N- 36. - 1912. BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6«) 7 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Il Étranger (Etats faisant partie de
Départements........... 12 fr. 1! l'Union postale)......... 15 fr.
T_.e Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
A discussion du budget des Beaux-
<OF?^ï Arts a été pour le Gouvernement
&ïl5rtS\ l'occasion de s'expliquer sur la
çtftts4lS manière dont il entendait offrir
l'hospitalité de ses palais aux Sociétés artis-
tiques. On sait que l'un des derniers Salons
avait jeté dans le public quelque émotion et
soulevé des incidents. L'Etat, disait-on, ne
peut demeurer indifférent à ce qui se passe
dans les expositions auxquelles il donne
asile. L'Etat, ripostaient d'autres théoriciens,
doit indistinctement sa protection à toutes
les tentatives. Et, sommé ici de fermer les
portes de son palais, là de les ouvrir toutes
grandes, le gouvernement avait quelque droit
de trouver ses conseillers plus nombreux
qu'utiles.
M. le sous-secrétaire d'Etat a fort bien re-
mis les choses au point. Le principe général
dont il s'inspire est celui de la non-interven-
tion. Il n'y a pas d'école officielle, de style
gouvernemental, d'esthétique d'Etat. Les con-
ceptions administratives de l'art n'ont jamais
grandement servi ceux qu'elles prétendaient
protéger, et l'histoire montre que les tenta-
tives intéressantes, celles qui avaient le plus
de nouveauté, de vigueur, d'originalité et où
l'avenir était en puissance, se sont dévelop-
pées librement en dehors de toute tutelle.
L'Etat aujourd'hui accorde l'hospitalité à
toutes les Sociétés; il ne leur demande que
<le représenter un effort sincère.
Ce n'est pas à dire qu'il ne puisse avoir des
préférences et qu'il lui soit interdit d'avoir
du goût. Il a l'occasion de manifester son
opinion, lorsqu'il fait, comme un particulier,
des achats ou des commandes. On ne com-
prendrait plus alors que, sous prétexte d'im-
partialité, il se contentât de distributions
proportionnelles et qu'il évitât d'user du
droit de choisir, et de prendre ainsi ses res-
ponsabilités. Mais à ses exposants il de-
mande simplement de ne pas prendre l'excen-
tricité pour l'originalité : c'est affaire de
mesure et de tact. Il laisse les Salons libres :
c'est sa seule règle ; c'est à eux de ne pas
choquer l'opinion publique, qui est en défi-
nitive le dernier juge.
NOUVELLES
*** Par arrêté du ministre de l'Instruction
publique et dos Beaux-Arts M. Vincent d'Indy
est nommé chargé de cours titulaire (4° caté-
gorie), pour une période de cinq années, de
la classe d'orchestre, au Conservatoire natio-
nal de musique, en remplacement de M.
Dukas, démissionnaire.
*** Par décret en date du 23 novembre, la
première travée de la nef(contiguë au chœur)
de l'église de Sallertaino (Vendée) a été classée
parmi les monuments historiques.
*** M. le comte de Rambuteau,grand ama-
teur de reliures anciennes, a légué sa riche
collection au Musée des Arts décoratifs, sous
condition que ses livres seront placés dans
un cabinet spécial où sera installé son buste
par le statuaire Denys Puech.
*** Voici quels sont, au Collège de France,
les cours ayant trait à l'histoire de l'art et
qui sont ouverts depuis cette semaine :
Esthétique et histoire de l'art. — M. Geor-
ges Lafenestre, professeur, étudie les influen-
ces de l'humanisme sur les arts en Italie de
la Renaissance, les mardis et jeudis, à 10 h. 1/2
du matin.
Philologie et archéologie égyptiennes. —
M. Georges Bénédite, suppléant, étudie les
arts et métiers des anciens Egyptiens, les
mercredis à 5 heures, et se livrera à des re-
cherchesd'archéologie, les vendredis à 10 h. 1/2.
Philologie et archéologie assyriennes. —
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A discussion du budget des Beaux-
<OF?^ï Arts a été pour le Gouvernement
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çtftts4lS manière dont il entendait offrir
l'hospitalité de ses palais aux Sociétés artis-
tiques. On sait que l'un des derniers Salons
avait jeté dans le public quelque émotion et
soulevé des incidents. L'Etat, disait-on, ne
peut demeurer indifférent à ce qui se passe
dans les expositions auxquelles il donne
asile. L'Etat, ripostaient d'autres théoriciens,
doit indistinctement sa protection à toutes
les tentatives. Et, sommé ici de fermer les
portes de son palais, là de les ouvrir toutes
grandes, le gouvernement avait quelque droit
de trouver ses conseillers plus nombreux
qu'utiles.
M. le sous-secrétaire d'Etat a fort bien re-
mis les choses au point. Le principe général
dont il s'inspire est celui de la non-interven-
tion. Il n'y a pas d'école officielle, de style
gouvernemental, d'esthétique d'Etat. Les con-
ceptions administratives de l'art n'ont jamais
grandement servi ceux qu'elles prétendaient
protéger, et l'histoire montre que les tenta-
tives intéressantes, celles qui avaient le plus
de nouveauté, de vigueur, d'originalité et où
l'avenir était en puissance, se sont dévelop-
pées librement en dehors de toute tutelle.
L'Etat aujourd'hui accorde l'hospitalité à
toutes les Sociétés; il ne leur demande que
<le représenter un effort sincère.
Ce n'est pas à dire qu'il ne puisse avoir des
préférences et qu'il lui soit interdit d'avoir
du goût. Il a l'occasion de manifester son
opinion, lorsqu'il fait, comme un particulier,
des achats ou des commandes. On ne com-
prendrait plus alors que, sous prétexte d'im-
partialité, il se contentât de distributions
proportionnelles et qu'il évitât d'user du
droit de choisir, et de prendre ainsi ses res-
ponsabilités. Mais à ses exposants il de-
mande simplement de ne pas prendre l'excen-
tricité pour l'originalité : c'est affaire de
mesure et de tact. Il laisse les Salons libres :
c'est sa seule règle ; c'est à eux de ne pas
choquer l'opinion publique, qui est en défi-
nitive le dernier juge.
NOUVELLES
*** Par arrêté du ministre de l'Instruction
publique et dos Beaux-Arts M. Vincent d'Indy
est nommé chargé de cours titulaire (4° caté-
gorie), pour une période de cinq années, de
la classe d'orchestre, au Conservatoire natio-
nal de musique, en remplacement de M.
Dukas, démissionnaire.
*** Par décret en date du 23 novembre, la
première travée de la nef(contiguë au chœur)
de l'église de Sallertaino (Vendée) a été classée
parmi les monuments historiques.
*** M. le comte de Rambuteau,grand ama-
teur de reliures anciennes, a légué sa riche
collection au Musée des Arts décoratifs, sous
condition que ses livres seront placés dans
un cabinet spécial où sera installé son buste
par le statuaire Denys Puech.
*** Voici quels sont, au Collège de France,
les cours ayant trait à l'histoire de l'art et
qui sont ouverts depuis cette semaine :
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ces de l'humanisme sur les arts en Italie de
la Renaissance, les mardis et jeudis, à 10 h. 1/2
du matin.
Philologie et archéologie égyptiennes. —
M. Georges Bénédite, suppléant, étudie les
arts et métiers des anciens Egyptiens, les
mercredis à 5 heures, et se livrera à des re-
cherchesd'archéologie, les vendredis à 10 h. 1/2.
Philologie et archéologie assyriennes. —