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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 30 (21 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0250
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240

LA CHRONIQUE DES ARTS

dans le Turkestan ot apporte des flots mêlés. On
reconnaîtra les caractéristiques de l'art byzantino-
arabe dans les manuscrits qui ont appartenu
autrefois à M. F.-R. Martin et dont les feuilles
éparses sont entre les mains de plusieurs ama-
teurs : l'un, le plus ancien, les Dioscurides, est
de 1230 ; l'autre, attribue par M. F.-R. Martin à
l'Ecole de Bagdad, vers 1195, est en réalité d'ori-
gine égyptienne et a été fait au Caire en 1351-54,
comme M. Blochet l'a établi dans son travail
Peintures de manuscrits arabes à types byzan-
tins .

L'art du Turkestan porte témoignage d'influences
diverses : chinoises, mongoles thibétaines, avec
quelque chose do propre qui est le facteur iranien,
lequel, dès ce moment, affirme sa vitalité (1).

Sous les successeurs de Timour le Boiteux, on
trouve des manuscrits archaîsants qui reprodui-
sent les originaux mongols du xivc siècle ; d'au-
tres, au contraire, montrent les qualités les plus
précieuses de l'art persan (2).

Dans le dernier tiers du siècle et dans le pre-
mier tiers du xvi», des œuvres considérables nous
sont restées de l'école de Hérat, autour de Behzad,
Aga Mirek, d'Ostad Mohamed, de Kasim Ali,
d'Afkaz, etc. On verra dans la plus petite salle de
l'Exposition et dans celle réservée à la collection
de M. de Goloubeff une vingtaine de pièces qui
sont les parfaits chefs-d'œuvre do l'art persan à
une époque où la grâce ne tombait pas dans le
maniérisme, où le dessin se montrait précis et
serre, où le goût du décoratif restait pur de toute
compromission dégradante.

Cet heureux équilibre no dura pas longtemps.
Déjà dans les manuscrits do la seconde moitié du
siècle, on sent une décadence : on tombe dans les
redites ; on copie, on ne crée plus: pourtant ja-
mais on n'a enluminé plus de livres. Le sentiment
décoratif s'affaiblit ; on ne retrouve plus les cou-
leurs franches, pures, les tons hardis et forts des
grands siècles, mais des teintes aigres, fausses,
sans harmonie, sans beauté.

Au xvne siècle, l'art de l'enluminure est mort :
c'est le moment où les œuvres se multiplient : co-
pies de copies, ombres d'une ombre ! De cette épo-
que, il reste de beaux dessins, de Riza Abbassi, de
Youssef, de Moyn,

A ce moment fleurit chez les princes mongols des
Indes, passionnés amateurs de manuscrits per-
sans, une école de peinture que les Anglais ap-
pellent Mongole et que nous dénommons Indo-per-
sane. On pourra l'étudier aux Arts décoratifs dans
ses multiples et brillantes manifestations qu'affa-
dissent des emprunts faits à l'art européen. Voir
l'Orient se tourner vers l'Europe pour prendre des
leçons d'art décoratif, voilà un spectacle bien éton-
nant ot un signe certain de décadence.

Claude Anet.

(1) Un manuscrit de M. Vignier, Kalila et Dimna,
daté 1226, et des miniatures isolées provenant de
ce manuscrit, entre les mains de M. A. Henraux,
Alph. Kann, C. Anet ; une Histoire des Kalifes
(M. Kevortian), même époque; une série de per-
sonnages provenant d'une Cosmographie en Kas-
vini, xiv" siècle, l'Histoire du Conquérant du
monde (C. Anet).

(2) Cf. Khamsé de Nizami, V» moitié Vô™, coll.
L.-J. Cartier ; une autre Khamsé, app. à M. Claude
Anet, des miniatures isolées, à MM. de Goloubefl,
Henraux, Sambon, Vignier, Meyer Riefstahl, etc.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 30 août

M. Marqueste est désigné comme membre du.
j ury international dans un concours pour un mo-
nument qui doit être élevé à la mémoire du grand'
woïvodo Hadji Dimitre, à Sliven, en Bulgarie.

Société des Antiquaires de France

Séance du 10 juillet

M. le comte Durrieu offre à la Société, de la
part de M. Martin Le Roy, une belle publication
de la Société française de reproduction des manus-
crits à peintures. Il s'agit de la reproduction des-
miniatures d'un manuscrit original du xve siècle :
Les Heures à l'usage d'Angers. Ce manuscrit
a appartenu successivement aux familles d'Urfé,-
de Rohan-Soubise, de Hamilton ot au musée de
Berlin.

M. Bruston entretient la Société des origines du
symbole du poisson et du monogramme ikthus
dans l'iconographie chrétienne.

M. Lefèvre présente les photographies d'une
cloche offerte, au début du xv° siècle, par Jean,
duc de Berry, à l'ég'ise Notre-Dame d'Etampes..
Un bas-relief représente un motif iconographique :
Le Christ sortant à demi du tombeau et nimbé,
motif qui, d'après M. Maie, a été introduit d'Italie
en France à l'époque indiquée.

M. Boirot parle des fouilles faites à Bourbon-
Lancy sur et autour do l'emplacement de l'église
Saint-Martin. On a retrouvé des restes d'une épo-
que antérieure : onze sarcophages do l'époque ca-
rolingienne, et une inscription incomplète dans
laquelle le nom de la divinité (Damona) semble
associé à celui d'Apollon (Borvo). L'église dédiée
à Saint-Martin a pu être élevée sur l'emplacement
d'un temple païen.

Séance du 2-'i juillet

M. Prinet signale les attributs des saints qu^
dans les armoiries de quelques familles, semblent:
faire allusion au prénom du premier porteur dé-
cos armoiries.

Séance du 31 juillet

M. le président Georges Lafaye communique un'
rapport de M. Germain de Montauzon sur les-
fouilles nouvelles qu'il a entreprises à Lyon dans-
l'ancien enclos des Minimes, situé près de l'amphi-
théâtre témoin du martyre de saint Potbin ot dont
nous avons déjà rendu compte (1).

M. Louis Châtelain présente des photographies,
de sculptures romaines provenant du Puy-de-
Dôme.

M. E. Chéron recherche l'origine de l'usage des-
pièces do mariage et du treizain, et croit la trouver
dans la coutume franque do la desponsatio par le-
sou et le denier.

(1) V. la Chronique des Arts du 24 août, p. 223..
 
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