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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 5-6
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Yriarte, Charles: Maitre Hercule de Pesaro, [2]: orfèvre et graveure d'épées au XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0149

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MAITRE HERCULE DE PESARO

ORFEVRE ET GRAVEUR d’ÉPÉES AU

XVe SIÈCLE

(Planches 19 et 20.)

[Suite et fin').

Quoique nous ne donnions point pour complet le catalogue des œuvres de maître
Hercule, les trente à trente-cinq pièces qui composent notre dossier suffisent à le bien
caractériser. Il gravait des lames d’épées, presque toujours sur fond d’or, et sculptait
les gaines en cuir repoussé ; par conséquent, il joignait à sa qualité de graveur le talent
d’un habile modeleur; enfin, il montait lui-même ou faisait monter dans son atelier
les lames qu’il fournissait à ses clients; parfois même, il les enrichissait de nielles,
telle l’arme au blason de Ferrare, faite pour le duc d’Este, qui figure à l’Armeria de
Turin. Ces lames étaient la plupart du temps marquées d'une tour, c’est la marque
des épées offertes par le pape Alexandre VI aux divers souverains de son temps et celle
du stocco de Bogislaw qui figure au Musée Hohenzollern à Monbijou de Berlin. Parfois,
cependant, Hercule enrichissait de ses compositions des épées marquées d’un autre
signe ; ce qui nous prouve qu’il n’était point spécialement ce qu’on appelait alors un
forgeron cl’épées [s'il en eût, été ainsi, il serait resté fidèle à sa marque), mais qu’on
lui confiait des armes de toutes provenances et qu’il exerçait sa verve sur le métal du
premier armurier venu. Le maître était « Aurifex » ; on sait que sous cette dénomination
sont désignés les plus fins génies de la Proto-Renaissance ; il a fait de tout : des bijoux
proprement dits, des poignées d’épée, de la sculpture; et nous montrerons de lui des
dessins qui sont d’un maître. L’enquête a prouvé qu’il s’était fait une spécialité de
l’arme appelée cinque-dea et que sa renommée avait rayonné au delà des limites de
ntalie, puisque nous l’avons vu travailler pour l’empereur d’Allemagne. Quatre épées
seulement, nous l’avons dit, figurent dans son œuvre à côté de trente-une lames
courtes. C’est pourtant dans le Stocco italien, l’épée d’apparat, du type de l’épée de
César Borgia, qu’il s’est pleinement révélé ; aussi l’a-t-il signée avec jactance, en lettres
monumentales. Cette œuvre, nous l’avons dit, n’est pas antérieure à 1493, et ne peut
pas être datée plus tard que 1499; l’inscription quelle porte : CES. BORG. CARD. VAL...
nous dit en effet le nom de celui qui l’avait fait faire, et César Borgia, qui prend la
pourpre en 1493, l’a déjà rejetée en 1499.

I. Voir plus haut, Gazette archéologique, p. 65.
 
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