N* 26. - 1914.
BUREAUX : io6, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6«)
11 Juillet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT IX SAMIDI MATIN
La abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Pans, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Il Étranger (Etats faisant partie d*
Départements. 1.3 fr. || l’Union postale). 45 ür.
!_.• Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
Je groupe parlementaire de l’Art,
après délibération, vient de se dé-
clarer favorable au projet d,e cons-
_traction d’une salle de musique
sur l’emplacement du Jeu de Paume. Nos
lecteurs savent que ce projet est depuis long-
temps étudié, qu’il a été soumis à l’Adminis-
tration des Beaux-Arts, et qu’il se présente
dans des conditions favorables à l’Etat comme
à la Ville.
La plus grande objection qui ait été faite
était formulée par ceux qui craignaient de
défigurer les Tuileries. N’était-il pas à crain-
dre que la construction d’une grande salle de
concert, dans un décor consacré, là où s’élève
déji un bâtiment qui a sa raison d’être et
qui s’harmonise à l’ensemble, ne vînt tout
compromettre ? Les examens les plus minu-
tieux ont paru rassurants. Le projet respecte,
en effet, la salle du Jeu de Paume; il l’utilise,
il la continue dans le même style. Bref, la
Ville de Paris aurait pu, si elle en avait eu les
ressources, acquérir une salle de musique, et
elle aurait pu trouver, par exemple, un théâtre
ne servant pas. Mais la combinaison qu’on
lui propose, et qui a été spécialement étudiée
en ce qui concerne l’acoustique, paraît la
plus commode.
Il est temps qu’on aboutisse. C’est un rite
traditionnel, quand on discute le budget des
Beaux-Arts chaque année, de souhaiter l’exis-
tence d’une salle de concert, et Paris est la
seule capitale qui en soit privée. Il ne pa-
raît pas que le désir de conserver les Tuile-
ries comme asile des expositions de peinturff
doive faire écarter un projet proche enfin
peut-être de réussir. Il ne manquera pas
d’emplacements pour exposer des tableaux
anciens ou nouveaux. La musique attend,
elle, depuis trop longtemps déjà. Le groupe
de l’Art a eu raison de s’en préoccuper, et il
fera bien de veiller à ce que ses vœux ne de-
meurent pas à l’état de simple manifestation
parlementaire.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 21 juin, à Guraf (Charente),
un buste de Paul Dèroulède, œuvre du sta-
tuaire Lucien Pallez ;
A Salon (Bouches-du-Rhône), un monument
du félibre Grousillat, œuvre du statuaire
Férig. >ule;
Le mardi 7 juillet, à Guernesey, une statue
de Victor Hugo, œuvre du sculpteur Jean
Boucher. — A celte occasion, M. Jean Bou-
cher a été promu officier de la Légion d’hon-
neur.
*** Le musée du Louvre vient d’acquérir
un précieux objet d’orfèvrerie ancienne qui
avait figuré, en 1900, à l’Exposition rétros-
pective de l’art français : le reliquaire de la
Vraie Croix de l'église de Jaucourt (Aube).
C’est une œuvre de deux époques : la partie
primitive, le reliquaire proprement dit, est
un travail grec du xue siècle; le support,
formé de deux anges en argent doré, a été
ajouté au xiv* siècle. Ce bel objet d’art s ra
exposé, sous peu, dans la Galerie d’Apollon.
Le Conseil des musées a ratifié, ou re ceite
acquisition, celle de trois admirables mor-
ceaux de sculpture monumentale du xn’ siè-
cle, provenant de Parthenay : une Annoncia-
tion aux bergers et deux figures de P ophètes.
Cette dernière acquisition a été réalisée avec
le concours, pour un tiers, de la Société des
Amis du Louvre.
Le Louvre a en outre acquis, avec la parti-
cipation de M. Maurice Fenaille, à la vente
récente de la collection du marquis de Biron,
l’esquisse en terre cuite de la Sainte Bibiane
BUREAUX : io6, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6«)
11 Juillet.
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PROPOS DU JOUR
Je groupe parlementaire de l’Art,
après délibération, vient de se dé-
clarer favorable au projet d,e cons-
_traction d’une salle de musique
sur l’emplacement du Jeu de Paume. Nos
lecteurs savent que ce projet est depuis long-
temps étudié, qu’il a été soumis à l’Adminis-
tration des Beaux-Arts, et qu’il se présente
dans des conditions favorables à l’Etat comme
à la Ville.
La plus grande objection qui ait été faite
était formulée par ceux qui craignaient de
défigurer les Tuileries. N’était-il pas à crain-
dre que la construction d’une grande salle de
concert, dans un décor consacré, là où s’élève
déji un bâtiment qui a sa raison d’être et
qui s’harmonise à l’ensemble, ne vînt tout
compromettre ? Les examens les plus minu-
tieux ont paru rassurants. Le projet respecte,
en effet, la salle du Jeu de Paume; il l’utilise,
il la continue dans le même style. Bref, la
Ville de Paris aurait pu, si elle en avait eu les
ressources, acquérir une salle de musique, et
elle aurait pu trouver, par exemple, un théâtre
ne servant pas. Mais la combinaison qu’on
lui propose, et qui a été spécialement étudiée
en ce qui concerne l’acoustique, paraît la
plus commode.
Il est temps qu’on aboutisse. C’est un rite
traditionnel, quand on discute le budget des
Beaux-Arts chaque année, de souhaiter l’exis-
tence d’une salle de concert, et Paris est la
seule capitale qui en soit privée. Il ne pa-
raît pas que le désir de conserver les Tuile-
ries comme asile des expositions de peinturff
doive faire écarter un projet proche enfin
peut-être de réussir. Il ne manquera pas
d’emplacements pour exposer des tableaux
anciens ou nouveaux. La musique attend,
elle, depuis trop longtemps déjà. Le groupe
de l’Art a eu raison de s’en préoccuper, et il
fera bien de veiller à ce que ses vœux ne de-
meurent pas à l’état de simple manifestation
parlementaire.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 21 juin, à Guraf (Charente),
un buste de Paul Dèroulède, œuvre du sta-
tuaire Lucien Pallez ;
A Salon (Bouches-du-Rhône), un monument
du félibre Grousillat, œuvre du statuaire
Férig. >ule;
Le mardi 7 juillet, à Guernesey, une statue
de Victor Hugo, œuvre du sculpteur Jean
Boucher. — A celte occasion, M. Jean Bou-
cher a été promu officier de la Légion d’hon-
neur.
*** Le musée du Louvre vient d’acquérir
un précieux objet d’orfèvrerie ancienne qui
avait figuré, en 1900, à l’Exposition rétros-
pective de l’art français : le reliquaire de la
Vraie Croix de l'église de Jaucourt (Aube).
C’est une œuvre de deux époques : la partie
primitive, le reliquaire proprement dit, est
un travail grec du xue siècle; le support,
formé de deux anges en argent doré, a été
ajouté au xiv* siècle. Ce bel objet d’art s ra
exposé, sous peu, dans la Galerie d’Apollon.
Le Conseil des musées a ratifié, ou re ceite
acquisition, celle de trois admirables mor-
ceaux de sculpture monumentale du xn’ siè-
cle, provenant de Parthenay : une Annoncia-
tion aux bergers et deux figures de P ophètes.
Cette dernière acquisition a été réalisée avec
le concours, pour un tiers, de la Société des
Amis du Louvre.
Le Louvre a en outre acquis, avec la parti-
cipation de M. Maurice Fenaille, à la vente
récente de la collection du marquis de Biron,
l’esquisse en terre cuite de la Sainte Bibiane