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produite sur notre planche 3, comme représentant F initiation dun
enfant. Ce sujet est en effet clairement indiqué par la composition
même, et l’on sait que les enfants étaient reçus aux mystères d’Eleu-
sis (i), à ceux de Samothrace (2), ainsi qu’aux initiations dionysia-
ques (3). Mais je crois que par l’étude des usages des Éleusinies on
peut arriver à déterminer d’une manière moins vague la scène précise
ici représentée. Je veux parler du rôle des initiés de ïautel, pr,6eVre? â<p’
ésTi'a;, propre aux mystères d’Eleusis, qui, après avoir donné lieu à
bien des conjectures hasardées, a été définitivement éclairci par
Bœckh (4).
L ' initié de ï autel était Un enfant; tous les auteurs qui en parlent le
disent, et ceci est confirmé par cette circonstance que ce sont cons-
tamment les parents qui, dans les inscriptions (5), dédient les statues
de leurs rejetons élevés à cette dignité (6). On ne le prenait pas,
du reste, dans l’âge que l’on qualifiait de premier, 7TpwT/i vp.tm'a (7), mais
au suivant, dans celui des 7uaî&eç ^euvepaç ■/{hiY.ia.ç ou àaipi0a)vîîi;, pré-
cédant immédiatement l’inscription parmi les éphebes. Autrement
dit, c’était un enfant de douze à quatorze ans. Il devait être d’un sang
pur athénien (8), et de plus, appartenir aux familles les plus distin-
guées de la République, i/. 7rpoxpiTwv Àôvivatwv (q), c’est-à-dire aux races
de noblesse sacerdotale que l’on désignait par le nom d’Eupa-
trides (10). Tandis que les autres enfants étaient présentés à l’initia-
tion par leurs parents, l’initié de l’autel, choisi par la voie du sort,
yjr'pw >07wv, parmi les jeunes gens qui remplissaient les conditions vou-
(1) Apollodor. ap. Donat. ad Terent. Phorm.,
act. I, sc. 1, v. 15; Himer., Orat., xxii, 7 ; xxxm, 3.
(2) Apollodor. ap. Donat., I. c.
(3) Voy. le bas-relief dans le Musée Napoléon,
t. II, pl. xn ; Bouillon, Musée des Antiques, t. III,
pl. lviii ; Müller-Wieseler, Denkm. d. ait. Kunst.
t. II, pl. xlix, n° 608.
(4) Corp. inscr. græc., t. I, p. 443; voy. mes
Recherches archéologiques à Éleusis, p. 203-209.
(5) Corp. Inscr. græc., nos 390, 393, 406, 443,
445 et 448, Le Bas, Voyage en Grèce, Inscriptions,
Attique, nos 330-332 et 361 ; et dans mes Recher-
ches archéologiques, les nos 9 et 36.
(6) Dans le n° 444 du Corpus, la fille dont il
s’agit étant orpheline, c’est son tuteur, smTpomç,
qui fait la dédicace.
(7) La preuve en est dans le n° 406 du Corpus.
(8) Suid. et Harpocrat. v. i<(’ sari*; uMÙu.ar.^.
(9) Lexic. rhetor. ap. Bekker, Anecd. græc.,
p. 204.
(10) Dans le n° 448 du Corpus, l’enfant tient à la
fois aux Eumolpides, aux Lycomides et aux Buzy-
gides ; dans le n° 390 à la fois aux Lycomides et
aux Eumolpides; dans le n° 393 aux Eumolpides;
dans le n° 9 de mes Recherches, c’est la fille d’une
hiérophantide.
produite sur notre planche 3, comme représentant F initiation dun
enfant. Ce sujet est en effet clairement indiqué par la composition
même, et l’on sait que les enfants étaient reçus aux mystères d’Eleu-
sis (i), à ceux de Samothrace (2), ainsi qu’aux initiations dionysia-
ques (3). Mais je crois que par l’étude des usages des Éleusinies on
peut arriver à déterminer d’une manière moins vague la scène précise
ici représentée. Je veux parler du rôle des initiés de ïautel, pr,6eVre? â<p’
ésTi'a;, propre aux mystères d’Eleusis, qui, après avoir donné lieu à
bien des conjectures hasardées, a été définitivement éclairci par
Bœckh (4).
L ' initié de ï autel était Un enfant; tous les auteurs qui en parlent le
disent, et ceci est confirmé par cette circonstance que ce sont cons-
tamment les parents qui, dans les inscriptions (5), dédient les statues
de leurs rejetons élevés à cette dignité (6). On ne le prenait pas,
du reste, dans l’âge que l’on qualifiait de premier, 7TpwT/i vp.tm'a (7), mais
au suivant, dans celui des 7uaî&eç ^euvepaç ■/{hiY.ia.ç ou àaipi0a)vîîi;, pré-
cédant immédiatement l’inscription parmi les éphebes. Autrement
dit, c’était un enfant de douze à quatorze ans. Il devait être d’un sang
pur athénien (8), et de plus, appartenir aux familles les plus distin-
guées de la République, i/. 7rpoxpiTwv Àôvivatwv (q), c’est-à-dire aux races
de noblesse sacerdotale que l’on désignait par le nom d’Eupa-
trides (10). Tandis que les autres enfants étaient présentés à l’initia-
tion par leurs parents, l’initié de l’autel, choisi par la voie du sort,
yjr'pw >07wv, parmi les jeunes gens qui remplissaient les conditions vou-
(1) Apollodor. ap. Donat. ad Terent. Phorm.,
act. I, sc. 1, v. 15; Himer., Orat., xxii, 7 ; xxxm, 3.
(2) Apollodor. ap. Donat., I. c.
(3) Voy. le bas-relief dans le Musée Napoléon,
t. II, pl. xn ; Bouillon, Musée des Antiques, t. III,
pl. lviii ; Müller-Wieseler, Denkm. d. ait. Kunst.
t. II, pl. xlix, n° 608.
(4) Corp. inscr. græc., t. I, p. 443; voy. mes
Recherches archéologiques à Éleusis, p. 203-209.
(5) Corp. Inscr. græc., nos 390, 393, 406, 443,
445 et 448, Le Bas, Voyage en Grèce, Inscriptions,
Attique, nos 330-332 et 361 ; et dans mes Recher-
ches archéologiques, les nos 9 et 36.
(6) Dans le n° 444 du Corpus, la fille dont il
s’agit étant orpheline, c’est son tuteur, smTpomç,
qui fait la dédicace.
(7) La preuve en est dans le n° 406 du Corpus.
(8) Suid. et Harpocrat. v. i<(’ sari*; uMÙu.ar.^.
(9) Lexic. rhetor. ap. Bekker, Anecd. græc.,
p. 204.
(10) Dans le n° 448 du Corpus, l’enfant tient à la
fois aux Eumolpides, aux Lycomides et aux Buzy-
gides ; dans le n° 390 à la fois aux Lycomides et
aux Eumolpides; dans le n° 393 aux Eumolpides;
dans le n° 9 de mes Recherches, c’est la fille d’une
hiérophantide.