ET DE LA CURIOSITE
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~Gscar Ollexdorff.— Andacht in der Malerei. —
Leipzig, Julius Zeitler. In-8, 171 p. av. 18 plan-
ches.
Il est toujours d'un vif intérêt et d'un fructueux
enseignement de comparer entre elles les diverses
interprétations que les maîtres de la pensée ont
su donner d'un même motif : on en reçoit la
vision non seulement de leur être intime, mais
encore de l'esprit de leur époque. M. Oscar Ollen-
dorff s'est donné pour thème d'étudier dans ce but
« la prière en peinture », telle que les grands maî-
tres — Michel-Ange, Le Corrège, Titien, Holbein,
Raphaël, Durer, Rubens, Murillo, Léonard, Rem-
brandt — l'ont comprise et rendue.
Après des. considérations générales sur les gestes
de la prière, sur la façon dont le corps, les yeux,
la bouche, les mains peuvent concourir à l'expri-
mer, il montre successivement comment chacun des
maîtres que nous venons de citer a compris et
réalisé ces gestes, quel idéal particulier ils se sont
fait de la prière, quelle vision personnelle ils nous
en ont donnée : un choix de leurs œuvres les plus
caractéristiques à ce point de vue évoque à nos
yeux tour à tour la passion contenue d'un Michel-
Ange, la ferveur et le recueillement d'un Holbein
ou d'un Durer, la grandiloquence d'un Rubens,
la dévotion un peu douceâtre d'un Murillo (à la-
quelle il eût été intéressant d'opposer le mysti-
cisme ascétique d'un Greco), la grâce d'un Léo-
nard, enfin le sentiment profond d'un Rembrandt.
Deux chapitres spéciaux sur les thèmes si riches
du Christ au Jardin des Oliviers et de l'Adoration
des Mages, un appendice sur le tableau de Durer
dit La Fête du Rosaire, et un index des noms des
artistes et des œuvres cités, complètent cet inté-
ressant travail.
A. M.
Max Lossnitzer. — Veit Stoss : Die Herkunft
seiner Kunst, seine Werke uni sein Leben.
— Leipzig, Julius Zeitler. Iu-8°, 214-lxxi p. av.
60 planches.
Ce livre copieux, bourré de notes et de docu-
ments, qui vient s'ajouter aux monographies de
M. Berthold Daim que nous avons jadis signalées
ici même, est sans doute l'ouvrage le plus com-
plet qui ait été consacré au grand sculpteur nu-
rembergeois. En Veit Stoss, M. Lossnitzer voit le
principal représentant de la tradition gothique
dans l'art allemand de la fin du xv siècle, et, dési-
reux de mettre pleinement en valeur son impor-
tance et sa personnalité, il s'applique à montrer
les caractères de l'art où plongent ses racines, les
conditions et les influences dans lesquelles son
talent si naturaliste et si pittoresque se développa
et s'épanouit. C'est donc surtout l'histoire de cette
évolution que M. Lossnitzer, appuyé sur des docu-
ments d'archives, a étudiée à travers les œuvres
de Veit Stoss à Nuremberg, puis à Cracovie, en
Hongrie et, de nouveau, en Franconie, et cette étude
lui a fourni des points de rapprochement qui lui
ont permis de faire le départ entre les œuvres
qui sont réellement de la main du maître et celles
dont il dirigea seulement l'exécution. A tous ces
points de vue, cette étude si approfondie, enrichie
de quantité de reproductions, mérite l'attention de
tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la sculp-
ture allemande de la fin de l'époque gothique.
A. M.
Karl Souffler.— Die Nationalgalerie zu Ber-
lin. — Berlin, Bruno Cassirer. Un vol. in-8° de
296 pages, avec 200 gravures.
On sait l'intérêt qui s'attache à tous les travaux
de M. Karl Scheffler. Il possède rte l'art une notion
à la fois historique et philosophique. On est heu-
reux de lui devoir le premier catalogue critique
consacré à la plus importante galerie moderne
d'Allemagne. Ce n'est pas là une simple nomen-
clature ; on mettant en lumière les diverses ten-
dances esthétiques et en étudiant les artistes qui
les représentent avec le plus d'autorité, M. Karl
Scheffler a rédigé un véritable précis de l'histoire
de la peinture et de la sculpture d'outre-Rhin.
L'analyse critique des œuvres est telle qu'on en
peut attendre pour chacun le développement des
facultés de compréhension et une exaltation de la
sympathie pour l'art moderne.
