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SARCOPHAGE DU MUSÉE DE MARSEILLE.
([Planche 12.)
Un n’a publié jusqu’ici que d’informes représentations (i) du bas-
relief de la face principale du sarcophage provenant d’Arles, et con-
servé au musée de Marseille, qui fut usurpé sous les premiers empe-
reurs chrétiens par Flavius Memorius, « perfectissime, soldat jovien,
« protecteur domestique, préfet des lanciers spéculateurs du prince,
« comte de la Rive, comte de la Mauritanie Tingitane », dont il porte
l’inscription funéraire ajoutée après coup (2). Pourtant cette remar-
quable sculpture méritait une meilleure reproduction , que la Gazette
archéologique donne aujourd’hui, d’après un dessin de feu le comte
Turpin de Crissé.
Le sujet en est le combat de deux Centaures contre un lion. Si la
sculpture, un peu lourde et trop ronde, ne saurait être attribuée à une
époque plus haute que le second siècle de notre ère, la composition
est très-belle, pleine de feu et de mouvement. C’est, du reste, sûre-
ment l’imitation d’un original plus ancien et célèbre, car la même
composition, avec les figures seulement un peu plus espacées et se
développant dans un champ plus étendu, se retrouve dans une pein-
ture de Pompéi (3).
Au reste, une des figures de cette composition, celle du Centaure
qui élève une pierre avec ses deux mains au-dessus de sa tête, était
pour ainsi dire consacrée. Elle se retrouve dans la plupart des combats
des Centaures contre les Lapithes, à commencer par les métopes du
Parthénon. Dans une scène de chasse , nous la voyons sur la mo-
saïque Marefoschi (4) ; le Centaure y va lancer cette pierre sur un
tigre, cpii déchire une Centauresse renversée à terre.
Sur la face opposée du sarcophage usurpé par Flavius Memorius,
( 1 ) Lalauzières, Histoire (l’Arles, pl. xxn ;
Millin, Voyage dans le midi de la France,'t. III,
p. 151 et suiv., pl. lvi, nos 2-4 ; il en est aussi
question dans la Statistique des Bouches-du-Rhàne,
t. II, p. 390.
(2) Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la
Gaule, n° 511.
(3) Mus. Borbon., t. III, pl. li
(4) Mon. inéd. de l’Institut archéologique, t. IV.
pl. L.
SARCOPHAGE DU MUSÉE DE MARSEILLE.
([Planche 12.)
Un n’a publié jusqu’ici que d’informes représentations (i) du bas-
relief de la face principale du sarcophage provenant d’Arles, et con-
servé au musée de Marseille, qui fut usurpé sous les premiers empe-
reurs chrétiens par Flavius Memorius, « perfectissime, soldat jovien,
« protecteur domestique, préfet des lanciers spéculateurs du prince,
« comte de la Rive, comte de la Mauritanie Tingitane », dont il porte
l’inscription funéraire ajoutée après coup (2). Pourtant cette remar-
quable sculpture méritait une meilleure reproduction , que la Gazette
archéologique donne aujourd’hui, d’après un dessin de feu le comte
Turpin de Crissé.
Le sujet en est le combat de deux Centaures contre un lion. Si la
sculpture, un peu lourde et trop ronde, ne saurait être attribuée à une
époque plus haute que le second siècle de notre ère, la composition
est très-belle, pleine de feu et de mouvement. C’est, du reste, sûre-
ment l’imitation d’un original plus ancien et célèbre, car la même
composition, avec les figures seulement un peu plus espacées et se
développant dans un champ plus étendu, se retrouve dans une pein-
ture de Pompéi (3).
Au reste, une des figures de cette composition, celle du Centaure
qui élève une pierre avec ses deux mains au-dessus de sa tête, était
pour ainsi dire consacrée. Elle se retrouve dans la plupart des combats
des Centaures contre les Lapithes, à commencer par les métopes du
Parthénon. Dans une scène de chasse , nous la voyons sur la mo-
saïque Marefoschi (4) ; le Centaure y va lancer cette pierre sur un
tigre, cpii déchire une Centauresse renversée à terre.
Sur la face opposée du sarcophage usurpé par Flavius Memorius,
( 1 ) Lalauzières, Histoire (l’Arles, pl. xxn ;
Millin, Voyage dans le midi de la France,'t. III,
p. 151 et suiv., pl. lvi, nos 2-4 ; il en est aussi
question dans la Statistique des Bouches-du-Rhàne,
t. II, p. 390.
(2) Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la
Gaule, n° 511.
(3) Mus. Borbon., t. III, pl. li
(4) Mon. inéd. de l’Institut archéologique, t. IV.
pl. L.