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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 26 (27 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0217
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ET DE LA CURI0SI1E

207

préfet de la Seine et au ministre des Beaux-
Arts : « Le Conseil proteste contre tout pro-
jet ayant pour résultat de modifier l'état
actuei du jardin du Palais-Royal et des im-
meubles qui l'entourent. »

La Commission du Vieux Paris, la Société
pour la protection des paysages, le Comité
•des sites et monuments du Touring-Club ont
formulé la mime protestation.

**:): Mercredi dernier, 2i juillet, a été inau-
guré, à l'Ecole de Saint-Cyr, le Musée du
Souvenir, dont nous avions annoncé la for-
mation. A cette occasion, son organisateur,
M. Henry, a (té nommé chevalier de la Lé-
gion d'honneur.

#** Le 20 juillet a été inauguré, dans le
vieux château de Saumur, un Musée du Che-
val, où figurent une nombreuse collection
historique de modes de ferrures, de mors, de
brides, de harnachements, dont quelques-uns
d'une grande richesse, de voitures de toutes
les époques et de représentations peintes ou
sculptées du cheval à travers 'es figes,sur les
vases, les monnaies, les bas-reliefs, etc.

**# La semaine dernière ont comparu de-
vant la Cour d'assises de la Marne les indivi-
dus qui, en janvier dernier, réussirent à enlever
de la vitrine dans laquelle elle était enfermée
au musée de Reims une bonbonnière en or
massif, donnée au syndic de Reims par
Louis XVI le jour de son sacre.

Ferrand, l'un des principaux accusés, a
réussi à échapper aux poursuites de la police.
Sa maîtresse, Eugénie Figeard, qui fut aussi
sa complice, et qui fournit quelques indica-
tions au sujet du vol de la Joconde, a com-
paru aux côtés d'Ernest Chauveau, qui est un
spécialiste des vols dans les musées et dans
les églises. Ce dernier a été condamné à cinq
ans de travaux forcés, et Eugénie Figeard à
deux ans de prison.

*** Des malfaiteurs ont enlevé de son pié-
destal le buste du peintre Henri Regnault,
■œuvre du sculpteur Barrias, érigé à Buzenval
à l'endroit où il était tombé le 19 janvier 1871.

*** Le 14 juillet a été inaugurée à Franc-
fort une Exposition de la peinture fran-
çaise au xixe siècle. Elle a été organisée
par les soins d'un comité dont font partie
M. Paul Claudel, consul général de France à
Francfort, le docteur Gebhardt, M1" 0. Rœ-
derstein, MM. Simon, G. Swarzenski, et le
bureau de l'Union artistique de Francfort.
Des collectionneurs connus de Paris, Berlin,
Vienne, Budapest et Francfort ont mis gra-
cieusement leurs collections à la disposition
des organisateurs et on a pu ainsi former une
galerie qji donne le développement complet
de l'art français depuis Géricaultet Delacroix
jusqu'à Cézanne et van Gogh. Parmi les
maîtres représentés par plusieurs omvres,
citons : Géricault, Delacroix, Daumier, Corot,
Dau-bigny, Rousseau, Diaz, Millet, Fantin-
Latour, 'Monticelli, Guys, Courbet, Manet,
Monet, Renoir, Sisley, Pissarro, Degas, Tou-
louse-Lautrec, Vuillard, Bonnard, Roussel,
Cézanne, van Gogh, Gauguin, Gros, etc.

L'Inauguration du Château de Maisons Laffitte

M. Bérard, sous-secrétaire d'Etat des Beaux-
Arts, a inauguré hier, vendredi26 juillet, la nou-
velle installation du château de Maisons-Laffitte.

On sait que celui-ci, acquis par l'État en 1905 (1),
restauré par M. Malençon, architecte des Monu-
ments historiques, a été ail'ecté au service des
Musées nationaux par arrêté ministériel de 1911,
et que les crédits inscrits au budget de 1912 ont
permis de le mettre en état d'être ouvert au public.
Il ne pouvait être question d'y installer un « mu-
sée » proprement dit ; on s'est efforcé de mettre en
valeur l'admirable cadre d'architecture créé par
François Mansard, à l'aide de quelques pièces de
décor appropriées : tapisseries des Gobelins et de
Beauvais empruntées aux réserves du Garde-Meu-
ble; peintures classiques italiennes ou françaises du
xnr siècle cpii, trop à l'étroit au Louvre, prennent
dans ces grandes pièces toute leur valeur décorative ;
quelques vases, bustes, statues et statuettes en
marbre, etc. C'est le mobilier qui manque le plus
jusqu'ici. Néanmoins, quelques pièces décorées à
la fin du xvin» siècle pour le comte d'Artois, ou au
début du xi\' pour le maréchal Lannos, ont pu
reprendre un peu L'allure vivante d'appartements.
Les autres — chambres d'apparat, galerie des
fêtes du temps du président de Maisons — ne
comportaient guère ce genre d'intimité.

Une série de plans, gravures et dessins anciens
réunis par les soins de la « Société des Amis du
château de Maisons » qui a apporté son précieux
concours à notre distinguo collaborateur M. Paul
Vitry, couservateur adjoint au musée du Louvre,
chargé do l'installation du château, constitue un
intéressant musée documentaire sur l'histoire de
la magnifique demeure et ses aspects d'autrefois.

Les Concours pour le prix r^e Rome

PEINTURE

Le 20 juillet a été rendu, par l'Académie t'es
Beaux-Arts, le jugement sur le concours de pein-
ture. Le sujet donné, emprunté à Staco, était :
Œdipe sur les corps de ses fils : « Dans la bataille
sous les murs de Thôbts, Ktéocle et Polynice,
après une lutte fratricide, étaient tombés tous deux,
leurs corps gisant l'un sur l'autre... Œdipe ap-
prend que le crime est consommé et sort de son
palais, cadavre vivant... Il s'avance avec peine
sur le champ de bataille. Après de longues recher-
ches, un cri d'Antigone apprend à QCdipe qu'ils
sont près des cadavres. Il se jette aussitôt sur
leurs dépouilles placées cl les couvre de son
corps. Il pousse de douloureux gémissements
en baisant leurs dépouilles sanglantes; il pro-
mène ses mains sur leurs casques et cherche
leurs visages. »

Les récompenses suivantes ont été décernées :

Grand prix de Borne. — M. Girodon, né à
Saint-Quentin le 14 avril 1884, élève de M. Cormon.

Premier second grand prix. — M. Font, né à
Auch le 11 janvier 1890, élève de M. Cormon.

Deuxième second grand prix. — M. Loriol,
né à Clermont-Ferrand le 21 octobre 1882, élève de
M. Cormon.

(1) V. l'article de M. Chaumeix publié alors dans
la Gazette (février 1905).
 
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