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La chronique des arts et de la curiosité — 1914(1916)

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Nr. 6 (7 Février 1914)
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42

LA CHRONIQUE DES ARTS

*** Nous sommes heureux d’apprendre
qu’émus du projet — contre lequel nous
protestions dans le dernier numéro de la
Chronique — de céder à l'Armeria Real de
Madrid plusieurs pièces d’une armure de
Philippe II conservées au Musée d’artillerie,
les membres du comité de perfectionnement
du Musée de l’armée qui n’appartiennent ni
à l’armée ni à l’administration se sont réu-
nis avant-hier et ont décidé d’envoyer au
ministre de la Guerre une lettre pour attirer
son attention sur les conséquences qu’aurait
sur l’avenir du musée la cession de quelques-
unes de ses plus belles pièces.

*** Le bas-relief dédié par ses amis à la
mémoire du regretté Jules Maciet, œuvre du
sculpteur Alfred Lenoir, vient d’êtie achevé
et mis en place au Musée des Arts décoratifs.

*** Jeudi dernier, f> février, a été inauguré
dans le square du Bon-Marché un monument
élevé à Mme Boucicaut et à la baronne de
Hirsch par la Ville de Paris, et qui est l’œu-
vre du statuaire Moreau -Vauthier et de l’ar-
chitecte André Bérard.

*** Une série de dix concerts est donnée
en ce moment, comme chaque année, dans la
section d’art de l’Ecole des Hautes Etudes
sociales, 16, rue de la Sorbonne. Us sont
consacrés, cette fois, uniquement à l’œuvre
de Beethoven (quatuors, sonates, quintettes,
mélodies, etc.) et sont donnés tous les jeudis
à 9 heures du soir (excepté le jeudi 19 mars)
jusqu’au 2 avril.

*** M. Aimé Kunc, ancien titulaire du
grand prix de Rome en composition musi-
cale, est nommé, par arrêté en date du 2 fé-
vrier 1914, directeur de l’école de musique
de Toulouse, succursale du Conservatoire
national, en remplacement de M. Grocé Spi-
nelli, démissionnaire.

*** Pour la première fois, l’administration
des Beaux-Arts va appliquer la disposition
essentielle de la nouvelle loi des monuments
historiques promulguée le 31 décembre der-
nier et dont nous avons donné le texte, dis-
position qui donne à l’Etat le droit de pro-
noncer impérativement le classement d’un
édifice appartenant à un particulier par voie
d’un décret rendu en Conseil d’Etat, sauf à
payer une indemnité au propriétaire.

C’est l’ancienne église romane désaffectée
de Villesalem (Vienne) qui sera l’objet de
cette première application de la loi. Son pro-
priétaire étant sur le point de céder aux ins-
tances des antiquaires qui eussent arraché
pour les vendre ses belles décorations sculp-
tées, la Commission des monuments histori-
ques intervint et introduisit un instance de
classement. Dans sa dernière séance, elle a
décidé de poursuivre le classement du mo-
nument devant le Conseil d’Etat.

*** Des antiquaires étrangers ayant projeté
d’acheter et d’enlever un fragment du retable
en bois sculpté et peint du xv* siècle, com-
posé notamment d’une Madone avec l'Enfant
et de figures d’anges, qui se trouve dans la

cour d’une vieille maison de la rue des
Carmes, à Nantes, le conservateur du Musée
Dobrée — qu’il faut louer de son intelligente
intervention — acquit, moyennant 3.000 fr.,
ce curieux monument. Il est possible, d’ail-
leurs, que l’œuvre ne soit pas transportée au
Musée Dobrée, mais soit rachetée par un
groupe de fidèles et placée, après agrément
de l’Etat, dans la cathédrale de Nantes, le
long d’un mur du transept, à proximité du
célèbre tombeau de François II.

*** La Société pour la protection des pay-
sages, réunie récemment au ministère de l’A-
griculture pour examiner certaines questions
actuelles, a émis le vœu que des mesures
immédiates fussent prises pour conserver la
forêt de Fontainebleau et la défendre contre
les dangers qui la menacent. Elle a adopté
également des vœux relatifs à la destruction
de la digue du Mont Saint-Michel, et au main-
tien dans son état historique et traditionnel
de l’ile Saint-Louis, à Paris, dont l’élargisse-
ment projeté de la rue des Deux-Ponts alté-
rerait le caractère.

*** La Société des Amis du Vieux Reims,
dont nous avons à maintes reprises signalé
les initiatives heureuses, et qui mérite d’être
donnée en modèle aux associations du même
genre créées dans diverses villes de France, a
été reconnue d’utilité publique par un décret
du 29 décembre 1913.

PETITES EXPOSITIONS

Salons de l’École Française
et de l’Association Syndicale professionnelle
des Peintres et Sculpteurs Français
(Grand Palais)

Quand, au gloussement des poules voisines, on
a parcouru ces nombreuses salles, on se demande
pourquoi l'administration accorda à ces tableaux
l’hospitalité dans ce palais national, alors qu’elle
faillit la refuser au Salon d’Automne. Seul le mot
vulgaire de « croûtes» peut s’appliquer à la majo-
rité des toiles qu’on nous propose : le sujet, la
couleur et le dessin sont d’une naïveté qui ferait
sourire, si un mauvais goût constant ne finissait
par irriter. Les solides natures mortes de M. Rou-
geot sont ici dépaysées, et des artistes comme
MM. Cliigot, Darien, Pli. Vigoureux et Lacaze
triomphent facilement en un tel lieu, où le por-
trait de M. Ferrier fait figure de chef-d’œuvre. Si
nous rendons compte de cette exposition, ce n’est
pas pour le vain plaisir de venger notre ennui,
mais il importe de ne pas laisser se multiplier de
pareilles exhibitions sans protester.

Société internationale de la peinture a l’eau
(Galerie Chaîne et Simonson)

Une rétrospective réunit ici une vingtaine d’œu-
vres de Gaston La Touche. On admire son habileté
à laver ces vastes papiers à gros grain, à « pousser »
son aquarelle, puis à « descendre » les tons à l’é-
ponge pour fondre les effets de lumière et entourer
ses personnages de reflets, enfin à reprendre son tra-
vail et à poser des accents qui avivent l’ensemble.
 
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