La chronique des arts et de la curiosité (1912)

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LA CHRONIQUE DES ARTS

M. Fossey, professeur, étudie la première
dynastie de Babylone, les mardis et jeudis à
4 h., à partir du 4 janvier.

Numismatique de l'antiquité et du Moyen
fige. — M. Babelon, professeur, étudie l'his-
toire du système égénétique, les monnaies des
îles de la mer Egée, les jeudis à 5 heures ;
l'histoire monétaire de Rome, les samedis à
la même heure.

Bpigraphie et antiquités sémitiques. —
M. Glermont Ci anneau étudiera les monu-
ments sémitiques, les lundis et mercredis, à
3 h. 1/2, à partir du 6 janvier.

**# A la liste des cours d'art professés
à la Faculté des lettres, il faut ajouter celui
de M. Bouché-Leclercq, qui étudie, tous les
samedis à 2 h. 1/2, les Arts industriels dans
l'antiquité.

**# A l'Ecole des Hautes Etudes sociales,
16, rue de la Sorbonne, dans la section Mu-
sique, les conférences suivantes auront lieu
les vendredis à 3 h. : La Musique allemande
au xvue siècle (musique de théâtre), par
M. André Pirro (29 novembre, 6 et 13 dé-
cembre) ;. — Les Formes de la musique au
xvin0 siècle, par M. L de la Laurencie (10 et
17 janvier) ; — Les Salons de musique au
xviic el au xvine siècles, par M. G. CucueL
(24 et 31 janvier, et 7 février) ; — Les Musi-
ciens de la Renaissance française, par M. Henry
Expert (14 et 21 février) ; — L. Rossi et F. Ca-
valli, par M. H. Prunières (28 février et
7 mars) ; — Grélry, par M. Julien Tiersot
(14 mars).

*** Dans sa séance du 25 novembre, le
Conseil municipal de Paris a adopté une mo-
tion de la 4e commission autoiisant le préfet
de la Seine à « donner l'adhésion de la Ville
de Paris au classement de la partie de la
pointe occidentale de la Cité, dite Jardin du
Vert-Galant.

Le classement avait été prononcé il y a
quatre ans par la commission des sites et
monuments du département de la Seine. A ce
moment, le Conseil municipal avait refusé
son adhésion, la Ville ne voulant pas s'in-
terdire à elle-même d'établir un pont dans le
site classé, si telle était un jour sa fantaisie.
Nous sommes heureux de la décision actuelle
du Conseil, qui vient mettre enfin obstacle à
la construction du « pont de la Monnaie »
contre lequel nous avions protesté ici-même.

Le Conseil municipal vient, en outre, de
décider que la partie de la rue Legendre,
située entre les boulevards Malesherbes et de
Courcelles porterait le nom de « rue Georges-
Berger », en souvenir du regretté député de
la Seine, membre de l'Institut.

*** On a inauguré, le 2 décembre, h l'hô-
pital Boucicaut, un médaillon du Dv Charles
Nélaton, ceuvre du sculpteur Alfred Lenoir.

#** Un regrettable incident met en ce mo-
ment en émoi le monde des archéologues. Le
D1' Lalanne, de Bordeaux, s'était rendu ac-
quéreur d'un terrain avoisinant les fouilles
dirigées aux Eyzies (Du'dognc) par un Alle-

mand, M. Hauser, et ses explorations avaient
immédiatement fourni des résultats heureux :
sculptures en relief représentant des animaux
et trois statuettes figurant deux femmes et un
homme, dont il a entretenu l'Académie des
Inscriptions au mois de mars dernier (1). La
trouvaille présentait un vif intérêt, puisqu'il
s'agissait des plus anciennes représentations
humaines connues.

Un jour, le Dr Lalanne apprit qu'une troi-
sième statuette française se trouvait au
Musée de Beriin. Toutefois, elle n'était pas
exposé1, mais conservée dans le cabinet du
directeur, où le savant put la voir. La statue
ne pouvait provenir que des fouilles qu'il
pratiquait. En effet, une enquête lui révéla
bientôt qu'un de ses ouvriers l'avait vendue
en fraude, grâce à la complicité d'un archéo-
logue allemand.

Le D1' Lalanne vient de déposer contre l'ou-
vrier infidèle une plainte en détournement qui
a provoqué l'arrestation de celui-ci. D'autre
part, le sous-secrétariat d'Etat des Beaux-
Arts, justement soucieux de conserver à la
France les plus précieux monuments de son
histoire, a prié, à la requête de M. Lalanne,
le ministre des Affaires étrangères de tenter
près du gouvernement allemand une dé-
marche tendant au recouvrement de la sta-
tuette indûment aliénée.

*** Un membre du Touring-Club de France,
le Dr Bignon, a légué à cette Société les im-
portantes ruines du château d'Hérisson (Al-
lier), que le peintre Harpignies a reproduites
dans une toile célèbre. Le Touring-Club se-
bornera à quelques travaux de déblaiement
ou de consolidation ; on n'aura pas à craindre
de restauration ou de reconstitution.

#** On vient de démolir, à.Montpellier, la
Halle aux Colonnes, édifice de style néo-grec,
construit à la fin du Consulat par l'archi-
tecte Donnât, et qu'a vainement essayé de
sauver VAction Régionaliste.

**# Un cultivateur a mis h jour, en labou-
rant un champ situé au lieudit Sainte-Co-
lombe, à Thairé (Charente-Inférieure), une
sépulture qu'on attribue à l'époque romane.
Le sarcophage, en pierre d'Ardillières, recou-
vert d'une dalle épaisse, contenait deux
squelettes dont l'un portait au doigt un an-
neau de bronze décoré d'emblèmes, analogues
à des armoiries.

Déjà, au cours du siècle dernier, plusieurs
sépultures présentant les mêmes caractères-
avaient été découvertes au même endroit; en
1817, on avait même trouvé différentes pièces
d'armure encore très belles,avec un fragment
de casque muni de son cimier, des boutons dev
métal et des éperons de cuivre.

Entre autres donations qui viennent,
d'être faites à l'Institut français de Florence,
il y a lieu de signaler celle de M. J. Doucet
qui, au nom de la Bibliothèque d'art et- d'ar-
chéologie, a créé une bourse annuelle de2.000:
francs pour un étudiant spécialiste en his-,

(1) V. Chronique des Arts des 23 et 30 mars 1912,
p. 93 et 100. ■ ,