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La chronique des arts et de la curiosité — 1913

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Nr. 13 (29 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19770#0113
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ET DE LA CURIOSITE 103

contrôlé ensuite les noms des auteurs elles sujets,
et son goût et sa science éprouvée l'y ont parfai-
tement servi; il a fallu, enfin, dresser la biblio-
graphie des œuvres, rechercher où elles avaient été
publiées et citées, et d'innombrables lectures y
ont été nécessaires. Et ce n'était là que le travail
préparatoire : il s'agissait de condenser le résultat
de ces recherches en de courtes notices substan-
tielles. M. Nicolle a su y mettre le nécessaire, tout
le nécessaire, et rien de plus.

Le catalogue est divisé par écoles, en mainte-
nant en dehors, ce que nous regrettons, la dona-
tion Glarke de Feltre; chaque article porlo le nom
du peintre, ses dates et une biographie très som-
maire; puis, le sujet et la description du tableau,
avec ses dimensions et son état civil; enfin, des
citations des principaux travaux qui lui ont été
consacrés; dans d'autres catalogues ces citations
ont pu sembler un peu indiscrètes ; M. Nicolle y
a gardé une parfaite mesure.

Félicitons-nous d'avoir enfin un catalogue modèle
d'un de nos musées de province, pour ne parler que
de ceux-là. Il serait bien à souhaiter que ce modèle
fût suivi; mais, pour y réussir, il faudrait d'autres
travailleurs que no sont d'ordinaire les conserva-
teurs provinciaux. Les villes auiaient bien la
ressource de s'adresser à M. Nicolle comme a fait
Nantes; mais consentirail-il à recommencer son
travail et l'amour-propre local y consentirait-il
souvent?

Raymond Kœchlin.

L'Avenir de nos villes : études pratiques
d'esthétique urbaine. Nice, capitale d'hiver,

par Robert de Souza. — Paris, Berger-Levrault.
In-8°, xv-518 p., avec 106 illustrations et plans.

Tandis qu'à l'étranger les Stùbben, les Buis, les
Camillo Sittc élaborent depuis vingt ans les pins
judicieuses théories d'esthétique urbaine; tandis
qu'à Bruxelles, à Vienne, à Londres les autorités
rivalisent de zèle,multipliant les parcs,les espaces
libres, les rues harmonieusement tracées, l'admi-
nistration française en est toujours à Haussmann
et aux immeubles-casernes en bordure d'avenues
militaires mal égayées de squares qu'on dirait
destinés à des invalides. Si l'on en croit M. R. de
Souza, la faute en est à des questions électorales,
à la coupable prédominance de l'intérêt de quar-
tier : témoin le lamentable état de la Nice actuelle,
vouée jusqu'à ces derniers mois à une municipa-
lité brouillonne dont les méfaits indignent à bon
droit M. R. de Souza. Il jette un cri d'alarme en
faveur de la Côte d'azur chaque jour enlaidie par
les « gratte-ciel » et les panneaux-réclames, de-
mande pour la capitale d'hiver de l'aristocratie
contemporaine, bientôt peuplée de deux cent mille
âmes, les parcs, les terrains de jeux, les avenues,
les servitudes architecturales indispensables. Il
n'y a plus, à proprement parler, de villes au sens
ancien du mot par ce temps de communications
faciles, mais des « régions urbaines », où la ver-
dure encadre les constructions, où les demeures de
travail ne sont plus confondues avec les demeures
de repos, où les quartiers de luxe fuient le bruit
du centre. Dans notre Midi provençal, cette « ré-
gion urbaine d'hiver » va de Saint-Raphaël à
Menton. Voilà le terrain sacré qu'il faut à tout prix
sauver do l'envahissante sauvagerie.

De Nice, qu'il prend comme exemple, l'écrivain
regarde ailleurs. A Barcelone, à Anvers, à Liver-

pool, dans tous les pays germaniques, jusqu'à
G-uayaquil et à Rio de Janeiro, que de progrès il
constate ' Et ce sont des architectes français qui
partout triomphent dans les concours, simplement
parce qu'on s'adresse à leur talent au lieu de re-
courir au compas du polytechnicien.

Puisqu'à l'étranger nos compatriotes font mer-
veille, pourquoi donc la France leur est-elle si
indifférente? La faute en est aux lois mal obser-
vées ou à l'absence de lois, aux mœurs nationales
que la Révolution et l'esprit mercantile ont, en
l'espèce, si fâcheusement transformées. Le génie
constructif de notre race semble aujourd'hui vou-
loir renaître, avec l'esprit d'ordre, de règle, de
mesure, d'harmonie, de hiérarchie sociale, avec le
sens de l'ensemble et du décor. Il appartient à
notre époque d'adapter à l'idéal français des con-
ceptions étrangères qui donnent de si remarqua-
bles résultats, et de faire mentir le mot trop vrai
de Stendhal sur cette liberté mal comprise qui
tue, en cent ans, chez un peuple, lo sentiment
des sots. Le livre de M. de Souza doit aider à ce
renouveau. Le premier en France il envisage le
côté général et pratique de la question, et ce coup
d'essai semble décisif.

NÉCROLOGIE

Nous avons le regret d'apprendre la mort du
sculpteur Léon Fagel, décédé subitement, à l'âge
de soixante-dix ans, la semaine dernière, au cours
d'un voyage qu'il faisait en Picardie, son pays
natal. Elève de Garpeaux et grand-prix de Rome
de sculpture en 1879, Léon Fagel était l'auteur
d'un grand nombre d'œuvres qui décèlent un
talent délicat : on lui doit les monuments à Che-
vreul, à Duplexa, à Carnot ; les statues de Car-
peaux, de Talma, de Lamarck, de Mllt Duchesnois,
du Tambour Stroh, de Daubigny, celle de Seveste
qui est à la Comédie-Française ; la Vierge des
marins, exécutée pour l'église du Sacré-Cœur, à
Montmartre; La Sculpture, érigée clans les jardins
du Carrousel; la statue allégorique dos Lettres, pla-
cée à la Sorbonne ; le groupe de La Loi et la Justice,
destiné à la Cour des Comptes ; les bas-reliefs de
l'Homère chantant, du Poète mourant. Léon Fagel,
appelé à collaborer à la décoration du Grand et du
Petit-Palais, y exécuta en outre une dizaine de sta-
tues et de bustes. Au Salon de 1911, enfin, il mon-
trait un beau buste de son maître Garpeaux.

Il avait obtenu une médaille de 3" classe en 1882,
une de 2» classe en 1883, des médailles d'or aux
Expositions Universelles de 1889 et de 1800.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1893,
il avait été promu officier en 1903.

Le 25 février est mort à Hambourg, à l'âge de
cinquante-six ans, le paysagiste et peintre de genre
Eduard Sack. Il s'était voué, en outre, à l'étude
des deux ïiepolo et avait publié sur eux, il y a
quelques années, un ouvrage important.

Lo 11 mars est mort à Berlin l'architecte Rein-
hold Kiehl, âgé seulement de trente-huit ans ; il
s'était signalé principalement à l'attention par sa
construction de l'hôtel de ville de Rixdorf, près
Berlin, et d'autres édifices de cette localité, et il était
l'architecte de la Société pour l'extension de Berlin.
 
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