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bonne (i), figures où le style est le même, el où certaines v données
typiqiies dans les proportions du corps humain se reproduisent exac-
tement. L’unité de cette école et le caractère propre à ses œuvres,
dont on pourrait citer quelques autres dans diverses collections de
France, étaient surtout frappants dans les galeries françaises de
Y Histoire du travail h l’Exposition Universelle de 1867, où presque tous
les échantillons jusqu’à présent connus s’en trouvaient rassemblés.
En analysant les particularités esthétiques des œuvres de cette école
gauloise, il serait facile d’y signaler déjà quelques-unes des qualités
et quelques-uns des défauts qui, dans des siècles bien postérieurs,
sont devenus propres à la sculpture française, preuve remarquable
de la permanence des aptitudes et des tendances de race dans la
population de notre pays. Bien qu’ayant travaillé déjà sous la domi-
nation romaine, cette école ne tient en rien à la sculpture des Ro-
mains ; elle procède directement des écoles grecques, dont elle ar-
range les traditions à sa manière. C’est par Marseille que cette
influence de l’art hellénique pénétra dans la Gaule, sans passer par
l'Italie. Il ne faut pas oublier ici, car c’est un fait capital dans cette
question, que le grand sculpteur et toreuticien sorti du pays des Ar-
vernes vers l’époque même où ont été exécutés les bronzes comme
l’Apollon du Vieil-Evreux, et appelé à Rome pour exécuter le colosse
de Néron, portait un nom grec, Zénodore, et aimait tout spécialement
à copier les pièces de la vieille argenterie grecque, les vases de Ca-
lamis (2).
On remarquera que les images d’Apollon paraissent avoir tenu un
rang particulièrement important parmi les sujets favoris des artistes
de cette école, que l’on peut qualifier de gallo-grecque. C’est sans
doute le résultat de l’assimilation qui avait été établie entre Apollon
et le dieu gaulois Belenus (3).
François LENORMANT.
(I) Rever, Description d’une statue fruste de
bronze doré, Évreux, 1824; Adr. de Longpérier,
Catalogue des bronzes du Musée du Louvre, n° 71.
(2) PJin., Hist. pat., XXXIV, 7, 18.
(3) D. Martin, Religion des Gaulois, 1.1, p. 378
et suiv.
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bonne (i), figures où le style est le même, el où certaines v données
typiqiies dans les proportions du corps humain se reproduisent exac-
tement. L’unité de cette école et le caractère propre à ses œuvres,
dont on pourrait citer quelques autres dans diverses collections de
France, étaient surtout frappants dans les galeries françaises de
Y Histoire du travail h l’Exposition Universelle de 1867, où presque tous
les échantillons jusqu’à présent connus s’en trouvaient rassemblés.
En analysant les particularités esthétiques des œuvres de cette école
gauloise, il serait facile d’y signaler déjà quelques-unes des qualités
et quelques-uns des défauts qui, dans des siècles bien postérieurs,
sont devenus propres à la sculpture française, preuve remarquable
de la permanence des aptitudes et des tendances de race dans la
population de notre pays. Bien qu’ayant travaillé déjà sous la domi-
nation romaine, cette école ne tient en rien à la sculpture des Ro-
mains ; elle procède directement des écoles grecques, dont elle ar-
range les traditions à sa manière. C’est par Marseille que cette
influence de l’art hellénique pénétra dans la Gaule, sans passer par
l'Italie. Il ne faut pas oublier ici, car c’est un fait capital dans cette
question, que le grand sculpteur et toreuticien sorti du pays des Ar-
vernes vers l’époque même où ont été exécutés les bronzes comme
l’Apollon du Vieil-Evreux, et appelé à Rome pour exécuter le colosse
de Néron, portait un nom grec, Zénodore, et aimait tout spécialement
à copier les pièces de la vieille argenterie grecque, les vases de Ca-
lamis (2).
On remarquera que les images d’Apollon paraissent avoir tenu un
rang particulièrement important parmi les sujets favoris des artistes
de cette école, que l’on peut qualifier de gallo-grecque. C’est sans
doute le résultat de l’assimilation qui avait été établie entre Apollon
et le dieu gaulois Belenus (3).
François LENORMANT.
(I) Rever, Description d’une statue fruste de
bronze doré, Évreux, 1824; Adr. de Longpérier,
Catalogue des bronzes du Musée du Louvre, n° 71.
(2) PJin., Hist. pat., XXXIV, 7, 18.
(3) D. Martin, Religion des Gaulois, 1.1, p. 378
et suiv.
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