LES FOUILLES RÉCENTES DE L’ACROPOLE D’ATHÈNES 33
moins, les principales œuvres de l’école attique, celles dont la découverte a fait quelque
bruit, dont la publication a semblé utile aux savants, et dont l’étude pourra nous
apprendre beaucoup sur les procédés, les mérites et le genre d’esprit des artistes. Les
planches annexées à notre travail et que M. Dujardin a exécutées d’après celles des
Musées d'Athènes (photographies de Rhomaïdès) permettront aux lecteurs de la Gazette
archéologique d’apprécier l’importance des découvertes que nous leur signalons1.
II.
Nous n’avons pas seulement des œuvres qui prouvent l’activité de l’école attique;
nous connaissons un assez grand nombre de noms des maîtres qui la composaient. Il y
a une dizaine d’années, on pouvait déjà signaler des sculpteurs que 1 ’épigrapliie avait
fait connaître, Gorgias, Aristiôn, Epistémôn, Kallonidès. —Gorgias reste dans l’ombre3.
— Aristiôn de Paros est en pleine lumière. Il a orné à Athènes le tombeau du brave et
sage Antilokhos, découvert en septembre 18583 ; M. Lœschcke pense que ce n’était ni
une stèle ni une statue qui le surmontait, mais une colonne avec un animal funéraire,
sphinx ou sirène4. Aristiôn a sculpté à Mérenda, en Mésogie, le tombeau de la vierge
Phrasikléia; Lolling et Lœschcke croient que c’était une statue qu’il y avait mise5. 11
a décoré le tombeau dit de Xénophantos, avec une statue virile qui pose le pied en
avant6. — Epistémôn a fait le monument d’Hippostratos, trouvé au Nord-Ouest du cap
Sounion7. —Kallonidès, celui d’un certain Antidotos, à Athènes8. Celui-ci est le seul
dont on puisse parler, au moins par conjecture. S’y trouvait-il un personnage en
relief comme sur le monument d’Aristiôn par Aristoklès? M. Otto Liiders ne l’assurait
point, et M. Lœschcke pense qu’il y avait seulement une image de lion sur la base9.
— A ces noms un peu obscurs on en joint de plus brillants. Pour les premiers
temps de l’école, ce sont ceux d’Endoios et d’Aristoklès. Endoios a fait une statue
assise d’Athéna, en bois; il y en eut au moins trois copies en marbre : l’une pour
Dœrpfeld, aujourd’hui directeur de l’Institut allemand, a
faites dans le cours de ces dernières années, non sans
s’attirer quelquefois de vives attaques (en particulier celle
de M. Petersen au sujet des Karyatides de l’Erechthéion).
1. Au moment où nous corrigeons ces épreuves, nous
recevons le fascicule de janvier 1888 de la Gazelle des
Beaux-Arts, dans lequel M. S. Reinach consacre quelques
pages aux découvertes de l’Acropole d’Athènes. Cf. Franz
Winter (Jahrbuch. 1887. 4° cahier) et Ernest A. Gardner
(Journal ofhell. slud. 1887. p. 159.
2. Inscr. trouvée en 1858 (Lœwy, Inschriften yriecli.
Bildhauer. 1885, n° 36). Pline dit qu’il existait vers
l’Olympiade 87.
3. Lœwy, n° 11 ; C. I. Allie., I, 456; Pittakis, E». oq.y,
de 1838; Hirchfeld, Arch. Xeil., de 1872 (p. 19, pl. 60).
4. Lœschcke, MM., III, 1879.
5. Lœwy, n» 12, C. I. Allie., I, 469 ; lîangabé, Anliq.
hellén., I, 28; Lolling et Lœschcke, Mitlh., IV, 1879,
p. 10 et 300.
6. On sait que M. Stéph. Koumanoudis avait dit que
c’était la tombe de Xénophantos, Parien ; de même Kirch-
hoff. M. Lolling pense que c’est un tombeau — de qui?
nous l’ignorons — où il est dit qu’un Parien est, non
point le mort qui y repose, mais le sculpteur qui y a
travaillé : c’est Aristiôn qu’admet M. Lolling.
7. Chapelle de "Ayio; Nixo'Xao;. Rangabé, Anliq. hellén.,
II, 248 sqq. C. I. Atlic., 471. Lœwy, n° 13.
8. Base trouvée en 1872 dans la propriété Mêlas. G. I.
Allie., I, 483. Lœwy, n° 14.
9. Liiders, liermès, VII, 1873, p. 258 ; Lœschcke, Millh.
IV, 1879, p. 301.
GÀZETTlî ARCHÉOLOGIQUF.
