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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 1.1875

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Nr. 5
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Lenormant, François: La Vénus du Liban
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Lenormant, François: [Text)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25048#0110

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— 102 —

primitif de la Vénus de Cypre en deuil d’Adonis et celui d’Ériphyle, il
semble que nous ayons la clef de l’origine de la légende qui racontait
que le collier d’EriphvIe était conservé à Amathonte dans le temple
de Vénus et d’Adonis (i).
Un vase de la Basilicate, conservé à Naples (2), représente d’une
manière différente la station désolée d’Aphrodite au tombeau d’Adonis.
Ce tombeau est formé d’un soubassement de trois degrés, rappelant
les pyramides asiatiques à étages successivement en retraite, et surtout
la métamorphose des trois filles de Cinvras (3) en degrés (4). après la
mort de leur frère; une colonne ionique, surmontée d’un vase et gar-
nie' de bandelettes, s’élève sur ce soubassement. Aphrodite, non voilée
et le front ceint d’une stéphané radiée, est assise sur les degrés, em-
brassant la colonne du tombeau de son bras droit; sa tête s’incline
avec tristesse, et (‘Ile y porte la main droite pour la soutenir, avee le
geste de deuil que nous avons étudié. Des deux côtés, la vieille nour-
rice en cheveux blancs d’Adonis, et une suivante de la déesse, qui est
peut-être Pitho ou plutôt Béroé (5), apportent des offrandes au sé-
pulcre.
François LENORMANT.

.l’ai eu l’occasion, il y a peu de semaines, d’étudier en original le vase de sardonyx
du trésor de l’abbaye de Saint-Maurice en Valais, et j’ai pu me convaincre par cet
examen que tous les dessins qui en ont été jusqu’ici publiés, même celui de
M. Aubert, quelque remarquable qu’il soit, étaient loin de donner une idée de la
grandeur et de la beauté du style des figures de ce monument, qui est encore tout
à fait grec. Quant au sujet du bas-relief qui orne le vase, sujet très-embarrassant
au premier aspect, je partage entièrement l’opinion que M. le baron de Wilde s’en
est formée depuis plusieurs années déjà (6), et qui avait été aussi celle de Cave-
doni (7). d’y vois avec ces deux savants l’épisode d’Achille à Scyros, se faisant
reconnaître au milieu des filles de Lycomède, tel qu’il est raconté par la plupart
des mythographes (8), et qu’il n’apparaît que postérieurement à l’époque de la

(1) Pausan.; IX, 41,2. — A la fin de la tablette
assyrienne qui contient le récit épique de la des-
cente d’Istar aux enfers (dans mon Choix de textes
cunéiformes, n° 30), il est question d’un collier
mystérieux, qui a été enlevé à la déesse en même
temps que Doûzi ou Tammouz, et que les pleureurs
et les pleureuses déposent dans te cercueil avec
le jeune dieu.
(2) Millingen, Ceintures de vases, pl. xxxix ;
Mus. Borbon., t. IV, pl. xx ; Êl. des mon. céra-
mogr., t. IV, pl. lxxxviii; Heydemann, Vasen-
samml. des Mus. zu Neapel, n° 3126.
(3) Apollodor., III, 14, 3.

(4) Ovid., Metarn., VI, v. 08 et s.; cf. Ch. Le-
normant, Nouv. gui. mythol., p. 52.
(5) Nonn., Dionys., xu, v. 155.
(G) Aubert, Trésor de St-Muurice, p. 156.
(7) Lettre de mars 1864, citée dans Aubert,
p. 155. L’illustre archéologue de Modène ne con-
naissait, du reste, le monument que par un dessin
inexact, ce qui a occasionné des erreurs dans plu-
sieurs détails de son explication.
(8) Apollodor., III, 13, 8; Schol. ad Iliad. I,
v. 668, etï, v. 326 ; Hvgin., Fab. 96 ; Bion, Idyll.
II, v. 15; Ovid., Metarn., XIII, 162 et s.; Stat.,
Achill., I, v. 206 et s., II et III; Nicephor., Pro-
 
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