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La chronique des arts et de la curiosité — 1913

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Nr. 3 (18 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19770#0030
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20

LA CHRONIQUE DES ARTS

PETITES EXPOSITIONS

Exposition d'Art contemporain
(Galerie Manzi)
Il y a peut-être ici un trop grand nombre de
toiles déjà vues, mais leur mérite artistique est tel
qu'on ose à peine le déplorer. Celles de M. André
Chapuy le montrent tour à tour méditatif devant
les splendeurs que gardent à toutes heures les
rives d'un fleuve ou l'horizon fuyant d'une plaine,
intime et joyeux dans un coin de chambre où sont
éparpillées des étoiles aux teintes diverses,
brutal et presque anecdotique avec ses scènes
populaires. M. Ghallié manifeste la joie pro-
fonde qu'il a prise à grouper des couleurs somp-
tueuses en peignant des fleurs aux tons éclatants,
en vêtant de tissus chatoyants les jolis modèles
qu'il choisissait. Les œuvres de M. Delcourt sont
toujours dominées par un louable souci do distinc-
tion et de sobriété. M. Déziré peuple ses paysages
élyséens de bergers mythologiques. M. Ghénard-
Huché va, avec un égal bonheur, des sites parisiens
aux paysages provençaux. M. Roby est hanté par
la majesté sereine des Pyrénées aux confins de
l'Océan, et M. Halou, avec ses statuettes aux gestes
alanguis et gracieux, montre à quelle variété expres-
sive peut atteindre le nu féminin. Narrateur et poète
de l'Auvergne, M. Roustan et M. Chariot se mêlent
en un cordial voisinage ; M."* Galtier-Boissière,
à côté de puissantes natures mortes, expose une
frise d'un beau rythme décoratif; M. Eenefer con-
fesse ses sensations devant la mobilité fuyante do
l'eau, et M. Marcel Fournier a demandé aux pay-
sages tropicaux les thèmes de quelques récits
coloriés, alors que M. Urbain a emprunté à Venise
le cadre intense de ses rêves fastueux.

Exposition d'un « Groupe libre »
(Galerie Bernheim jeune)
Une Maternité de M. JacobHians d'une émotion
qui rejoint les gothiques des bords du Rhin, des
paysages aux plans massés largement par M. Diego
M. Rivera, un intéressant portrait de femme par
M. Félix Denayer, des sites devant lesquels M.
Jacquemot s'est souvenu un pou trop do Sisley,
des figures scrutées âprement par M. Paul Bau-
dier, de curieuses et très personnelles recherches
de M. René Bertaux, et enfin des pages émues tra-
cées par M. Bach devant les paysages du Lot, for-
ment, avec les belles et robustes dinanderies de
MM. Eugène et Georges Capon et quelques bustes
de M. Arnold, l'apport artistique do l'exposition
du groupe qui s'intitule — pourquoi? — « le groupe
libre ».

Exposition Georges Leroux
(Galerie Devambez)
On démêlerait aisément chez M. G. Leroux de
belles tendances à la grande décoration. Devant la
nature, il est séduit par les rythmes qui s'étendent
avec ampleur. Il aime les lignes lointaines. Les
horizons qu'il trace, soit qu'un rideau d'arbres, des
plaines ou des coteaux viennent les terminer, lais-
sent place à l'expansion et à l'infini du rêve. Même
los notes plus intimes où il se distrait quelquefois,
quand il s'arrête, par exemple, devant les bassins
de la villa d'Esté visent à exprimer un peu du
mystère ambiant. Et si l'on excepte de cet ensemble
quelques toiles anciennes et hésitantes, quelques
autres où los personnages ne s'accordent pas très

heureusement avec le cadre où ils évoluent, d'au-
tres où l'habileté du peintre l'a emporté sur l'émo-
tion de l'artiste, il n'en reste pas moins que cette
exposition d'un ancien et brillant prix de Rome-
est toute chargée d'avenir et de promesses.

Exposition Rodolphe d'Erlanger
(Galerie Ch. Bunner)
M. d'Erlanger peint, avec une remarquable faci-
lité, les sujets les plus divers, et son inquiétude
d'esprit et ses recherches le conduisent du nu au
portrait et du portrait au paysage. Ainsi défilent
tour à tour, avec une rapidité qui n'est pas sans
charme, des toiles qui font songer successivement
aux maîtres les plus variés et dont l'orientalisme
évolue de Delacroix à Fromentin.

René Jean.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 11 janvier

Election. — L'Académie a procédé, à l'élection
d'un membre titulaire de la section de gravure, en
remplacement de M. Vernon, décédé. Les candi-
dats étaient (ordre alphabétique) : MM. Henri
Dubois, Patey, Victor Peter, Pillet et Yencosse.

Le nombre des votants s'élevait à 33. L'élection
a nécessité trois tours de scrutin. Au troisième
tour M. Auguste Patey a été élu par 17 voix contre
16 à M. V. Peter.

M. Patey, né à Paris en 1855, est le graveur de
la Monnaie. Avant de succéder à Frédéric Vernon
à l'Institut, il l'avait remplacé, tout dernièrement,
comme professeur à l'Ecole des Beaux-Arts.

Concours. — L'Académie a retenu, pour le cou-
cours Achille Leclère (architecture), les esquisses-
inscrites sous les numéros 3, 5, 7, 8, 9, 10, 13, 16,
17, 18, 19, 22, 24, 25, 31, 32.

Le prix, qui s'élève à la somme de 1.000 francs,,
sera attribué à l'auteur du meilleur projet d'ar-
chitecture exécuté d'après elles.

Académie des Inscriptions

Séance du 10 janvier
Vases ibériques. — M. Collignon donne lecture
d'une communication do M. Pierre Paris, qui étudie-
un vas.e ibérique trouvé à Carthage et déposé au.
musée Saint-Louis. Ce grand cratère, de fornm
grecque, est décoré de demi-cercles et do quart de
cercle agencés en plusieurs zones, offrant des ca-
ractères déjà présentés par les monuments ibéri-
ques trouvés on Espagne ; il faut donc penser que
cet objet est un vase ibérique exporté d'Espagne-
à Cartilage.

M. Pottier observe qu'il conviendrait do déter-
miner quelle est l'argile employée pour ce vase..
La terre de Tunis est blanchâtre, celle d'Espagne-
offre une autre couleur.

M. Dieulafoy précise qu'il y a eu au moins deux
terres employées en Espagne : celle du Midi est
grisâtre.

M. Pottier observe encore que la doctrine expri-
mée par M. Paris diffère de celle qui est adoptée
généralement : on pense que des objets de prove-
nance crétoise ont sans doute été exportés en.
 
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