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accourt, échevelée, à demi vêtue, les bras étendus, poussant des cris,
tandis qu’Amphitryon tire son épée. Tous ces traits se retrouvent
dans la peinture murale trouvée à Herculanum au siècle dernier (i),
laquelle paraît formellement découler du même prototype original,
mais simplifié par la suppression d’un certain nombre de figures
secondaires, qu’y ajoute la description de Philostrate. Une de ces sup-
pressions est pourtant importante, c’est celle de Tirésias, cpri va pro-
phétiser l’avenir du jeune héros ; à sa place, la peinture d’Herculanum
ajoute le pédagogue qui porte dans ses bras le petit Iphiclès et dont
ne parle pas l’écrivain. Dans le bas-relief du Vatican (2), les deux
figures d’Amphitryon et d’Alcmène sont pareilles à celles de la pein-
ture ; l’Hercule luttant contre les serpents est à terre entre eux deux ;
Iphiclès a été omis.
De cette rapide revue il résulte, je crois, que toutes les figures con-
nues d’Hercule étouffant les serpents ont été puisées dans des com-
positions plus développées. La source première de ces représenta-
tions paraît avoir été le tableau de Zeuxis, car rien n’indique jusqu’à
présent que l’art archaïque eût traité ce sujet. Mais de bonne heure
aussi on prit l’habitude d’isoler souvent, dans les compositions de
ce genre, la figure d’Hercule, et d’en faire des statues détachées,
qui se plaçaient aussi bien seules qu’en face d’un Iphiclès également
emprunté au prototype originaire. Le bronze de Naples, avec sa base
décorée de dix Travaux en bas-relief, n’a certainement jamais eu de
pendant. Il en était de même de la statue à laquelle Martial fait
allusion, et de celle à laquelle est consacrée une épigramme anonyme
de l’Anthologie (3).
François LENORMANT.
(I) Pitt. d’Ercolano, t. I, pl. vu; Mus. Borbon., I (2) Visconti, Mus. Pio-Clem., t. IV, pl. xxxvm.
t. IX, pl. liv. I (3) Brunck, Analect., t. III, p. 209.
accourt, échevelée, à demi vêtue, les bras étendus, poussant des cris,
tandis qu’Amphitryon tire son épée. Tous ces traits se retrouvent
dans la peinture murale trouvée à Herculanum au siècle dernier (i),
laquelle paraît formellement découler du même prototype original,
mais simplifié par la suppression d’un certain nombre de figures
secondaires, qu’y ajoute la description de Philostrate. Une de ces sup-
pressions est pourtant importante, c’est celle de Tirésias, cpri va pro-
phétiser l’avenir du jeune héros ; à sa place, la peinture d’Herculanum
ajoute le pédagogue qui porte dans ses bras le petit Iphiclès et dont
ne parle pas l’écrivain. Dans le bas-relief du Vatican (2), les deux
figures d’Amphitryon et d’Alcmène sont pareilles à celles de la pein-
ture ; l’Hercule luttant contre les serpents est à terre entre eux deux ;
Iphiclès a été omis.
De cette rapide revue il résulte, je crois, que toutes les figures con-
nues d’Hercule étouffant les serpents ont été puisées dans des com-
positions plus développées. La source première de ces représenta-
tions paraît avoir été le tableau de Zeuxis, car rien n’indique jusqu’à
présent que l’art archaïque eût traité ce sujet. Mais de bonne heure
aussi on prit l’habitude d’isoler souvent, dans les compositions de
ce genre, la figure d’Hercule, et d’en faire des statues détachées,
qui se plaçaient aussi bien seules qu’en face d’un Iphiclès également
emprunté au prototype originaire. Le bronze de Naples, avec sa base
décorée de dix Travaux en bas-relief, n’a certainement jamais eu de
pendant. Il en était de même de la statue à laquelle Martial fait
allusion, et de celle à laquelle est consacrée une épigramme anonyme
de l’Anthologie (3).
François LENORMANT.
(I) Pitt. d’Ercolano, t. I, pl. vu; Mus. Borbon., I (2) Visconti, Mus. Pio-Clem., t. IV, pl. xxxvm.
t. IX, pl. liv. I (3) Brunck, Analect., t. III, p. 209.