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La chronique des arts et de la curiosité — 1914(1916)

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Nr. 11 (14 Mars 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19771#0128
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LA CHRONIQUE DES ARTS

sans quelque artifice ; les toiles claires de M.
Ulmann, les aquarelles de M. E. Herscher, très
joliment composées, et qui, simplement lavées,
gardent toute leur fraîcheur.

Exposition Jeanniot
(Galerie Hessèle)

M. Jeanniot expose deux peintures solides, aux
tons sombres, des aquarelles et dessins très divers;
les unes, comme la Porteuse d'eau vendéenne,
rappellent un peu celles de M. Simon ; les autres,
comme sa Femme du Limousin, les croquis de
M. Naudin. Il en est d’ailleurs qui sont intéres-
sants et d’une sincère observation, telle cette
Femme de pêcheur vendéen, où le crayon suit
tous les plis de la peau, ou cette Gardeuse de
cochons.

Exposition Pierre Bertrand
(Galerie Devambez)

Au premier abord les couleurs semblent fausses,
les tons en désaccord. Bientôt on se rend compte
qu’avec sa technique héritée de l’impressionnisme
M. Bertrand parvient à obtenir de jolis effets de
transparence, comme dans ses Thoniers, ou d’heu-
reuses compositions décoratives, telles que son
Bois d’amour de l'ïle aux Moines, où les pins
s'érigent rouges sur la mer.

Exposition Marie-Paule Carpentier
(Galerie G. Petit)

M11' M.-P. Carpentier emploie une technique par-
ticulière qui consiste à rehausser de traits au
fusain un lavis d’aquarelle. Elle aime ainsi à
rendre le grain des vieilles pierres, le croustillant
des murs de Versailles et de Saint-Julien-le-Pauvre.
Mais cette technique a l’inconvénient de priver les
tonalités de leurs fraîcheur et d’imposer à toutes
ces œuvres un ton un peu gris. Aussi nous appa-
raît-elle surtout heureuse dans les effets un peu
sombre, dans les Ifs, ou bien dans les larges
panneaux décoratifs comme son Automne à Ver-
sailles, son Bassin de Neptune, ses Pins d'Arca-
chon, où le champ de l’aquarelle est plus vaste.
Tous ces paysages de Versailles ou du Midi, de
Bretagne ou de Paris sont d’ailleurs très joliment
composés.

Louis Hautecœur.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 7 mars

Don. — M. Pascal, qui fait fonction de secrétaire
perpétuel en l’absence de M. Henry Roujon, donne
lecture d’une lettre de M. Jullemier, exécuteur
testamentaire d’Edouard Détaillé, informant la
Compagnie que le peintre a légué à l’Institut son
buste par M. de Saint-Marceaux.

Académie des Inscriptions

Séance dit 6 mars

Les Fouilles de Fourrières. — M. Héron de Vil-
lefosse communique, au nom de MM. Philippe
Fabia, correspondant de l’Académie, et Germain
de Montauzan, tous deux professeurs à l’Université

de Lyon, une note relative aux fouilles qu’ils ont
pratiq*ées à Fourvières, cet hiver, dans le clos du
Calvaire. Ils y ont retrouvé les vestiges d’un quar-
tier de la ville romaine, spécialement ceux d’une
riche habitation, plusieurs salles, dont deux pa-
vées, l’une en mosaïque, l’autre en mosaïque et en
marbre. Des fragments de céramique et des mon-
naies fournis par le remblai prouvent que ce
quartier fut habité au moins pendant les trois
premiers siècles de notre ère.

Les œuvres du roi René. — Le comte Durrieu
termine sa communication sur les manuscrits des
œuvres du roi René en parlant du Traité des
Tournois; sur un exemplaire de ce traité, acheté
par le roi Louis XV en 1766, il a découvert qu’une
signature de possesseur, autrefois grattée, donnait
le nom de la belle-sœur du roi René, femme du
comte du Maine, à qui le roi René avait dédié le
traité. Cet exemplaire est orné de grands dessins
rehaussés d’aquarelle qui ont tout à fait le carac-
tère d’une œuvre originale et que M. Durrieu a re-
connus être du même auteur que les merveilleuses
miniatures contenues dans le manuscrit du Cœur
d’amour épris de la Bibliothèque impériale de
Vienne. Ces créations révèlent la personnalité d’un
artiste éminent qui, suivant une hypothèse de
M. Durrieu, pourrait peut-être avoir été un peintre
particulièrement aimé du roi René, Barthélemy de
Clerc.

Communication. —M. Edmond Pottier présente,
de la part de M. F. Cumont, membre associé
étranger de l’Académie, une inscription latine dé-
couverte à Cùme (Italie); elle mentionne la dédi-
cace d’un temple du Soleil faite par un fonction-
naire romain à l’époque de Dioclétien et elle con-
firme l’importance que prend alors le culte du dieu
représenté par Mithra et par Sol qui était l’adver-
saire le plus redoutable du christianisme.

Mission en Asie-Mineure. — M. Ernest Hé-
brard, architecte, présente le résultat de la mis-
sion qui lui a été confiée par le ministère de l’Ins-
truction publique pour l’étude des monuments
construits par les sultans seldjoukides ù Konia, en
Asie-Mineure. Quatre monuments très intéressants
ont été relevés et dessinés minutieusement : la-
mosquée Ala Eddine, les médressés Ivarataï, Indjé
Minaret et les ruines du palais des sultans seld-
joukides. Des fouilles ont complété ces travaux.

Société des Antiquaires de France

Séance du 11 février

M. Amédée Boinet lit une étude sur les stalles
do la cathédrale de Poitiers, datant du xiii* siè-
cle, dont les panneaux du fond présentent un
intérêt tout particulier au point de vue iconogra-
phique et donnent lieu à des comparaisons avec les-
sculptures des portails d’églises contemporaines.

M. de Valois présente la photographie d’un cou-
teau de poche découvert récemment dans le cime-
tière gallo-romain des Longues-Raies à Soissons.

M. de Mely fait passer sous les yeux de la So-
ciété la photographie d’une fresque de Saint-
Biaise de Brunswick représentant la Danse de
Salomé et portant une inscription chronogramma-
tique donnant la date de 1246, qui convient par-
faitement aux caractères archéologiques do la
fresque.
 
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