— ANNÉE 1888.
O
moins, les principales œuvres de l’école attique, celles dont la découverte a fait quelque
bruit, dont la publication a semblé utile aux savants, et dont l’étude pourra nous
apprendre beaucoup sur les procédés, les mérites et le genre d’esprit des artistes. Les
planches annexées à notre travail et que M. Dujardin a exécutées d’après celles des
Musées d'Athènes (photographies de Rhomaïdès) permettront aux lecteurs de la Gazette
archéologique d’apprécier l’importance des découvertes que nous leur signalons1.
II.
Nous n’avons pas seulement des œuvres qui prouvent l’activité de l’école attique;
nous connaissons un assez grand nombre de noms des maîtres qui la composaient. Il y
a une dizaine d’années, on pouvait déjà signaler des sculpteurs que 1 ’épigrapliie avait
fait connaître, Gorgias, Aristiôn, Epistémôn, Kallonidès. —Gorgias reste dans l’ombre3.
— Aristiôn de Paros est en pleine lumière. Il a orné à Athènes le tombeau du brave et
sage Antilokhos, découvert en septembre 18583 ; M. Lœschcke pense que ce n’était ni
une stèle ni une statue qui le surmontait, mais une colonne avec un animal funéraire,
sphinx ou sirène4. Aristiôn a sculpté à Mérenda, en Mésogie, le tombeau de la vierge
Phrasikléia; Lolling et Lœschcke croient que c’était une statue qu’il y avait mise5. 11
a décoré le tombeau dit de Xénophantos, avec une statue virile qui pose le pied en
avant6. — Epistémôn a fait le monument d’Hippostratos, trouvé au Nord-Ouest du cap
Sounion7. —Kallonidès, celui d’un certain Antidotos, à Athènes8. Celui-ci est le seul
dont on puisse parler, au moins par conjecture. S’y trouvait-il un personnage en
relief comme sur le monument d’Aristiôn par Aristoklès? M. Otto Liiders ne l’assurait
point, et M. Lœschcke pense qu’il y avait seulement une image de lion sur la base9.
— A ces noms un peu obscurs on en joint de plus brillants. Pour les premiers
temps de l’école, ce sont ceux d’Endoios et d’Aristoklès. Endoios a fait une statue
assise d’Athéna, en bois; il y en eut au moins trois copies en marbre : l’une pour
Dœrpfeld, aujourd’hui directeur de l’Institut allemand, a
faites dans le cours de ces dernières années, non sans
s’attirer quelquefois de vives attaques (en particulier celle
de M. Petersen au sujet des Karyatides de l’Erechthéion).
1. Au moment où nous corrigeons ces épreuves, nous
recevons le fascicule de janvier 1888 de la Gazelle des
Beaux-Arts, dans lequel M. S. Reinach consacre quelques
pages aux découvertes de l’Acropole d’Athènes. Cf. Franz
Winter (Jahrbuch. 1887. 4° cahier) et Ernest A. Gardner
(Journal ofhell. slud. 1887. p. 159.
2. Inscr. trouvée en 1858 (Lœwy, Inschriften yriecli.
Bildhauer. 1885, n° 36). Pline dit qu’il existait vers
l’Olympiade 87.
3. Lœwy, n° 11 ; C. I. Allie., I, 456; Pittakis, E». oq.y,
de 1838; Hirchfeld, Arch. Xeil., de 1872 (p. 19, pl. 60).
4. Lœschcke, MM., III, 1879.
5. Lœwy, n» 12, C. I. Allie., I, 469 ; lîangabé, Anliq.
hellén., I, 28; Lolling et Lœschcke, Mitlh., IV, 1879,
p. 10 et 300.
6. On sait que M. Stéph. Koumanoudis avait dit que
c’était la tombe de Xénophantos, Parien ; de même Kirch-
hoff. M. Lolling pense que c’est un tombeau — de qui?
nous l’ignorons — où il est dit qu’un Parien est, non
point le mort qui y repose, mais le sculpteur qui y a
travaillé : c’est Aristiôn qu’admet M. Lolling.
7. Chapelle de "Ayio; Nixo'Xao;. Rangabé, Anliq. hellén.,
II, 248 sqq. C. I. Atlic., 471. Lœwy, n° 13.
8. Base trouvée en 1872 dans la propriété Mêlas. G. I.
Allie., I, 483. Lœwy, n° 14.
9. Liiders, liermès, VII, 1873, p. 258 ; Lœschcke, Millh.
IV, 1879, p. 301.
GÀZETTlî ARCHÉOLOGIQUF.
— ANNÉE 1888.
O