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de l’époque des Antonins. Pourtant il en est une qui offre une certaine
ressemblance avec l’effigie de Tétricus.
Ces têtes ont toutes les yeux vides par suite de la disparition des
plaques d’émail qui figuraient la sclérotique et les prunelles. Une
barbe courte, aux contours durement accusés, des cheveux tombant en
mèches droites sur un front déprimé, donnent aux deux dernières,
avec ces yeux creux et sombres, une expression plus désagréable que
sympathique. Elles sont notablement inférieures comme travail à
celle d’Antonin et portent tout le cachet des œuvres d’un artiste pro-
vincial.
Louis REYON.
Le Cabinet des Médailles possède une pâte de verre imitant une intaille sur
émeraude, laquelle porte rinscription
HPflAOYT
PA PXOYTYBE PY
A C
avec au-dessous un poisson de forme fantastique (1). M. Chabouillet dit, au sujet
de cette pièce : « On peut traduire la légende, malgré son incorrection, Hérodote,
Eparque ou Archonte de l’Ibérie. » Je ne saurais accepter cette lecture, et il me
semble reconnaître ici, sans hésitation possible, avec deux fautes d’iotacisme :
'HpaAou T[ex]papyci'j Tuëepuz;, pour Tlêspiaç, « Tibériade du tétrarque Hérode. » Ti-
bériade avait été fondée, en effet, eu l’honneur de l’empereur Tibère, par le té-
trarque Hérode Antipas (2). L’inscription de la pâte de verre, qui est pourtant
incontestablement antique, reproduit, sauf ses,fautes d’orthographe, les légendes
des monnaies de bronze frappées par ce prince à Tibériade (3). La figure du pois-
son fait allusion aux grandes pêcheries du lac de Tibériade, non moins célèbres
chez Josèphe (4) et dans le Talmud (8) que dans l’Évangile. On connaît un certain
nombre d’intailles antiques qui portent inscrits ainsi des noms de villes (6).
Marius BOUSSIGUES.
(1) Chabouillet, Catalogue général des camées ,
etc., de la Bibliothèque Impériale, n° 3484.
(2) Joseph., Ant. Jud., XVIII, 2, 3 ; Plin.,
Hist. nat., V, 13.
(3) Madden, History ofjeivishcoinage,p. 97 et s.
(4) Bell, jud., III, 10, 7.
(3) Neubauer, Géographie du Talmud, p. 23.
(6) Corp. inscr. græc., nos 7033-7037.
de l’époque des Antonins. Pourtant il en est une qui offre une certaine
ressemblance avec l’effigie de Tétricus.
Ces têtes ont toutes les yeux vides par suite de la disparition des
plaques d’émail qui figuraient la sclérotique et les prunelles. Une
barbe courte, aux contours durement accusés, des cheveux tombant en
mèches droites sur un front déprimé, donnent aux deux dernières,
avec ces yeux creux et sombres, une expression plus désagréable que
sympathique. Elles sont notablement inférieures comme travail à
celle d’Antonin et portent tout le cachet des œuvres d’un artiste pro-
vincial.
Louis REYON.
Le Cabinet des Médailles possède une pâte de verre imitant une intaille sur
émeraude, laquelle porte rinscription
HPflAOYT
PA PXOYTYBE PY
A C
avec au-dessous un poisson de forme fantastique (1). M. Chabouillet dit, au sujet
de cette pièce : « On peut traduire la légende, malgré son incorrection, Hérodote,
Eparque ou Archonte de l’Ibérie. » Je ne saurais accepter cette lecture, et il me
semble reconnaître ici, sans hésitation possible, avec deux fautes d’iotacisme :
'HpaAou T[ex]papyci'j Tuëepuz;, pour Tlêspiaç, « Tibériade du tétrarque Hérode. » Ti-
bériade avait été fondée, en effet, eu l’honneur de l’empereur Tibère, par le té-
trarque Hérode Antipas (2). L’inscription de la pâte de verre, qui est pourtant
incontestablement antique, reproduit, sauf ses,fautes d’orthographe, les légendes
des monnaies de bronze frappées par ce prince à Tibériade (3). La figure du pois-
son fait allusion aux grandes pêcheries du lac de Tibériade, non moins célèbres
chez Josèphe (4) et dans le Talmud (8) que dans l’Évangile. On connaît un certain
nombre d’intailles antiques qui portent inscrits ainsi des noms de villes (6).
Marius BOUSSIGUES.
(1) Chabouillet, Catalogue général des camées ,
etc., de la Bibliothèque Impériale, n° 3484.
(2) Joseph., Ant. Jud., XVIII, 2, 3 ; Plin.,
Hist. nat., V, 13.
(3) Madden, History ofjeivishcoinage,p. 97 et s.
(4) Bell, jud., III, 10, 7.
(3) Neubauer, Géographie du Talmud, p. 23.
(6) Corp. inscr. græc., nos 7033-7037.