L'histoire du musée et de la collection qu'il
abrite constitue la préface de cet intéressant ou-
vrage ; l'enseignement général qui s'en dégage et
dont des reproductions photographiques assurent
encore l'efficacité, en fait à la fois un livre d'étude
précieux et un guide sûr.
NÉCROLOGIE
Le 9 janvier dernier est mort à Paris, à l'âge de
soixante-seize ans, le peintre Martin Guinot. Elève
de Hébert et paysagiste de talent, il avait exposé
aux Salons de la Société Nationale des Beaux-Arts
des aquarelles dont les motifs étaient empruntés
le plus souvent il Versailles.
La semaine dernière est mort à Paris à l'âge de
soixante ans environ, le peintre Georges Lopis-
gisch, membre de la Société des Artistes français,
et l'un des fondateurs du Salon d'Automne. Outre
la peinture, où il a laissé, dans l'interprétation de
la fleur, des travaux d'une vision personnelle,
Lopisgisch pratiquait avec talent la gravure.
Le 26 janvier est morte à Dresde une artiste
peintre : Anna Caroline Seifert. Née le 28 juin
1863, elle peignit des tableaux de fleurs très re-
marqués et des sites urbains ou des paysages de
Franconie, de Souabe et de Saxe.
Le 3 février est mort à Berlin le portraitiste
Hermann Fenner Behmer. Né le 8 juin 1866
à Berlin, il fut élève, à l'Académie de cette
ville, du peintre suédois Hellquist, puis alla à
Paris, où il travailla sous la direction de Boulan-
ger et de Jules Lefebvre. Il avait reçu, en 1908, à
Berlin, la grande médaille d'or pour l'art.
MOUVEMENT DES ARTS
Anciennes tapisseries appartenant à M. X..*
Vente faite, à l'Hôtel Drouot, salle 1, le 22 jan-
vier, par M° Georges Aulard et M. G. Guillaume.
84. Tapissei'ie : allée bordée d'arbres avec jet d'eau,
bassin, constructions et personnages. Bruxelles,
xvin" siècle : 6.000. — 85. Tapisserie de Ja même
suite : parc à la française, avec arc de triomphe,
63
~Gscar Ollexdorff.— Andacht in der Malerei. —
Leipzig, Julius Zeitler. In-8, 171 p. av. 18 plan-
ches.
Il est toujours d'un vif intérêt et d'un fructueux
enseignement de comparer entre elles les diverses
interprétations que les maîtres de la pensée ont
su donner d'un même motif : on en reçoit la
vision non seulement de leur être intime, mais
encore de l'esprit de leur époque. M. Oscar Ollen-
dorff s'est donné pour thème d'étudier dans ce but
« la prière en peinture », telle que les grands maî-
tres — Michel-Ange, Le Corrège, Titien, Holbein,
Raphaël, Durer, Rubens, Murillo, Léonard, Rem-
brandt — l'ont comprise et rendue.
Après des. considérations générales sur les gestes
de la prière, sur la façon dont le corps, les yeux,
la bouche, les mains peuvent concourir à l'expri-
mer, il montre successivement comment chacun des
maîtres que nous venons de citer a compris et
réalisé ces gestes, quel idéal particulier ils se sont
fait de la prière, quelle vision personnelle ils nous
en ont donnée : un choix de leurs œuvres les plus
caractéristiques à ce point de vue évoque à nos
yeux tour à tour la passion contenue d'un Michel-
Ange, la ferveur et le recueillement d'un Holbein
ou d'un Durer, la grandiloquence d'un Rubens,
la dévotion un peu douceâtre d'un Murillo (à la-
quelle il eût été intéressant d'opposer le mysti-
cisme ascétique d'un Greco), la grâce d'un Léo-
nard, enfin le sentiment profond d'un Rembrandt.
Deux chapitres spéciaux sur les thèmes si riches
du Christ au Jardin des Oliviers et de l'Adoration
des Mages, un appendice sur le tableau de Durer
dit La Fête du Rosaire, et un index des noms des
artistes et des œuvres cités, complètent cet inté-
ressant travail.
A. M.
Max Lossnitzer. — Veit Stoss : Die Herkunft
seiner Kunst, seine Werke uni sein Leben.
— Leipzig, Julius Zeitler. Iu-8°, 214-lxxi p. av.
60 planches.
