N» 11. - 1912. BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e) 16 Mars.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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Prix; de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le ZCTuméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
e Conseil municipal de Paris a eu,
il y a quelque temps, l'occasion
d'examiner un projet très intéres-
sant. Il s'agit de faire graver le
portrait des personnages notables par leurs
fonctions ou par leurs travaux et de créer
ainsi une collection iconographique qui de-
viendra plus tard un document très précieux.
Mais ce qui rend ce projet particulièrement
digne d'attention, ce n'est pas seulement son
utilité historique ; c'est encore son intérêt
artistique. La gravure de notre temps sert
surtout à la reproduction des œuvres du
passé, et à mesure que des procédés mécani-
ques sont découverts et perfectionnés, elle
voit son rôle se réduire chaque jour davan-
tage. C'est à la gravure originale que nos
artistes peuvent désormais se consacrer, et,
pour peu que l'opinion les aide, pour peu que
la mode les comprenne, ils trouveront facile-
ment à employer leur activité.
De notre temps, où les commémorations
sont nombreuses, où les souscriptions s'or-
ganisent si promptement, où les manifesta-
tions se multiplient en faveur d'un homme
ou d'un événement, le public a pris l'habi-
tude de voir s'élever des monuments ou se
frapper des médailles. A chaque instant l'on
apprend que des professeurs, des médecins,
des avocats, des officiers, des étudiants se
sont réunis pour offrir à un ami, à un maître,
un objet d'art. Pourquoi ne commanderait-on
pas au graveur le portrait de l'homme que
l'on veut honorer"? En adoptant cet usage,
on ne ferait d'ailleurs que revenir à une tra-
dition française du xvn0 et du xvni" siècles.
L'exemple des nombreux portraits de Nan-
teuil, de Ficquet et d'Audran est là pour l'at-
tester. Il n'est pas jusqu'à certains ouvrages
de Callot qui n'aient été officiellement com-
mandés pour une commémoration. Il faut
souhaiter que le Conseil municipal de Paris
donne suite à son projet et que les particu-
liers, eux aussi, reviennent à un usage dont
notre école de gravure tirera grand honneur.
-1—n^tr*»raa*-CMi-—i-.
NOUVELLES
*** Voici le texte des conclusions de M.
Dubarle, député de l'Isère, chargé do rappor-
ter la pétition des artistes et des écrivains
pour la défense des églises :
« La commission renvoie la pétition aux
ministres de l'Intérieur, de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts avec un avis extrê-
mement favorable ;
« Elle émet le vœu que le Gouvernement
assure la sauvegarde des édifices religieux,
qu'il facilite leur réparation ou leur entretien,
soit par sa propre contribution, soit par les
communes qui en sont propriétaires, soit par
les fidèles qui les utilisent, soit par tout
groupement désireux de conserver et d'ho-
norer en eux une des beautés traditionnelles
de noire pays. »
*** On vient d'installer au musée du
Luxembourg un paysage de M. Guillemet, La
vallée des Quiens ; un PorLrail d'homme, par
M. Machard; puis, de M. Muenier, La leçon
de clavecin. L'exposition temporaire des oeu-
vres de peintres étrangers, qui était consacrée
depuis plusieurs mois aux artistes italiens
et espagnols, va être remplacée par une série
d'oeuvres de peintres américains.
*** La Commission administrative des
Beaux-Arts de la Ville de Paris s'est réunie
mercredi dernier à l'Hôtel de ville, pour l'at-
tribution du prix Lheureux. MM. Mercié,
Vernon, Waltner, membres de l'Institut ;
Bonnier, Formigé, Beaudoin, Lepère, Magny,
Marqueste, assistaient à cette réunion.
Le prix Lheureux, qui pour l'année 1911
devait être attribué à une œuvre d'architec-
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PROPOS DU JOUR
e Conseil municipal de Paris a eu,
il y a quelque temps, l'occasion
d'examiner un projet très intéres-
sant. Il s'agit de faire graver le
portrait des personnages notables par leurs
fonctions ou par leurs travaux et de créer
ainsi une collection iconographique qui de-
viendra plus tard un document très précieux.
Mais ce qui rend ce projet particulièrement
digne d'attention, ce n'est pas seulement son
utilité historique ; c'est encore son intérêt
artistique. La gravure de notre temps sert
surtout à la reproduction des œuvres du
passé, et à mesure que des procédés mécani-
ques sont découverts et perfectionnés, elle
voit son rôle se réduire chaque jour davan-
tage. C'est à la gravure originale que nos
artistes peuvent désormais se consacrer, et,
pour peu que l'opinion les aide, pour peu que
la mode les comprenne, ils trouveront facile-
ment à employer leur activité.
De notre temps, où les commémorations
sont nombreuses, où les souscriptions s'or-
ganisent si promptement, où les manifesta-
tions se multiplient en faveur d'un homme
ou d'un événement, le public a pris l'habi-
tude de voir s'élever des monuments ou se
frapper des médailles. A chaque instant l'on
apprend que des professeurs, des médecins,
des avocats, des officiers, des étudiants se
sont réunis pour offrir à un ami, à un maître,
un objet d'art. Pourquoi ne commanderait-on
pas au graveur le portrait de l'homme que
l'on veut honorer"? En adoptant cet usage,
on ne ferait d'ailleurs que revenir à une tra-
dition française du xvn0 et du xvni" siècles.
L'exemple des nombreux portraits de Nan-
teuil, de Ficquet et d'Audran est là pour l'at-
tester. Il n'est pas jusqu'à certains ouvrages
de Callot qui n'aient été officiellement com-
mandés pour une commémoration. Il faut
souhaiter que le Conseil municipal de Paris
donne suite à son projet et que les particu-
liers, eux aussi, reviennent à un usage dont
notre école de gravure tirera grand honneur.
-1—n^tr*»raa*-CMi-—i-.
NOUVELLES
*** Voici le texte des conclusions de M.
Dubarle, député de l'Isère, chargé do rappor-
ter la pétition des artistes et des écrivains
pour la défense des églises :
« La commission renvoie la pétition aux
ministres de l'Intérieur, de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts avec un avis extrê-
mement favorable ;
« Elle émet le vœu que le Gouvernement
assure la sauvegarde des édifices religieux,
qu'il facilite leur réparation ou leur entretien,
soit par sa propre contribution, soit par les
communes qui en sont propriétaires, soit par
les fidèles qui les utilisent, soit par tout
groupement désireux de conserver et d'ho-
norer en eux une des beautés traditionnelles
de noire pays. »
*** On vient d'installer au musée du
Luxembourg un paysage de M. Guillemet, La
vallée des Quiens ; un PorLrail d'homme, par
M. Machard; puis, de M. Muenier, La leçon
de clavecin. L'exposition temporaire des oeu-
vres de peintres étrangers, qui était consacrée
depuis plusieurs mois aux artistes italiens
et espagnols, va être remplacée par une série
d'oeuvres de peintres américains.
*** La Commission administrative des
Beaux-Arts de la Ville de Paris s'est réunie
mercredi dernier à l'Hôtel de ville, pour l'at-
tribution du prix Lheureux. MM. Mercié,
Vernon, Waltner, membres de l'Institut ;
Bonnier, Formigé, Beaudoin, Lepère, Magny,
Marqueste, assistaient à cette réunion.
Le prix Lheureux, qui pour l'année 1911
devait être attribué à une œuvre d'architec-