N" 3. — 1914.
BUREAUX : io6, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6*)
17 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Le s abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité-
Prix de l’abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Il Étranger (Etats faisant partie de
Départements. 12 fr. Il l’Union postale). 15 fr.
X.® 3ST uméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
('Administration des Beaux-Arts
s’apprête à donner dans des con-
ditions nouvelles l’adjudication
des catalogues des galeries natio-
nales, du droit de reproduction et de la vente
dans les musées. On sait que depuis de lon-
gues années le régime en vigueur était celui
du monopole. Il a fait l’objet de vives criti-
ques ; et tous les rapporteurs du budget des
Beaux-Arts qui se sont succédé dans les dix
dernières années ont protesté contre le pri-
vilège accordé par un traité ancien. Us ont
fait remarquer tour à tour que le monopole
avait eu pour effet de concéder des avantages
démesurés en échange de minces profits : ils
ont tous demandé que lorsque le traité vien-
drait à expiration, il ne fût pas renouvelé.
S’il fallait ajouter quelque chose à une
cause qui semble jugée, on trouverait de nou-
veaux arguments dans les renseignements
publiés ces jours derniers sur la manière
dont les tableaux ont été photographiés. Le
monopole de la reproduction accordait, en
■effet, les droits les plus étranges. C'est ainsi
•que pour photographier un tableau, le déten-
teur du monopole pouvait seul décrocher les
tableaux, les manipuler, les placer dans une
lumière propice. Mais ce n’était pas tout. Il
pouvait même les faire dévernir ! Quoique les
■nouveaux procédés photographiques ne ren-
dent pas le traitement nécessaire, il a
longtemps paru l’être. Le photographe pou-
vait, il est vrai, profiter du nettoyage d’une
toile, à l’époque où le Conservateur respon-
sable le jugeait utile. Mais on assure que
lorsque ce nettoyage n’avait pas lieu, le pho-
tographe en prenait l’initiative et le deman-
dait à l’Administration. Les toiles risquaient
donc de se trouver, non pour leur conserva-
tion, mais pour leur simple reproduction,
soumises à une opération dont tout le monde
discerne la nature exceptionnelle et délicate.
Le monopole a fait son temps, et il n’est
pas question de le renouveler. L’administra-
tion a étudié les réformes à introduire dans
le régime nouveau. On a émis l’idée que la
Caisse des Musées pourrait reprendre le mo-
nopole des catalogues et des photographies,
et la Chronique jadis s’est occupée de cette
question. On a soutenu aussi que la photo-
graphie, le catalogue et le reste devraient
faire l’objet de trois adjudications. La Caisse
des Musées nationaux, qui a fait déjà en ce
qui concerne les catalogues une tentative
heureuse, pourra tirer de ces réformes des
ressources dont elle a besoin, et c’est une
préoccupation légitime. Mais le plus impor-
tant peut-être, quelle que soit la solution
adoptée, est que l’administration fixe rigou-
reusement, et selon des principes nouveaux,
l’étendue des droits et des responsabilités des
praticiens. L’expérience du monopole doit
servir à bannir les erreurs d’autrefois.
NOUVELLES
*** Par arrête en date du 13 janvier 1914
du ministre de l’Instruction publique et des
Beaux-Arts, M. Albert Carré, administrateur
général de la Comédie-Française, est nommé
membre du Conseil supérieur d’enseignement
du Conservatoire national de musique et de
déclamation (section des études dramatiques).
*** Par arrêté du sous-secrétaire d’Etat des
Beaux-Arts en date du 8 janvier 1914, M.Sou-
birous, capitaine en retraite, a été nommé
sous-chef du personnel des gardiens des mu-
sées nationaux.
*** Le Conseil municipal de Paris vient de
décider que le nom du peintre Louis Boilly
BUREAUX : io6, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6*)
17 Janvier.
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X.® 3ST uméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
('Administration des Beaux-Arts
s’apprête à donner dans des con-
ditions nouvelles l’adjudication
des catalogues des galeries natio-
nales, du droit de reproduction et de la vente
dans les musées. On sait que depuis de lon-
gues années le régime en vigueur était celui
du monopole. Il a fait l’objet de vives criti-
ques ; et tous les rapporteurs du budget des
Beaux-Arts qui se sont succédé dans les dix
dernières années ont protesté contre le pri-
vilège accordé par un traité ancien. Us ont
fait remarquer tour à tour que le monopole
avait eu pour effet de concéder des avantages
démesurés en échange de minces profits : ils
ont tous demandé que lorsque le traité vien-
drait à expiration, il ne fût pas renouvelé.
S’il fallait ajouter quelque chose à une
cause qui semble jugée, on trouverait de nou-
veaux arguments dans les renseignements
publiés ces jours derniers sur la manière
dont les tableaux ont été photographiés. Le
monopole de la reproduction accordait, en
■effet, les droits les plus étranges. C'est ainsi
•que pour photographier un tableau, le déten-
teur du monopole pouvait seul décrocher les
tableaux, les manipuler, les placer dans une
lumière propice. Mais ce n’était pas tout. Il
pouvait même les faire dévernir ! Quoique les
■nouveaux procédés photographiques ne ren-
dent pas le traitement nécessaire, il a
longtemps paru l’être. Le photographe pou-
vait, il est vrai, profiter du nettoyage d’une
toile, à l’époque où le Conservateur respon-
sable le jugeait utile. Mais on assure que
lorsque ce nettoyage n’avait pas lieu, le pho-
tographe en prenait l’initiative et le deman-
dait à l’Administration. Les toiles risquaient
donc de se trouver, non pour leur conserva-
tion, mais pour leur simple reproduction,
soumises à une opération dont tout le monde
discerne la nature exceptionnelle et délicate.
Le monopole a fait son temps, et il n’est
pas question de le renouveler. L’administra-
tion a étudié les réformes à introduire dans
le régime nouveau. On a émis l’idée que la
Caisse des Musées pourrait reprendre le mo-
nopole des catalogues et des photographies,
et la Chronique jadis s’est occupée de cette
question. On a soutenu aussi que la photo-
graphie, le catalogue et le reste devraient
faire l’objet de trois adjudications. La Caisse
des Musées nationaux, qui a fait déjà en ce
qui concerne les catalogues une tentative
heureuse, pourra tirer de ces réformes des
ressources dont elle a besoin, et c’est une
préoccupation légitime. Mais le plus impor-
tant peut-être, quelle que soit la solution
adoptée, est que l’administration fixe rigou-
reusement, et selon des principes nouveaux,
l’étendue des droits et des responsabilités des
praticiens. L’expérience du monopole doit
servir à bannir les erreurs d’autrefois.
NOUVELLES
*** Par arrête en date du 13 janvier 1914
du ministre de l’Instruction publique et des
Beaux-Arts, M. Albert Carré, administrateur
général de la Comédie-Française, est nommé
membre du Conseil supérieur d’enseignement
du Conservatoire national de musique et de
déclamation (section des études dramatiques).
*** Par arrêté du sous-secrétaire d’Etat des
Beaux-Arts en date du 8 janvier 1914, M.Sou-
birous, capitaine en retraite, a été nommé
sous-chef du personnel des gardiens des mu-
sées nationaux.
*** Le Conseil municipal de Paris vient de
décider que le nom du peintre Louis Boilly