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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 21 (25 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0172
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162

LA CHRONIQUE DES ARTS

**# Mmc Fantin-Latour, la veuve de l'ar-
tiste regretté, vient d'offrir au musée du
Luxembourg et au Musée de Nantes, les
pierres lithographiques exécutées par son
mari sur les thèmes de Berlioz et de Wagner.

*** Le musée de l'Armée a reçu récemment
le manteau de l'ordre du Saint-Esprit, jus-
qu'ici conservé au Musée de Cluny ; divers
drapeaux, parmi lesquels celui du régiment
de Champagne (croix blanche et quatre can-
tons verts), don du commandant Romain;
enfin, le buste du général de division Haxo,
mort en 1838, marbre du sculpteur Etex.

#*# Depuis cette semaine sont exposées au
Musée D'Ennery les nouvelles collections rap-
portées d'Antinoë par M. A. Gayet de sa cam-
pagne de fouilles de 1912.

**# Il vient de se constituer à Paris une
association dite « Société de la Gravure sur
bois originale » ayant pour but de maintenir
la véritable formule du bois gravé tj'pogra-
phique en réunissant dans des expositions
les œuvres originales des graveurs et d'affir-
mer cet art par des publications, conférences,
expositions rétrospectives, etc. Cette Société
se compose de fondateurs, signataires des sta-
tuts, et qui sont MM. Beraldi. A. Lepère, H.
Paillard, Jacques Beltrand, P.-E. Colin, P.
Gusman, A. Joyau, J.-E. Laboureur; de so-
ciétaires français, dont le nombre ne pourra
excéder 21 ; de correspondants étrangers,
limité à 12; enfin, d'Amis du bois, amateurs
dont le nombre ne pourra dépasser 100.

*** Mercredi prochain 29 mai, à huit heu-
res et demie du soir, aura lieu à la Sorbonne,
à l'amphithéâtre Richelieu, sous les auspices
des Amis de l'Université de Paris, une confé-
rence, accompagnée de projections, sur Notre-
Dame de Paris, par notre collaborateur M. An-
dré Michel.

**# Dans un concours ouvert à Montevideo
pour la construction du palais du Gouverne-
ment, notre compatriote, M. Nénot, membre
de l'Institut, a obtenu la première prime, de
la valeur de 20.000 francs; un autre Français,
M. Carré, a obtenu une deuxième prime de
15.000 francs, ainsi que M. Erro, Uruguayen.

PETITES EXPOSITIONS

Exposition de la. Musique et de la Danse
(Palais de Bagatelle)

C'est devenu une coutume pour la Société Na-
tionale d'organiser au Palais do Bagatelle des
expositions rétrospectives durant le temps même
où se tiennent à Paris ses Salons d'art contempo-
rain. L'endroit convient parfaitement à ces sortes
d'évocations; mais elles ne sauraient présenter
d'intérêt que si le souci de la vérité et de l'histoire
y préside. Tel n'est pas le cas de l'exhibition
consacrée cette année à la danse et à la musique.
On y rencontre maint ouvrage qui pourrait être
omis; on y regrette l'absence de tout ce qui sem-

blerait désirable. Exception faite de la Poupée
mécanique, par Lancret, les tableaux anciens sont
souvent secondaires, parfois douteux ; les toiles
modernes semblent choisies au caprice des offres
et de la rencontre. Aussitôt le mot de danse pro-
noncé, la pensée va à M. Degas, à M. Ghéret ou à
M. Louis Legrand ; aucun d'entre eux no figure
au catalogue. Cependant, dans cette section de
peinture, ce sont les impressionnistes qui triom-
phent : Manet avec son Ballet espagnol, Renoir
avec la Danse à la ville, Monticelli avec la Danse
lente. On doit au musée de l'Opéra le prêt des
esquisses exécutées par Baudry, Lenepveu, Pils
et Elie Delaunay pour la décoration de ce théâtre.
Théodore GUassériau, qui fut leur aîné, n'intervient
qu'avec deux tableaux propres à justifier notre
admiration pour une originalité qui se dégage et
s'impose avec un prestige grandissant. Des docu-
ments s'offrent généreusement à qui voudra en-
treprendre l'iconographie d'Offenbach, de M. Saint-
Saëns ou de M. Massenet. Aux peintures on a
joint, pour distraire la curiosité, des dessins de
mérites variés (le Mezzetin par Watteau, de
l'ancienne collection Goncourt) ; le groupe de la
Danse par Carpeaux ; des statuettes pittoresques
de Barre, de MM. Pierre Roche, Carabin ; des
estampes anciennes et nouvelles ; de menus objets
de toutes sortes: terres cuites et vases grecs, porce-
laines de Saxe, éventails, poupées, jouets, et même
des manuscrits et des autographes. Le tout est
disposé un peu à l'aventure, comme si l'on avait
craint de compromettre par quelque appareil scien-
tifique la frivolité d'une manifestation dont le seul
but est d'amuser les gens du monde et de leur plaire.

Exposition de l'Art indo-chinois
(Office colonial, au Palais-Royal)

L'îs promoteurs de la future exposition interna-
tionale des Arts décoratifs ont prévu, â juste titre,
qu'une large part y serait faite aux ouvrages de
provenance coloniale. Nos arts de France ne sau-
raient que gagner à voir les relations devenir
plus étroites entre la métropole et nos domaines
d'outre-mer ; qu'on songe à tout le bénéfice que
l'ornementation anglaise a tiré des modèles de
l'Inde ! C'est pourquoi l'initiative prise par l'Office
colonial mérite de no pas passer inaperçue, bien
que le principe, excellent en lui-même, ne trouve
encore qu'une application timide, sinon insuffi-
sante. Il aurait fallu établir comment dans une
certaine mesure l'art annamite semble dériver
do l'art chinois et l'art cambodgien de l'art indien.
Par malheur, les objets sont présentés sans classi-
fication, soit de région, soit de matière. Une même
vitrine groupera côte â côte des poteries et des
broderies au petit point de Hanoï, des bronzes de
Nam-Dinh, des laques de la province de Sontay,
des ivoires do Hué, des soies du Cambodge, des
tissus, des bijoux, des orfèvreries du Laos. Malgré
ce désordre, il y a là des sources nouvelles où
l'inspiration des décorateurs pourra se retremper,,
à la condition de remonter à l'esprit, de no pas
copier la lettre et de se garder d'un pastiche qui
serait, en l'occurrence, plus que partout haïssable.

Exposition de MM. Capgius, Rivière
et de MUa Desportes
(Galerie Moleux)

Tandis que M. Rivière use du clair-obscur pour
dramatiser ses souvenirs de Bretagne, M"° Des-
 
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