Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

DOI Heft:
Nr. 5-6
DOI Artikel:
Théoxénou, M.: Les fouilles récentes de l'Acropole d'Athenes, [3]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0120

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
102 LES FOUILLES RÉCENTES DE L’ACROPOLE D’ATHÈNES

vêtements. Elles garderont leurs belles robes polychromées, leurs ornements de
métal, leur attitude chaste ; mais leur élégance, d’austère qu’elle était, deviendra
plus aisée.

Peut-être beaucoup des voyageurs qui montent les voir, s’en vont en répétant ce que
Fauvel pensait des marbres d’Égine et ce qu’il dit à Pouqueville : « Ni grâce, ni
correction : c’est de l’hyperantique qui n’a que cela pour mérite. » Répétons au moins
ce que Fauvel ajoutait à ce jugement sommaire : « Une chose incontestable, c’est que
ceux qui les ont trouvées, n’ont point perdu leur temps. » Nous voudrions qu’il en fût
de même de ceux qui les auront, avec nous, étudiées — si incomplètement que ce
soit — et admirées ; mais ce n’est qu’une bien courte visite et qu’une promenade bien
rapide au milieu de pareilles choses. Quel qu’ait été le talent des autres maîtres
immortels de la Grèce, ce n’est point sans un vif sentiment d’admiration que nous
quitterons les Primitifs Attiques du siècle des Pisistratides. Ce n’est point faire tort
à Phidias, à Praxitèle et à Skopas, que de reparler des vieux sculpteurs après ce qu’on
leur a déjà consacré d’articles, de dissertations et de livres. N’est-ce pas d’eux qu’un
éminent critique écrivait, il y a une vingtaine d’années : « On sent percer, sous des
formes sèches et comprimées, un effort de vie, un besoin de liberté, d’élégance, de
richesse, et le goût de l’ajustement : partout se trahit une secrète aspiration vers
l’idéal1. » Cela suffit pour justifier la promenade un peu brève que nous venons de
faire : il faut nous résigner au moins à beaucoup d’omissions que l’on pardonnera.
Nous espérons que c’en est assez pour prouver qu’Athènes possède une collection
absolument incomparable et qu’il y a, au sommet de la colline sainte, un musée unique
où il est bon de passer parfois quelques heures : c”est du temps bien employé que
celui qu’on daignera consacrer à l’examen de ces merveilles auxquelles restera attaché
le nom de Kavvadias. Nous acceptons volontiers le reproche de n’avoir pas ôté complet
et de n’avoir essayé qu’une étude bien sommaire : l’attention du monde savant restera
longtemps fidèle à cette belle École Archaïque, et le charme de ses marbres ramènera
toujours vers ce pays, suivant une belle expression de François Lenormant,
« quiconque a une fois bu à la coupe des séductions de son soleil, de sa nature et de
ses souvenirs2. »

Athènes, mars 1888. M. K. THÉOXÉNOU.

1. Beulé, Phidias, drame antique. Introduction, p. 63.
Albert Dumont a dit depuis que les maîtres très anciens
nous sont « d'autant plus chers que la décadence a été très
rapide, après la période si brève de la perfection. En
outre, ils ont le mérite de nous donner l’instruction la
plus facile à comprendre et de nous révéler les secrets du
génie » (Monum. grecs de 1878).

2. Fr. Lenormant, Voie sacrée, I, p. 460. — Je n’ou-
blie pas de mentionner l’intéressant article de M. A. E.
Gardner, directeur de l’Ecole anglaise d’Athènes (liecently
discovered archaic statues dans le Journal ofhellenic studies,

l. VIII, li-vr. I, p. 159 à 163), et le travail de M. Th.
Sophoulis auquel M. Mylonas se propose, croyons-nous,
d’ajouter prochainement un certain nombre d’observations
personnelles. Nous n’avons pu prendre connaissance d’un
récent article de M. Milchhofer (Neue Funde auf derAkro-
polis, dans la Berliner philologische Wochenschrift, p. 740,
n° 24), non plus que le travail imprimé dans la Wochens-
chrift fur klass. Philologie (nos 24 et 31, p. 764 sqq.,
964 sqq.), de 1887. Je signale enfin l’énumération de
quelques-unes des découvertes récentes dans le B. C. Il
(XII, p. 238).
 
Annotationen