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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 11-12
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Prou, Maurice: Inscriptions carolingiennes: des cryptes de Saint-Germain d'Auxerre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0329

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INSCRIPTIONS CAROLINGIENNES

DES CRYPTES DE SAINT-GERMAIN DAUXERRE

Le moine Raoul Glaber rapporte que, pendant son séjour à l’abbaye de Saint-Germain
d’Auxerre, vers l’an 100*2 il fut prié par ses frères de restaurer les inscriptions des
autels, composées jadis par de savants maîtres, mais qui, déjà vieilles, étaient devenues
presque entièrement illisibles1 2. Il répara les inscriptions des vingt-deux autels de la
grande église, c’est-à dire qu’il rétablit les vers hexamètres qui les composaient3. Son
habileté4 éveilla la jalousie dans l’âme de l’abbé et de quelques moines qui détruisirent
son œuvre5. Mais Raoul avait aussi appliqué ses connaissances littéraires à la réparation
des épitaphes des saints6. II ne dit pas que cette partie de son travail ait été anéantie.
La crainte d’attirer sur eux la colère des saints avait sans doute arrêté ses ennemis.

M. Alfred Ramé avait été amené par la lecture du texte de Raoul Glaber à rechercher
ces épitaphes dans les cryptes de Saint-Germain d’Auxerre; car c’est là qu’au ixB siècle
avaient été déposés les corps saints conservés dans l’abbave auxerroise ; c’est donc là
que se trouvaient les épitaphes mentionnées par Raoul7.

1. Sur cette date, voyez Raoul Glaber, éd. Prou, pré-
face, p. VI.

2. Rodulfi Glabri Historiarum libri quinque, 1. V, c. i,
§ 8, éd. Prou, p. 120 : « Preterea egomet, quondara roga-
tus a conservis et fratribus nostris ejusdem loci ut altario-
rum titulos, qui a scolasticis viris compositi olim fuerant,
sed vetustate, ut pene cuncta, fatescente minime compa-
rebant, reformarem ; quod, ut competens erat, libenti
animo quomodo valebam adimplere studui. »

3. « Ecclesie denique majoris erant altaria numéro
viginti duo, quibus, ut decens erat, titulis synopi de versi-
bus exametris convenienter digestis sanctorumque epita-
phiis reparatis, religiosorum etiam virorum quorundam
tumulos itidem perhornare euravi. » Ibidem, p. 120.

4. Raoul Glaber a inséré dans son Histoire deux pièces
de vers de sa composition, l’une au livre III, c. ix, § 33,
p. 82, l’autre au § 40 du même chapitre, p. 89.

5. « Is autem veneno invidie infecit abbatem cum ali-
quibus monachis, conpellens in tantum adversum me
odium ut prescriptos altariorum titulos destruerent uni-
versos. » L. V, c. î, § 8.

6. « Sanctorumque epitaphiis reparatis. » Voyez plus

haut, la note 3.

7. Dès le xvn° siècle Dom Cottron avait cru trouver des
restes de l’œuvre de Raoul Glaber sur le mur de la crypte
qui avoisine le tombeau de saint Alode; mais l’inscription
était trop effacée pour qu’on pût la lire; maintenant il n’y
a plus aucune trace de lettres. D. Cottron attribuait encore
à Raoul Glaber la composition du iilulus d’un autel de la
crypte, celui de saint Laurent; voici le texte tel qu’il nous
l’a transmis : « Hoc altare consecratum est in honorem
sancti Laurentii et Vincentii levitarum et martyrum et
sancti Leodegarii sanctorumque I nnocentium atque omnium
sanctorum. » Nous n’avons plus aucun moyen d’apprécier
la valeur de l’hypothèse de Dom Cottron. Mais Raoul
Glaber nous dit qu’il avait orné d’inscriptions les tombeaux
de quelques religieux personnages. Or ou voyait jadis dans
le cloître l’inscription tumulaire d’un personnage, proba-
blement un moine, nommé Theodericus. C’était, selon
toute vraisemblance, l’œuvre de Raoul Glaber, comme l'a
si bien remarqué Dom Cottron. Non seulement le style
des vers paraît indiquer le xie siècle ; mais les caractères
paléographiques que nous pouvons apprécier, grâce à une
copie du savant bénédictin, amènent à la même conclu-
sion. Lebeuf a donné le texte de cette inscription dans les
Mémoires concernant l’histoire ecclés. et civile d’Auxerre
 
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