition française à Rome;
Au grade d'officier : MM. Auburtin, Bor-
des, Chigot, Cottet, Laurent (Ernest), artistes
peintres; Plumet (Charles), architecte;
Au grade de chevalier : MM. Bracquemond
(Pierre), Chabas (Maurice), Dabadie, Detho-
mas, Mme Duhem, MM. Faivre (Maxime),
Fiandrin (Jules). Fougerat, Lambert, Mo-
risseï, Sabatté, Vignal, artistes peintres;
Bloch, dit Roger-Bloche, sculpteur; Béjot,
Coppier, graveurs; Lechevrel, médailleur ;
Nodet, Sardou (Pierre), architectes en chef
des monuments historiques; Kann (Edouard-
Gustave), organisateur de la section fran-
çaise au château Saint-Ange ; Séguin (Félix-
Antoine-Alexis), sous-chef de bureau au mi-
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A cette liste il faut ajouter, comme ayant
été décorés sur la proposition du ministère