Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1913

DOI Heft:
Nr. 38 (20 Décembre)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19770#0309
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N« 38. — 1913. BUREAUX : ioô, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (ô«) 20 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité

Prix de l'abonnement pour un an

Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
départements........... 12 fr.

Étranger (Etats faisant partie dv*

l'Union postale)......... 15 fr.

!_,« Numéro • O fr. 25

ROGER MARX

En publiant à cette même place, il y a cinq
mois, la lettre par laquelle notre rédacteuren
chef annonçait à notre directeur l'intention
de résigner ses fonctions, nous ne prévoyions
guère que ce départ se transformerait, avant
la date fixée, en une séparation hélas ! défini-
tive. Parti en juillet aux eaux de Bourbon-
Lancy, M. Roger Marx en revenait souffrant
pour ne plus quitter désormais la chambre et,
après des alternatives d'espoir et de crainte,
consumé par cette longue maladie, il suc-
combait à une embolie dans la nuit du 12 au 13
décembre. Un long cortège d'amis et de per-
sonnalités appartenant au monde des arts et
des lettres vint lui rendre dimanche les der-
niers devoirs avant le transfert à Nancy où
devait avoir lieu l'inhumation.

Devant cette fin si prématurée, notre peine
■et nos regrets-sont infinis. Un de ceux qui
ont été parmi les plus intimes confidents de
sa pensée, M. Paul Jamot, dira dans la Ga-
zette tout ce que nous perdons et ce que l'art
perd en lui... En attendant, donnons ici le
résumé de la carrière si remplie de Roger Marx.

Né à Nancy le 28 août 1859, il vint à Paris
en 1878 et y collabora à différentes revues
d'art et de théâtre, puis fut attaché en 1883
à l'administration des Beaux-Arts, qu'il
ne devait plus quitter. Collaborateur de
plusieurs périodiques, ses articles dans la
Nouve.lU Revue, dans Y Art, dans ['Indépen-
dant littéraire, et notamment ses critiques
d'art au Voltaire à partir* de 1883, le clas-
sèrent vite parmi les écrivains d'avant-garde
les plus décidés à combattre les conventions
et à favoriser l'originalité et l'individualité.
Il mit en pratique cette doctrine lorsqu'il de-

vint en 1887, secrétaire de Castagnary, nommé
directeur des Beaux-Arts, en secondant de
tout son pouvoir les artistes novateurs encore
incompris, de même qu'il aidait, par la pu-
blication avec M. André Marly de l'Estampe
originale (1888),à la remise en honneur de la
gravure de peintre. A la mort de Castagnary,
en 1888, Roger Marx fut nommé inspecteur
des Beaux-Arts, puis, en 1889, inspecteur
général des musées de province, fonctions
qu'il a conservées jusqu'à sa mort. En 1889 il
collaborait à l'organisation de la section cen-
tennale de l'art français à l'Exposition Uni-
verselle, préludant ainsi à son rôle de direc-
teur de la Centennale à l'Exposition de 1900,
où il remit en lumière bien des talents mé-
connus et dont il a résumé les leçons dans un
important ouvrage. Cette dernière exposition
lui valut, à juste titre, la rosette d'officier de
la Légion d'honneur; il avait été nommé
chevalier en 1892, et fut promu commandeur
comme commissaire général de l'Exposition
d'Hanoï, en 19C3.

Il avait en même temps pris en main la
cause de la rénovation des arts industriels et
fut i n de ceux qui contribuèrent le plus à
faire admettre aux Salons une section des
arts appliqués. Passionné pour les recherches
modernes, l'esprit plein de curiosité, il ne
cessa de seconder, également dans ce domaine
paniculier de l'art, le rajeunissement de la
décoration, de l'art de l'ameublement. Il n'est
pas de cause qui lui ait tenu plus au cœur : on
en a la preuve dès sa brochure sur La Déco-
ration et les Arts industriels à l'Exposition de
■1889, puis dans les articles (réunis en vo-
lume) publiés chez nous en 1900 sur le
même sujet, et enfin dans son dernier livre,
L'Art social, paru cette année même.

Il s'intéressa de même particulièrement à
l'histoire de la médaille moderne — on lui
doit sur ce sujet un livre excellent : Les
Médailleurs français au xix" siècle (1897) et
 
Annotationen