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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 38 (21 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0311
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N» 38. - 1912. BUREAUX : ioô, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e) 21 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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I_.e ISTuméro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

domaine de La Muette vient
<jTjl?£d d'être vendu et sera prochaine-
È5ïiy(o5i ment loti: telle est la nouvelle qui
•^XS^XtJi s'est répandue récemment et qui a
jeté une vive émotion dans le public de plus
en plus nombreux qui s'intéresse à la question
des espaces libres de Parisou à la conservation
de tout ce qui a un caractère historique. On
annonce que la vente consentie touche seule-
ment la moitié environ de La Muette. L'autre
partie n'est menacée que d'une destruction à
terme. Ce n'en est pas moins la disparition
complète dans un certain délai de l'admira-
ble domaine royal.

Cet incident pose une question d'ordre gé-
néral. L'opinion a vite fait de s'émouvoir et
de condamner ce qui choque ses sentiments.
Dans quelle mesure cependant un propriétaire
est-il ou n'est-il pas libre de disposer de son
bien? En droit, il n'y a qu'une réponse, et
elle est en faveur de la liberté du proprié-
taire. L'Etat, que l'on n'accusera pas, de notre
temps, d'avoir des timidités dans ses habitu-
des d'intervention, ne tient de la loi que le
pouvoir de classer les paysages ou les édifices
avec le consentement du propriétaire. L'ex-
propriation pour cause d'utilité publique est
dans notre législation une mesure exception-
nelle et qui ne va pas sans une procédure
destinée à protéger le propriétaire. Tel est
l'esprit de nos lois; et il s'explique dans une
société dont le droit de propriété est l'un des
principes essentiels.

N'y a-t-il pas toutefois, en fait, des devoirs
particuliers à ceux qui possèdent quelque
chose d'historique? Est-il loisible de détruire
à son gré un paysage ou un domaine qui, par
son caractère et par les souvenirs qu'il ren-
ferme, appartient dans quelque mesure au

pays tout entier? Le droit d'user et d'abuser,
inscrit dans les textes, apparaît ici bien sin-
gulier. Assurément, ce serait quelque chose
de paradoxal et d'injuste que d'obliger un
propriétaire à garder sa propriété malgré lui,
à l'entretenir quand il n'a pas les moyens et
a vivre dans la gêne pour sauvegarder un
trésor. Mais il serait naturel, il serait juste
qu'en pareil cas il dût prévenir l'Etat, le dé-
partement ou la ville, et leur accorder un
droit de préférence, c'est-à-dire qu'il laissât
a la nation la possibilité de conserver ce qui
peut avoir un intérêt national. Si l'Etat, le
département et la ville se désintéressaient de
la question, alors le propriétaire aurait fait
tout ce qui était en son pouvoir et n'aurait
plus la responsabilité de ce qui se produirait.

NOUVELLES

*** Ainsi qu'on le verra plus loin, le
Louvre et la Société des Amis du Louvre ont
acquis, à la deuxième vente Henri Rouart,
plusieurs dessins de Corot, Delacroix, Millet
et Rousseau, et le Musée des Arts décoratifs,
une aquarelle d'Eugène Lami, projet de dé-
coration pour un plafond.

De son côté, le musée de Lyon, qui avait,
à la première vente, acquis, pour 21.500 fr.,
un tableau de Daumier : Peintre feuilletant
un carton de dessins, a acheté, pour 4.500 fr.
un dessin de Corot : A Castel Saint-Elie. ''

*** M. A. Cheramy, l'amateur mort derniè-
rement, a fait à divers établissements des
legs d'œuvres d'art qui étaient en sa posses-
sion :

A l'Académie française, un buste en mar-
bre de Lamartine par David d'Angers, avec
une lettre clans laquelle ce statuaire deman-
dait à Victor Hugo do le présenter à Lamar-
tine, et une lettre de ce dernier remerciant
David d'Angers de l'envoi de son buste ;

A la Comédie-Française, une aquarelle de
Carmontelle représentant la Clairon et une
 
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