La chronique des arts et de la curiosité (1912)

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LA CHRONIQUE DES ARTS

pour la collection du Palais des Beaux-Arts
de la Ville de Paris.

#** Le gouvernement général de l'Algérie
met au concours deux bourses do voyage en
Algérie destinées aux artistes âgés de moins
de trente-cinq ans. Lapremière bourse,d'une
durée de deux années, est d'une valeur de
G.000 fr. ; la seconde, d'une année, est de
2.400 fr. Les artistes qui voudraient prendre
part au concours devront adresser avant le
15 janvier 1913 leur demande, accompagnée
de leur bulletin de naissance, à M. le gouver-
neur général de l'Algérie (Oflice de l'Algérie),
5, galerie d'Orléans, Palais-Royal, Paris, où
tous renseignements leur seront donnés sur
le règlement du concours. Les opérations du
jury auront lieu au mois de février 1913.

**# Nous avons, dans notre dernier Propos
du jour, poussé un cri d'alarme au sujet du
lotissement du magnifique parc de la Muette,
et divers journaux, notamment les Débats,
par la plume de M. André Uallays, se sont
associés énergiquement à ces doléances. Des
80.000 mètres carrés que compte encore le do-
maine déjà mutilé, 38.000 ont été vendus par
le propriétaire, M. le comte do Franqueville,
pour la somme de neuf millions, à M. Bloch
Levallois (lequel en a cédé 20.000 au baron
Henri de Rotbschild qui désire y faire cons-
truire un hôtel) et l'acquéreur a une option
au même prix pour les 42.000 mètres qui res-
tent et dont M. de Franqueville se réserve la
jouissance jusqu'à sa mort.

Emu de cette situation, le préfetdcla Seine,
M. Delanney, a convoqué d'urgence la com-
mission des sites et monuments du départe-
ment de la Seine. La commission a immé-
diatement décidé à l'unanimité qu'il y avait
lieu de classer le château et le parc. La
loi autorisant l'expropriation en cas de re-
fus du propriétaire, la Ville de Paris doit
maintenant rechercher les moyens financiers
d'acquérir la propriété de la Muette, ainsi
que M. d'Andigné en a fait la proposition au
Conseil municipal. La Ville peut faire remar-
quer à M. de Franqueville, qu'en 1901, lors-
que fut établi le malheureux impôt sur les
jardins, elle a consenti à réduire de moitié
(40.000 francs au lieu de 80.000) la somme
par laquelle la Muette était taxée et que cette
transaction imposait à M. de Franqueville
le devoir d'avertir la Ville do ses nouvelles
intentions avant de s'aboucher avec toute au-
tre acquéreur. Il faut espérer qu'armée de ces
raisons la Ville de Paris pourra arriver à
arracher la Muette aux bûcherons et aux bâ-
tisseurs.

La commission des sites et monuments
pittoresques du département de la Seine a
tenu la semaine dernière une très importante
réunion à l'Hôtel de ville.

Le préfet de la Seine a demandé à la com-
mission son avis au sujet de différents arrê-
tés qu'il a préparés, ayant pour objet d'inter-
dire l'affichage sur certains points de la ca-
pitale. On sait, en effet, que la loi a donné
aux préfets le droit de prohiber l'affichage,
dans un rayon à déterminer, autour des mo-
numents historiques ou des sites classés en

vertu de la loi sur la protection des paysages.

La commission a pleinement approuvé les
mesures que se propose de prendre le préfet
delà Seine, dont les arrêtés vont être signés
très prochainement. Nous pouvons annoncer
dès maintenant que les Parisiens auront
bientôt la satisfaction de voir disparaître les
pancartes et les réclames qui déshonorent les
abords du Palais de Justice et de Notre-Dame.,

#*# Le Conseil supérieur des Beaux-Arts
vient de décerner le prix Poirson, d'une va-
leur de 4.500 francs, attribué tous les deux
ans à un artiste parisien âgé de moins do
trente-deux ans. Le jury composé de MM.
Bonnat, J.-P. Laurens, Cormon, Humbert,
G. Ferrier, Besnard, a désigné à l'unanimité
comme titulaire de ce prix pour 1912 M. Paul
Eschbach, élève de MM. J.-P. Laurens et Pli.
do Winter.

#'* On vient de retrouver en Angleterre,
dans des conditions qui ne laissent aucun
doute sur son authenticité, le Portait du
chanoine Juan da Fonscca, peint en 1623 par
Vela/.quez et qui décida de son choix par
Philippe IV comme peintre de la cour d'Es-
pagne. Le tableau resta en Espagne jusqu'en
1812 où il fut acheté par le comte Charles-
Auguste de Alten, alors sous les ordres de
Wellington. Il passa ensuite au baron
G. Grotc,de Hanovre, électeur de Brunswick;
son fils en fit présent au poète Krohne, qui
l'offrit lui-même en souvenir au père du der-
nier possesseur. Des papiers conservés dans
la famille de celui-ci ont permis d'établir de
façon très précise tout cet état civil et de
faire connaître la valeur de ce tableau, relé-
gué dans une chambre de débarras.

La Souscription pour le Plan de Rome antique

(Suite)

Un abonne du Journal des Débats .. Vr. 3

M. Alfred André........................ 50

M. B.................................... 20

M. H. G., de Dijon.................... 5

M™> Albert Dumont..................... 20

Docteur Henri Bureau.................. 10

M. Charles Eymard..................... 50

M«"J. R................................ 10

M. Georges Morel, inspecteur général

honoraire de l'Instruction publique____ 50

PETITES EXPOSITIONS

Exposition d'un ensemiile de M. René Lai.ii.iue
(21, rue Jean-Goujon)
M. Roue Lalique a expose durant quelques jours
l'architecture intérieure d'une salle destinée à un
magasin do parfumerie do New-York. C'est là
une des réalisations les plus somptueuses de
l'art contemporain. Marbres, riches céramiques,
verres aux reliefs puissants, concourent à la splen-
deur d'un ensemble qui semble conçu pour célébrer
la beauté et les merveilles des fleurs. Ce sont les
principales d'entre elles qui servent de thème aux
verres moulés qui, posés côte à côte, s'arrondissent
en arc au-dessus des baies principales. Au pour-