Ce livre copieux, bourré de notes et de docu-
ments, qui vient s'ajouter aux monographies de
M. Berthold Daim que nous avons jadis signalées
ici même, est sans doute l'ouvrage le plus com-
plet qui ait été consacré au grand sculpteur nu-
rembergeois. En Veit Stoss, M. Lossnitzer voit le
principal représentant de la tradition gothique
dans l'art allemand de la fin du xv siècle, et, dési-
reux de mettre pleinement en valeur son impor-
tance et sa personnalité, il s'applique à montrer
les caractères de l'art où plongent ses racines, les
conditions et les influences dans lesquelles son
talent si naturaliste et si pittoresque se développa
et s'épanouit. C'est donc surtout l'histoire de cette
évolution que M. Lossnitzer, appuyé sur des docu-
ments d'archives, a étudiée à travers les œuvres
de Veit Stoss à Nuremberg, puis à Cracovie, en
Hongrie et, de nouveau, en Franconie, et cette étude
lui a fourni des points de rapprochement qui lui
ont permis de faire le départ entre les œuvres
qui sont réellement de la main du maître et celles
dont il dirigea seulement l'exécution. A tous ces
points de vue, cette étude si approfondie, enrichie
de quantité de reproductions, mérite l'attention de
tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la sculp-
ture allemande de la fin de l'époque gothique.
A. M.
Karl Souffler.— Die Nationalgalerie zu Ber-
lin. — Berlin, Bruno Cassirer. Un vol. in-8° de
296 pages, avec 200 gravures.
On sait l'intérêt qui s'attache à tous les travaux
de M. Karl Scheffler. Il possède rte l'art une notion
à la fois historique et philosophique. On est heu-
reux de lui devoir le premier catalogue critique
consacré à la plus importante galerie moderne
d'Allemagne. Ce n'est pas là une simple nomen-
clature ; on mettant en lumière les diverses ten-
dances esthétiques et en étudiant les artistes qui
les représentent avec le plus d'autorité, M. Karl
Scheffler a rédigé un véritable précis de l'histoire
de la peinture et de la sculpture d'outre-Rhin.
L'analyse critique des œuvres est telle qu'on en
peut attendre pour chacun le développement des
facultés de compréhension et une exaltation de la
sympathie pour l'art moderne.
L'histoire du musée et de la collection qu'il
abrite constitue la préface de cet intéressant ou-
vrage ; l'enseignement général qui s'en dégage et
dont des reproductions photographiques assurent
encore l'efficacité, en fait à la fois un livre d'étude
précieux et un guide sûr.
NÉCROLOGIE
Le 9 janvier dernier est mort à Paris, à l'âge de
soixante-seize ans, le peintre Martin Guinot. Elève
de Hébert et paysagiste de talent, il avait exposé
aux Salons de la Société Nationale des Beaux-Arts
des aquarelles dont les motifs étaient empruntés
le plus souvent il Versailles.
La semaine dernière est mort à Paris à l'âge de
soixante ans environ, le peintre Georges Lopis-
gisch, membre de la Société des Artistes français,
et l'un des fondateurs du Salon d'Automne. Outre
la peinture, où il a laissé, dans l'interprétation de
la fleur, des travaux d'une vision personnelle,
Lopisgisch pratiquait avec talent la gravure.
Le 26 janvier est morte à Dresde une artiste
peintre : Anna Caroline Seifert. Née le 28 juin
1863, elle peignit des tableaux de fleurs très re-
marqués et des sites urbains ou des paysages de
Franconie, de Souabe et de Saxe.
Le 3 février est mort à Berlin le portraitiste
Hermann Fenner Behmer. Né le 8 juin 1866
à Berlin, il fut élève, à l'Académie de cette
ville, du peintre suédois Hellquist, puis alla à
Paris, où il travailla sous la direction de Boulan-
ger et de Jules Lefebvre. Il avait reçu, en 1908, à
Berlin, la grande médaille d'or pour l'art.
MOUVEMENT DES ARTS
Anciennes tapisseries appartenant à M. X..*
Vente faite, à l'Hôtel Drouot, salle 1, le 22 jan-
vier, par M° Georges Aulard et M. G. Guillaume.
84. Tapissei'ie : allée bordée d'arbres avec jet d'eau,
bassin, constructions et personnages. Bruxelles,
xvin" siècle : 6.000. — 85. Tapisserie de Ja même
suite : parc à la française, avec arc de triomphe,